Il n’y a plus d’équivoque, nous sommes maintenant face aux réalités après un siècle de développement à outrance de notre civilisation en prenant trop peu en compte les limites des richesses terrestres. Le dérèglement du climat, la chute de la biodiversité et les pollutions en tous genres sont là, nous commençons à en subir les conséquences, avec une prise de conscience toute relative et encore beaucoup de déni de certains d’entre nous. Cette situation ressemble étrangement à un suicide de notre civilisation…
En ce qui concerne le climat, l’origine anthropique du réchauffement ne fait plus de doute, il s’agit bien pour l’essentiel des gaz à effet de serre émis par la combustion des énergies fossiles. Alors que 2024 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée depuis le milieu du 19 ème siècle, ces dernières années ont été marquées par des catastrophes de plus en plus alarmantes, bien que les médias aient été bien lents à réagir en ce domaine. Juste pour mémoire il y a eu des sécheresses et des incendies d’ampleur historique aux Etats-Unis, en Amérique du Sud, au Portugal… En 2023, près de la moitié des terres émergées de la planète ont connu au moins un mois de sécheresse extrême, un record historique… A l’inverse on a connu des pluies diluviennes, notamment en Espagne fin 2024, avec 223 morts, 125 000 voitures hors d’usage et 70 000 maisons endommagées… Entre 2014 et 2023, 60% des terres du globe ont connu une augmentation des précipitations extrêmes… Les pays les plus touchés, et dont on parle très peu, ont été certains pays africains où l’on estime que dans les 10 ans qui viennent le taux de mortalité dû au dérèglement climatique sera de 60 à 80 % plus élevé que dans les autres régions du monde, du fait notamment de la transmission accélérée de maladies telles que choléra, paludisme ou méningite… sous l’emprise du climat. Globalement, les recherches actuelles montrent qu’environ 4 milliards de personnes (la moitié de la population terrestre) vivent déjà dans des zones très sensibles au changement climatique. Il va de soi que tout retard dans la lutte contre le dérèglement climatique (et pas seulement l’adaptation) augmentera les risques sanitaires. Les zones sous-équipées en infrastructures de santé, comme l’Afrique entre autres, seront dans l’impossibilité de faire face sans aide internationale. L’impératif d’équité est manifeste et les pays les plus responsables des émissions de GES importantes devraient supporter les coûts en matière d’atténuation du phénomène. A cet égard, l’exemple récent de Mayotte est éloquent !
Pour ce qui est de la biodiversité, nous avons souvent évoqué ce sujet, encore récemment avec Ce qui nous attend ! Pour ne retenir qu’un exemple de synergie entre climat et biodiversité, les décisions récentes du gouvernement de Namibie sont éloquentes : l’Afrique australe vient de connaître une sécheresse sans précédent qui a touché 68 millions de personnes dans cette région et la Namibie a épuisé 84 % de ses réserves alimentaires… Pour faire face à cette situation, et donc apporter une source de nourriture à une population en détresse, la Namibie a décidé d’abattre 723 animaux sauvages, dont 83 éléphants, 30 hippopotames, etc. Autant d’espèces protégées et en régression par ailleurs. Il y a bien là un dilemme cornélien qui met en évidence la situation désespérée de pays qui doivent gérer la coexistence entre les besoins humains immédiats et la préservation de la biodiversité à long terme.
A suivre le 14 février 2025.
