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  • : Le blog de Michel Lerond
  • : Libre opinion sur les questions d'actualité en environnement et développement soutenable
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  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

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21 mai 2018 1 21 /05 /mai /2018 08:55

          Les arbres sont souvent sujets à polémiques, et de plus en plus semble-t-il. En milieu rural, les évolutions de l’agriculture ont généré des agrandissements de parcelles et des arrachages de haies. En ville même, des aménagements nouveaux de voiries ou du milieu urbain amènent parfois à supprimer des arbres au motif qu’ils attirent les pigeons et les nuisances qui vont avec, ou simplement les pucerons… Faut-il rappeler que ces contestations ne sont pas tout à fait nouvelles. Ainsi, il y a environ 150 ans (!), lors de la plantation d’arbres le long de la route Forges-les-Eaux – Gournay-en-Bray en Seine-Maritime, les arbres ont été vandalisés, saccagés, arrachés, au prétexte qu’ils allaient gêner la circulation des diligences. L’histoire est un éternel recommencement…

          Pourtant que ce soit en ville ou en milieu rural, les arbres ont joué un rôle important dans la « construction » des paysages. La diversité des essences et leur agencement, en bosquets, en alignements, aux formes et couleurs diversifiées, ont contribué à l’embellissement des routes, de certains monuments, etc.

          Une association, le Collectif Paysages de l’après-pétrole s’investit particulièrement dans ce domaine (www.paysages-apres-petrole.org). Mais il faut aller plus loin maintenant et redéfinir la nécessité des arbres dans nos paysages, pour des raisons esthétiques, de qualité de vie, mais aussi utilitaires. L’exemple des routes est très significatif à cet égard :

          Si l’on considère la route, non seulement comme une infrastructure de déplacement, mais aussi comme une infrastructure d’aménagement du territoire, on peut alors lui attribuer des fonctions paysagères (esthétique du tracé routier et insertion dans le paysage traversé), des fonctions économiques (régulation de l’hydraulique de surface, alimentation des filières bois-énergie), des fonctions environnementales (biodiversité pour les oiseaux, insectes et chauve-souris particulièrement ; absorption des polluants dus à l’automobile), etc. Cette façon de voir suppose une conception différente des plantations, pour passer d’alignements simples à de véritables corridors écologiques qui nécessitent une emprise plus importante. Cela n’est pas possible partout pour le réseau existant, mais ce peut être le cas dans la traversée de plaines de cultures ou de voies nouvelles. L’emprise se ferait quasiment toujours aux dépens des surfaces agricoles, c’est vrai, mais ce serait aussi une façon pour l’agriculture de « rendre les fonctions » qu’elle ne remplit plus… et d’y retrouver son compte (prévention de l’érosion des terres agricoles, inondations, biodiversité des prédateurs d’insectes, etc.).

A retrouver dans « Faire passer le message » en librairie cet été.

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commentaires

L
Le problème est très simple:bien trop d'élus sont d'une incompétence notoire à peu près dans tous les domaines. Hélas, mille fois, hélas.<br /> Quant à Buchy, espérons que l'environnement - arbres arbustes, haies - va être remis à l'honneur.<br /> Le très gros problème réside à mon avis que la bagnole est reine partout, absolument partout et que tout est décidé en fonction de ce tas de ferrailles à quatre roues, au mépris de notre environnement et notre bonheur de vivre. Ainsi va le monde: la bêtise est éternelle mais aussi l'intelligence heureusement. Rémi lenormand.
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M
Merci Elisabeth et Rémi de vos commentaires. Eh oui ce n'est pas facile, mais il faut y croire. Un peu d'utopie c'est bon pour la santé ! D'ailleurs, ce week-end à Poitiers, sur le campus universitaire, j'ai vu... eh bien oui, ce que je proposais dans mon blog ! Rien n'est désespéré.<br /> Michel
E
Ah oui ! mais ça reste difficile pour beaucoup de penser global ! Voirie + agriculture + paysage + biodiversité + gestion de l'eau : ça fait beaucoup pour nos administrations.<br /> Et plus anecdotiquement, je me souviens, enfant, de l'ombre bienfaisante des platanes sur la route des vacances en plein été, à une époque où les voitures n'étaient pas climatisées, et aussi des jeux de lumière sur le trajet.
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