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  • : Le blog de Michel Lerond
  • : Libre opinion sur les questions d'actualité en environnement et développement soutenable
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  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

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23 juin 2014 1 23 /06 /juin /2014 17:30

Après le « séisme » des élections européennes, j’ai mal à mon Europe ! Comment réagir à cette évolution en profondeur de notre société et de notre démocratie ? Avant toute chose faisons le point et essayons de comprendre ce qui se passe. Il y a bien une responsabilité collective à cette montée du populisme européen dans des proportions assez inquiétantes, même si les conséquences en seront limitées pour l’instant en termes de décisions. On peut envisager quatre faisceaux de causes, notamment en France :

1 - Les Politiques ont été assez nuls sur l'Europe, en s’attachant surtout à des considérations nationales, sans aborder les vrais enjeux européens.

2 - Les médias n'ont pas fait leur travail d'information, en restant toujours à la surface des choses et sur le petit évènementiel.

3 - Des lacunes anciennes trouvent là leur conséquence : malgré les évolutions, l'instruction civique, citoyenne, reste insuffisante à l’école puisque l’on peut constater que des étudiants ignorent à peu près tout du fonctionnement de nos institutions.

4 - Nous devons aussi nous interroger sur nos comportements, nous les Français, schizophrènes et monarchistes…

          Sans doute les partis de la droite populiste vont-ils, à leur tour, décevoir leurs électeurs, puisqu’ils n’auront que la possibilité de nuire, mais sans vraiment décider de nouvelles orientations. Dans ce contexte morose, il y aussi une bonne nouvelle, une partie du peuple se réveille, y compris les jeunes, et ceux qui sont prêts à refaire le monde sont déjà à l’œuvre. En effet, dans notre société contemporaine la politique devrait d’abord s’assurer du bien être des citoyens. L’Europe semble à l’écart de ces préoccupations, ce qui l’affaiblit considérablement aux yeux du public. Pourtant, les enjeux de l’Union visent à une transition vers des sociétés du bien vivre, plaçant au cœur du projet politique la qualité des rapports entre les humains et entre eux et la nature. C’est donc une société plus conviviale, une économie plus solidaire qui s’élaborent doucement, trop doucement sans doute pour être bien perçues par tous. Il est temps de corriger la trajectoire européenne, avec plus de démocratie, et certains s’y emploient activement, pour redonner à l’argent et au pouvoir leur statut de moyens et non pas de fin en soi. C’est en tous cas ce que préconisent un certain nombre de mouvements sociaux, à travers l’Europe, pour réinventer de nouvelles manières de consommer, se déplacer ou travailler.

Dès lors, Il est temps que nous nous prenions vraiment en charge. Le « Moi, président de la République, je… » doit être remplacé au plus vite par un « Nous citoyens européens, nous… » pour engager les réformes en profondeur qui s’imposent. Beaucoup a déjà été écrit sur ce blog depuis sept ans en matière de gouvernance, récapitulons :

Nous citoyens européens, nous engagerons sans tarder, avec une concertation ouverte sur un temps limité, la refonte de l’organisation politique et administrative de la France.

Il devient impératif, à défaut de supprimer purement et simplement des collectivités, de les regrouper en quatre pôles aux niveaux local, régional, national et européen en appliquant le principe de subsidiarité(allouer la responsabilité publique à la plus petite entité capable de résoudre le problème).

D’abord, nous réduirons le rôle de l’Etat aux missions régaliennes dans un contexte de gouvernement européen. Les autres missions doivent être transférées aux Régions. Une dizaine devrait suffire amplement, sous contrôle de l’Assemblée nationale. Les Départements deviennent des subdivisions des Régions et l’ensemble est géré par les conseillers régionaux. Au sein des Départements, le territoire est structuré en Communautés de communes, élargies, afin de donner de la cohérence aux actions liées à l’utilisation de l’espace notamment. Dès lors les Pays et les Parcs naturels régionaux, territoires d’expérimentation, n’ont plus lieu d’être puisque leurs politiques innovantes sont désormais appliquées sur tout le territoire régional. Tous les syndicats intercommunaux disparaissent et leurs missions sont reprises par les Communautés ou les Départements, en fonction de la cohérence territoriale. Les grandes communautés urbaines deviennent Métropoles. Les Communes sont conservées, en tant que micro-territoires de proximité, assurant les missions d’animation locale et de citoyenneté rapprochée.

Nous citoyens européens, nous instituerons le non-cumul des mandats et l’appliquerons immédiatement.

La réforme des collectivités territoriales devra être accompagnée d’une relance démocratique pour régler la question du cumul des mandats, appliquer la parité, rajeunir la classe politique, et préciser le statut de l’élu, notamment lorsqu’il n’est pas issu de la fonction publique.

Pour ce faire, nous appliquerons la solution du « 11 », un et un, soit un seul mandat à la fois, renouvelable une seule fois. Ce principe simple aura la vertu de répartir les pouvoirs de décision sur un nombre de personnes beaucoup plus grand, donc de permettre une expression réellement démocratique. La mise en œuvre du 11 constituera une révolution démocratique qui nécessitera des innovations, en particulier inventer un temps civique pour que chacun puisse participer à la vie démocratique de la société s’il le souhaite, sans pénalité économique.

 

Nous citoyens européens, nous instituerons une nouvelle gouvernance au niveau central français.