En France particulièrement l’indice de natalité n’a jamais été aussi bas, actuellement à 1,64 enfants par femme en âge de procréer, sachant que le taux le renouvellement de la population est de 2,05). En 2006, 98 % des Françaises fécondes affirmaient vouloir devenir mères et en 2022, elles n’étaient plus que 31 % ! Cela s’explique par divers paramètres socio-économiques mais aussi par des considérations écologiques compte-tenu des fortes incertitudes sur l’évolution du monde. De nombreux jeunes couples, pensent en effet que la surpopulation de la Terre a des conséquences désastreuses en matière de consommation et donc de pérennité de notre espèce. Selon ces études la population terrestre pourrait atteindre les 10 milliards d’Humains vers 2065, ce qui constituerait un pic avant une baisse progressive qui ramènerait la population mondiale aux environs de 9 milliards en 2100. Mis à part l’Afrique subsaharienne, de nombreux pays ont d’ores et déjà une fécondité inférieure au seuil de remplacement des populations, surtout l’Occident, mais aussi l’Inde qui est descendue à 2,1 enfant par femme. Désormais la croissance démographique de la planète repose surtout sur l’Afrique pour laquelle on prévoyait une population maximale de 2,2 milliards d’Africains alors qu’ils seront plutôt 4,4 milliards vers 2100, soit le double !
Selon que l’on se place sur un plan économique ou écologique, l’analyse de ces situations peut varier. Sur un plan strictement économique, la baisse démographique de l’Occident est inquiétante en créant des déséquilibres et des conflits migratoires. Après avoir été multipliée par 15 en trois siècles, la population mondiale va commencer à décroître et vieillir, provoquant de gros soucis financiers, notamment pour les retraites, ce qui fait craindre un défi majeur à certains économistes.
Par contre sur un plan écologique, en se souciant de l’équité entre démographie et ressources, la population va rester bien longtemps encore au-delà des niveaux acceptables, bien que les estimations en ce domaine soient… très imprécises..
Cette nouvelle donne interpelle sur ce sujet tabou qu’est la démographie planétaire et aiguise à nouveau la notion de solidarité entre les civilisations dans la mesure où l’adéquation entre population et ressources est une condition première pour éviter des conflits nombreux. Dans la perspective d’une gestion mondiale de certains paramètres basiques, ne faudrait-il pas en arriver à ce que l’ONU puisse réguler la démographie, en déterminant la taille d’une population humaine soutenable tel que nous le préconisions dans « Les clés de notre avenir » (Editions Persée, 2020.- 108 p. - proposition 79)
Depuis 1950, en France, c’est 70 % des haies qui ont disparu des bocages, soit de l’ordre de 1,4 million de kilomètres ! Dans les années 1960-80, les haies ont régressé à raison de 45.000 km par an, puis après une accalmie pendant les années 1980-90… c’est reparti depuis 2017 !
Aujourd’hui, les arbres n’ont plus une bonne image dans le contexte agricole où la technologie est devenue omniprésente avec pilotage automatique des engins agricoles et même parfois, surveillance par drones. Depuis les années 1950 les campagnes françaises ont beaucoup évolué sous l’effet du remembrement des terres puis de la mécanisation de l’activité agricole, avec des tracteurs et matériels de plus en plus gros, nécessitant des champs plus grands et plus accessibles. Cependant, à partir de 2021 des initiatives se sont multipliées avec les ministères de l’écologie, de l’agriculture, les conseils départementaux, régionaux, et aussi les associations pour un objectif national de replantation de haies. C’est ainsi que, localement en Normandie, le PETR du Pays de Bray invite les agriculteurs à suivre une formation animée par les Chambres d’agriculture de Normandie et le Syndicat du Bassin versant de l’Arques à propos de l’entretien des haies pour stocker le carbone. Ces différentes aides publiques ont permis de soutenir la plantation et l’entretien des haies. Cependant la haie n’a pas encore acquis une reconnaissance juridique qui devrait en faire un facteur d’éco-conditionnalité indispensable au versement des aides agricoles du fait des fonctions écologiques et paysagères qu’elles remplissent. C’est pourquoi nous avons voulu en faire une haie d’honneur.
