Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Le blog de Michel Lerond
  • : Libre opinion sur les questions d'actualité en environnement et développement soutenable
  • Contact

Profil

  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

Recherche

Pages

Catégories

23 mars 2010 2 23 /03 /mars /2010 09:15

Le rapport de la FAO (Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), La situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture en 2009, a été publié le 18 février 2010, avec un dossier spécial sur l’élevage. La demande de viande devrait croître jusqu’au milieu du siècle du fait de la croissance démographique et de l’élévation du niveau de vie dans les pays émergents.

Actuellement, les 6,8 milliards de Terriens consomment de l’ordre de 280 millions de tonnes de viande par an, il en faudrait 470 millions de tonnes pour nourrir 9 milliards de personnes en 2050, mais comment les produire ? Bien sûr cette consommation varie beaucoup d’un pays à l’autre : en Afrique subsaharienne, on passerait ainsi de 11 kg de viande/an/personne à 22 kg, entre 2000 et 2050 ; en Asie ce serait de 20 à 33 kg ; tandis qu’en Amérique du Nord et Europe, on consommerait 89 kg au lieu de 83 !

Cette augmentation, déjà en cours, a nécessité l’évolution des exploitations de petite dimension vers des systèmes de type industriel, ce qui pose des problèmes en matière de gestion des ressources naturelles. En effet, cette augmentation de la production de viande comporte des coûts environnementaux importants dans la mesure où 80 % des surfaces agricoles planétaires (pâturages et terres de culture des aliments du bétail) sont réservées pour l’élevage. D’ailleurs, 40 % des céréales cultivées dans le monde sont destinés à l’alimentation des animaux. De plus, 18 % des émissions totales de gaz à effet de serre résultent de l’élevage, du fait des animaux mais aussi des pratiques culturales pour les nourrir.

On pourrait favoriser la consommation de porc et de poulet, plutôt que de bœuf qui demande davantage de calories végétales pour produire une calorie animale. On estime en effet qu’il faut entre 3 et 9 calories végétales, selon les espèces, pour obtenir une seule calorie animale. Une voie d’avenir pourrait être de diminuer notre consommation de viande pour favoriser l’alimentation à base végétale, moins contraignante pour l’environnement.

A travers le monde, de nombreuses personnes sont végétariennes, par refus de consommer la chair des animaux, pour des raisons éthiques ou religieuses ; devrons-nous le devenir aussi pour des raisons écologiques ? Bien sûr les professionnels de l’élevage ont réagi à cette nouvelle donne, reprise par de nombreux médias. Il est vrai que les bovins nourris à l’herbe constituent un mode d’élevage plus respectueux de l’environnement, mais si cela reste vrai dans les petites exploitations, ça l’est de moins en moins dans les élevages de caractère industriel… Au-delà des positions rigoristes, dans un sens ou dans l’autre, il s’agit de rechercher un juste équilibre entre les composants de la chaîne alimentaire des humains et de mieux répartir la consommation de viande à travers la planète.

Partager cet article
Repost0

commentaires

E
<br /> Bonjour Michel,<br /> Sujet passionnant que vous abordez là !<br /> Je souscris totalement aux propos de Danièle ci-dessus, des idées qui sont hélas bien peu reprises dans les médias, sauf dans "la décroissance, la joie de vivre", une revue qui mérite bien un petit<br /> coup de pub ;)<br /> <br /> Au jeune retraité que vous êtes maintenant, je me permets de signaler un rendez-vous auquel, non-retraité que je suis, je ne pourrai pas, à mon grand regret, me rendre, au muséum d'histoire<br /> naturelle,sur le thème "Cultures des Laits du Monde", à Paris, les 6 et 7 mai 2010.<br /> En particulier, je serais curieux de voir comment ces éminents chercheurs et historiens envisagent l'avenir et s'ils prennent en compte les controverses sur la place excessive ou non du lait dans<br /> l'alimentation humaine.<br /> voici le lien :<br /> http://www.lemangeur-ocha.com/agenda/evenement/cultures-des-laits-du-monde-a-paris-les-6-et-7-mai-2010/<br /> Bien à vous,<br /> Etienne Delabouglise<br /> <br /> <br />
Répondre
M
<br /> <br /> Merci Etienne de votre commentaire. Merci pour le complément d'info concernant "La décroissance, la joie de vivre" et l'expo du Museum national.<br /> <br /> <br /> Michel<br /> <br /> <br /> <br />
B
<br /> je me demande quand même si la sauvegarde de l'environnement ne passe pas d'abord par une réflexion et une politique menée sur le contrôle de la démographie mondiale.<br /> <br /> Nous sommes beaucoup trop nombreux et notre démographie exponentielle est la cause principale de bien des problèmes : environnement, pauvreté, famine, guerre.<br /> <br /> Aujourd'hui les responsables, les dirigeants tout pays confondus veulent à tout prix agir sur les conséquences; il me semblerait plus judicieux de réfléchir aux causes et d'agir sur celles ci..<br /> <br /> Devenir tous végétariens utopiquement parlant c'est bien mais ça ne solutionnerait pas le problème de l'environnement si les végétariens de ce monde passaient de 6 à 10 ou 20 milliards.<br /> <br /> Car se poserait aussi le problème des cultures intensives ( ce qui est déjà le cas) pour nourrir tout ce monde .<br /> <br /> Pour résoudre nombre de problèmes il faut d'abord réfléchir à la surpopulation de ce monde, sauf que bien sûr cela risquerait de desservir un peu les intérêts de l'ultra capitalisme que nous<br /> subissons aujourd'hui.<br /> <br /> Alors quoi faire ???...<br /> <br /> Bonne journée...<br /> <br /> <br />
Répondre
M
<br /> <br /> Merci Baffie de ce commentaire tout à fait pertinent. Sans doute ne serons-nous pas tous végétariens, mais on peut quand même réduire notre consommation de viande. Quant à la surpopulation, bien<br /> sûr qu'il faudra y remédier. Souhaitons seulement que ce soit fait intelligemment et avec équité, faute de quoi la nature pourrait s'en charger (sans romantisme) ou les hommes eux-mêmes (peut<br /> être avec barbarie)... On peut voir aussi la chronique : http://www.michel-lerond.com/article-malthus-le-retour-45494636.html<br /> <br /> <br /> Michel<br /> <br /> <br /> <br />
D
<br /> Sincèrement, que l'espèce humaine devienne végétarienne serait formidable!Le respect pour les animaux, la sauvegarde de l'environnement, de la planète, ou l'obéissance à des principes religieux<br /> et/ou éthiques sont à mon sens ni plus ni moins que des prétextes, des motivations, impérieuses pour certains, mais toujours actes volontaires... Il me plait cependant d'imaginer qu'un jour futur,<br /> de la même manière que nous avons (presque) éradiqué le cannibalisme, nous éradiquerons la part "carnassier" de notre régime alimentaire : ce sera certainement un pas de plus vers l'évolution (la<br /> sagesse?) de notre espèce !<br /> <br /> <br />
Répondre
M
<br /> Merci Danielle. Voilà une position affirmée et claire. Il ne reste plus qu'à faire des adeptes... sans dogmatisme.<br /> Michel<br /> <br /> <br />