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  • : Le blog de Michel Lerond
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  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

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5 mars 2022 6 05 /03 /mars /2022 08:43

          La pandémie de la Covid-19 a bouleversé bien des choses, mais il n’y a pas que du négatif ! Par exemple, avec les incertitudes de la pandémie et la découverte du télétravail, les gens ont davantage pris conscience des contraintes de leur travail et ont souhaité s’en libérer. On découvre ainsi des situations totalement imprévues : des serveurs de restaurants qui arrêtent leur travail parce qu’ils veulent passer les week-ends en famille, d’autres préfèrent rester à la maison pour garder un vieux parent ou de jeunes enfants… C’est ainsi que des milliers d’emplois étaient vacants fin 2021, suite à des démissions et abandons de postes, notamment. Dès 2014, nous nous posions la question sur ce blog A quoi ça sert de travailler ? Il est sans doute révélateur que cette chronique soit la plus lue du blog avec près de 1 800 consultations. Je concluais ainsi : « Qui posera ces questions… pour repenser la notion de travail, son utilité et sa place dans la recherche de la plénitude de chacun ? » Nous y voilà ! Quel est le sens du travail ? Voilà bien une des questions issues de la pandémie.

On peut penser que la crise sanitaire n’a fait qu’amplifier une mutation déjà en cours. Ce phénomène, loin d’être français ou même européen, touche aussi les Etats-Unis avec des millions d’actifs qui ont quitté leur emploi depuis la Covid-19, ce qui s’explique par les salaires jugés trop faibles dans certains secteurs, mais aussi la complexification du travail, les pressions et le stress qui s’en suivent. Plus fort encore, les jeunes Chinois rechignent à travailler autant (70 heures par semaine !) et demandent plus de temps libre et de sens à leur travail. Les jeunes Chinois ne demandent plus à faire des heures supplémentaires, mais plutôt des congés, y compris sans solde, et être respectés dans leur entreprise.

Pour faire face à cette situation imprévue, on a imaginé, dans la précipitation, des revalorisations salariales, des aménagements d’horaires… qui, il n’y a pas si longtemps, étaient impossibles. Tient donc ! Alors « tous des fainéants », « ils ne veulent plus travailler », «  ils préfèrent le chômage et toucher les alloc »… Oui peut être dans certains cas, mais ce n’est pas aussi simple lorsque l’on constate une aspiration forte à une nouvelle relation au travail, que ce soit en bas de l’échelle sociale ou au niveau des cadres.

Pour aller au-delà, il va falloir partager le travail et lui redonner du sens (proposition N° 45 de « Les clés de notre avenir »). Pour une majorité de Français, le bonheur au travail signifie d’abord équilibre entre vie professionnelle et personnelle. Les 30 heures hebdomadaires ne sont plus utopiques, notamment avec la mécanisation et la robotisation à outrance. Il est aussi urgent de repenser l’entreprise et la signification du travail. Il n’est pas possible de continuer à créer ou maintenir des entreprises qui ne répondent plus à des besoins réels (par exemple, obsolescence programmée de certains objets), ou nuisent à l’environnement (produits polluants et/ou nuisibles à la santé), et donc à notre vie. Plus largement, il va falloir redéfinir les objectifs de l’économie (proposition N° 46) en nous interrogeant sur la raison d’être des entreprises et sur notre consommation. Si l’on produit moins, on gagnera moins… La baisse de revenu peut être compensée par la mise en place du fameux « revenu universel ». Il s’agirait de verser à chacun un revenu à vie dont le montant serait fixé collectivement. Ce procédé apporterait à chacun un « minimum de survie » qu’il pourrait compléter par son statut professionnel et/ou social. C’est une piste, une réflexion à ne pas négliger, en l’accompagnant d’une forte simplification (ou suppression) de la multitude des aides existantes, une remise à niveau des salaires les plus élevés, de certaines retraites et aussi des avantages de certains statuts politiques ou autres. La solidarité, le partage, ce peut être une bonne voie pour redonner du sens au travail.

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