Le rapport de la FAO (Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), La situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture en 2009, a été publié le 18 février 2010, avec un dossier spécial sur l’élevage. La demande de viande devrait croître jusqu’au milieu du siècle du fait de la croissance démographique et de l’élévation du niveau de vie dans les pays émergents.
Actuellement, les 6,8 milliards de Terriens consomment de l’ordre de 280 millions de tonnes de viande par an, il en faudrait 470 millions de tonnes pour nourrir 9 milliards de personnes en 2050, mais comment les produire ? Bien sûr cette consommation varie beaucoup d’un pays à l’autre : en Afrique subsaharienne, on passerait ainsi de 11 kg de viande/an/personne à 22 kg, entre 2000 et 2050 ; en Asie ce serait de 20 à 33 kg ; tandis qu’en Amérique du Nord et Europe, on consommerait 89 kg au lieu de 83 !
Cette augmentation, déjà en cours, a nécessité l’évolution des exploitations de petite dimension vers des systèmes de type industriel, ce qui pose des problèmes en matière de gestion des ressources naturelles. En effet, cette augmentation de la production de viande comporte des coûts environnementaux importants dans la mesure où 80 % des surfaces agricoles planétaires (pâturages et terres de culture des aliments du bétail) sont réservées pour l’élevage. D’ailleurs, 40 % des céréales cultivées dans le monde sont destinés à l’alimentation des animaux. De plus, 18 % des émissions totales de gaz à effet de serre résultent de l’élevage, du fait des animaux mais aussi des pratiques culturales pour les nourrir.
On pourrait favoriser la consommation de porc et de poulet, plutôt que de bœuf qui demande davantage de calories végétales pour produire une calorie animale. On estime en effet qu’il faut entre 3 et 9 calories végétales, selon les espèces, pour obtenir une seule calorie animale. Une voie d’avenir pourrait être de diminuer notre consommation de viande pour favoriser l’alimentation à base végétale, moins contraignante pour l’environnement.
A travers le monde, de nombreuses personnes sont végétariennes, par refus de consommer la chair des animaux, pour des raisons éthiques ou religieuses ; devrons-nous le devenir aussi pour des raisons écologiques ? Bien sûr les professionnels de l’élevage ont réagi à cette nouvelle donne, reprise par de nombreux médias. Il est vrai que les bovins nourris à l’herbe constituent un mode d’élevage plus respectueux de l’environnement, mais si cela reste vrai dans les petites exploitations, ça l’est de moins en moins dans les élevages de caractère industriel… Au-delà des positions rigoristes, dans un sens ou dans l’autre, il s’agit de rechercher un juste équilibre entre les composants de la chaîne alimentaire des humains et de mieux répartir la consommation de viande à travers la planète.