 

Le gouvernement de la France comportera quatre ministres : Environnement, Social, Economie et Gouvernance. Chacun de ces quatre ministres, deux hommes et deux femmes, désigneront à leur tour les quatre ministres-adjoints de chacun de leurs ministères. Le gouvernement de 20 membres sera ainsi au complet. Il restera à chaque ministre-adjoint à mettre en place un Conseil de la république, pour chacune de ses attributions. Cette nouvelle donne a pour objet de mettre le ministre en contact direct et permanent avec la société civile, de façon à ce que les décisions gouvernementales soient prises au plus près des préoccupations des Français.

 

Nous citoyens européens, nous ferons évoluer le fonctionnement de l’Europe.

 

Le système vertical ne fonctionne plus et doit laisser place progressivement à une approche plus horizontale, avec des comités de citoyens  organisés en relation avec des élus qui auront mission de prendre des décisions répondant à l’intérêt collectif. Il faut surtout que les politiques soient réajustées et les lobbies « recadrés », mais aussi  que les citoyens soient pleinement responsables en plaçant le sens du collectif au-dessus des intérêts individuels.

C’est à l’Europe que reviendra une part importante de la réglementation communautaire : la monnaie, la défense, la politique étrangère. Le Gouvernement de l’Europe sera constitué des présidents des divers états européens. 

 

Nous citoyens européens, nous assurerons une meilleure formation civique aux jeunes et une intégration plus forte des problématiques environnementales dans les cursus de formation.

 

Nous créons un service civil pour tous les jeunes européens. Ce service sera accompli sur quelques semaines pour que ce temps citoyen permette de constituer une force d’intervention disponible lors des catastrophes naturelles en Europe d’abord et sur tout théâtre planétaire où l’urgence le demande. Ce service pour tous les jeunes, garçons et filles, sans aucune dispense, permettra aussi de retisser des liens dans une société qui perd le sens du collectif.

Par ailleurs, des mesures seront prises pour que l’éducation à la nature trouve sa place dans tous les cursus de formation. Si les fondamentaux de l’école sont bien lire, écrire et compter, ils doivent aussi intégrer les bases de notre relation biologique à la nature, ceci dès la maternelle et le primaire. Au cours des études secondaires, il convient de donner à l’écologie/ environnement/ développement soutenable le rang de discipline principale. En supérieur, il faut enseigner les données concrètes relatives au triptyque : bases de l’écologie/ comportement individuel/ gouvernance collective dans toutes les disciplines. Enfin, en formation professionnelle et continue et pour toutes les formations, il faut enseigner les aspects spécifiques des professions concernées quant à leur impact sur la nature.

 

Nous citoyens européens, nous ferons évoluer les conceptions économiques.

 

L’économie, c’est l’administration de la maison ; l’écologie, c’est l’étude des êtres vivants dans leur milieu, y compris les Hommes. Notre préoccupation sera d’abord l’écologie, puis en fonction de l’état des lieux, on « administrera la maison ».

Nous envisagerons une autre finalité de l’emploi, non plus la compétitivité ou le profit, mais le bien être et la satisfaction que cela apporte. Les entreprises seront contraintes de revoir leurs objectifs, non pas seulement pour « maintenir l’emploi », mais aussi pour élaborer des produits et services dont on a vraiment besoin, qui ne compromettent ni la santé ni l’environnement, en prenant en compte les coûts environnementaux réels. Nous devrons passer de l’économie de « l’avoir plus » à celle de « l’être mieux ».

Le modèle linéaire actuel produire-consommer-jeter a atteint ses limites. L’économie circulaire inversera le raisonnement actuel en passant d’une logique de gestion des déchets à une logique de gestion des ressources.

L’Europe devra faire cette révolution : s’occuper de la biodiversité, du climat, de l’énergie, de l’économie en gardant l’Humain comme priorité absolue. En premier lieu, nous organiserons un débat européen sur la principale politique de l’Union, celle de l’agriculture. Que sommes-nous prêts à accepter, ou pas, en matière de pratiques agricoles et qui rémunère les agriculteurs, les contribuables (par la PAC) ou les consommateurs, au prix réel ?

 

Tout cela restera une utopie, sauf si Nous citoyens européens, nous le voulons vraiment !

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commentaires

O
Puisses tu être un Naîf qui a raison avant tout le monde !!
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D
Tu redonnes la pêche ce matin...Le soleil a dû bien cogner dans ton coin pour que tu imagines tout cela possible sans heurts c'est à dire sans résistance - et donc législation - de la part de ceux<br /> qui verrouillent le système pour rendre inopérantes toutes tes belles idées .... "Administrer la maison" n'est pas près d'être conçu en nos "démocraties" européennes sur le principe de<br /> subsidiarité, car au vu des colossaux intérêts "en jeu", les états ont perdu depuis belle-lurette jusqu'à la possibilité d'une souveraineté de l'intérêt "commun", y compris dans les esprits de ceux<br /> qui le revendiquent... Je dis cela, et pourtant, je sais bien que je suis de ton avis : il faut faire évoluer les conceptions .... et pas seulement économiques...
Répondre
M
<br /> <br /> Merci Danielle. Tu a bien compris que je suis un grand naïf ! Espérons tout de même.<br /> <br /> <br /> Michel<br /> <br /> <br /> <br />