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  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

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14 mars 2021 7 14 /03 /mars /2021 09:00

Le taux de recyclage des déchets papier, en France, est de l’ordre de 57 % et en progrès grâce à la mobilisation des citoyens et l’amélioration des dispositifs de collecte. La quasi-totalité des papiers sont recyclables et peuvent l’être de 3 à 7 fois pour fournir de nouvelles feuilles, du papier hygiénique ou des matériaux d’isolation. Pourtant, la filière française de recyclage des déchets-papier est peut-être en péril… Un de ses acteurs principaux est l’entreprise Chapelle-Darblay, située dans la métropole Rouen-Normandie. Le finlandais UPM, propriétaire du site, fabrique du papier journal à partir de recyclé selon un procédé qu’il a inventé en 1985. Ces dernières années, 480 000 tonnes de déchets-papier par an ont été recyclées pour produire 250 000 tonnes de papier journal. En juillet 2020, UPM a annoncé la fermeture du site et la suppression de 228 postes, sans trouver de repreneur, ceci afin de mettre fin aux profits d’exploitation trop faibles de la filière.

Alors que la France croule sous 1,6 million de tonnes/an de déchets-papier, ce manque de recyclage contraint certaines collectivités à incinérer des stocks de papier. Certes le numérique fait baisser la consommation de papier de 10 % par an, mais… la distribution d’imprimés publicitaires est repartie de plus belle : 40 kg par foyer et par an ! La fermeture de la Chapelle-Darblay pose la question du devenir du papier trié par 24 millions de citoyens, ce qui s’avère impossible avec les seules papeteries française restantes. Il faudrait donc exporter le papier à recycler, et une fois de plus sans doute très loin par cargos, ou dans les pays voisins par camions, ce qui a un fort coût environnemental et social. Comme toujours, cette problématique n’est pas simple et demande à être appréhendée dans sa globalité, alors que la dimension économique l’emporte largement sur les préoccupations environnementales. Il paraît inimaginable que la collecte des papiers s’arrête faute de recyclage possible. La filière qui était en place présentait les performances requises pour « refaire » du papier journal, mais aussi envisager d’autres productions. Cette filière est aussi créatrice d’emplois, sans doute plus utiles que les prétendus milliers d’emplois affectés à la distribution de publicités dans les boîtes aux lettres… Il est temps aussi de faire des choix en matière d’emploi !

La fermeture de la Chapelle-Darblay pose la question du devenir des déchets-papier. Dans le cadre d’une approche globale, il convient d’harmoniser prévention et recyclage : la loi climat en préparation prévoit d’inverser la demande des citoyens en affichant : « oui à la pub » plutôt que « stop pub ». Il ne reste plus qu’à pérenniser la filière de recyclage et encore l’améliorer. C’est un enjeu de société et l’opportunité de montrer que l’économie circulaire n’est pas que des discours, mais une réalité !

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commentaires

L
Suite à cette lecture mon message n'a qu'un rapport de proximité avec le site de La Chapelle d'Arblay car j'ai lu dernièrement que le site en friche de Petroplus devrait être repris par Amazon pour y installer une plateforme de distribution , bien sûr cela créera des emplois mais à quel prix ? celui d'un géant de l'e-commerce .
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M
Merci de votre message Lucile. Un autre problême... pas simple non plus !