Avec son vaste bocage de l’ouest, les zones montagneuses et les vallées herbagères, la France tient une place privilégiée en ce domaine et peut montrer l’exemple. La conception du bocage, création humaine, est sans doute à repenser en fonction des évolutions de l’agriculture, afin de planter en bordure de champ ou au milieu de la parcelle. Les haies bien entretenues ont une faible emprise et un élagage régulier permet de limiter les effets de l’ombre sur les cultures là où l’ensoleillement est faible. La prise en compte des différents produits (bois de chauffage notamment) et des services (protection contre l’érosion, ruissellements et inondations, contribution à la qualité de l’eau, protection des cultures et du bétail, biodiversité et paysage, abri des prédateurs de nuisibles) que procurent les haies est une condition nécessaire pour leur redonner la place qu’elles n’auraient jamais due perdre. Ce sont là de réels bénéfices agronomiques !
Le Pacte Haies, mis en place en France en 2023, disposait d’un budget insuffisant mais avait le mérite d’exister. Il risque d’être fortement amputé dans le cadre du budget 2025, en passant de 110 à 30 millions d’euros… Allo, allo les politiques : pour préserver le bocage il est primordial d'encourager des pratiques agricoles durables et de sensibiliser les agriculteurs à l'importance de ces haies, pour l’ensemble de la société et pour eux-mêmes.
En plantant des haies, en respectant les écosystèmes locaux, chacun peut contribuer à la préservation de ce trésor naturel, agriculteurs et aussi nous-mêmes, en lotissement par exemple, où l’on peut planter autre chose que des clôtures en matière plastique ! Ainsi la haie ne sera plus haïe, et nous pourrons maintenant en faire une véritable haie d’honneur !
- Anthropocène, c’est la fin ; construisons le Symbiocène ! - 5 janvier
- Pardonnez moi ce rappel ! - 19 janvier
- Des ministres qui alertent, mais sans trop de suite ! - 2 février
- « C’est le monde à l’envers » ! - 9 février
- Mais « où qu’on va » ! - 23 février
- En 1707, premières observations floristiques en Normandie ! - 8 mars
- Les cancers en hausse spectaculaire, mais on s’en fout ! - 21 mars
- L’agroécologie, une voie essentielle vers le symbiocène ! - 4 avril
- Le moral dans les chaussettes ! - 19 avril
- Nous pouvons consommer mieux ! - 4 mai
- Les citoyens comprennent enfin ! Les politiques, toujours pas...- 18 mai
- La violence omniprésente, jusqu’à la guerre ! - 1er juin
- Vingt deux pommes normandes en Collection Nationale ! - 15 juin
- Ils détruisent la nature ! - 27 juin
- L’ONU et le droit à l’environnement ! - 13 septembre
- Alerte générale ! - 26 septembre
- Pour une politique climatique réussie ! - 11 octobre
- Le cancer, un vaste sujet de réflexion ! - 18 octobre
- Oui, les jeunes auront un futur ! - 1er novembre
- Ma bibliographie ! - 15 novembre
- Ce qui nous attend ! 1/2 - 29 novembre
- Ce qui nous attend ! 2/2 – 6 décembre
- Dix-septième année et ça continue ! - 27 décembre
Merci encore pour vos commentaires toujours nombreux, notamment sur les réseaux sociaux.
Par ailleurs, au cours de l’année 2024, on peut retenir aussi :
▪ Publications :
23 publications : chroniques du blog
▪ Académie des Sciences, Belles Lettres et Arts de Rouen : membre titulaire
▪ Divers :
Participation aux rencontres intergénérationnelles « 1 lettre, 1 sourire » avec la Carsat Normandie et le collège Francis Yard de Buchy.
Assistance à l’Office de Tourisme Normandie Caux Vexin pour la rédaction d’un dépliant sur Ernest Noury, naturaliste bucheois.
Assistance au Conservatoire botanique de Normandie en vue de futures prospections lichénologiques sur la Métropole Rouen Normandie.
Assistance à Pascal Levaillant, artiste botaniste, à propos de l’histoire des cours masures du Pays de Caux.
Permettez-moi, chers lectrices et lecteurs, de vous rappeler que ce blog est à périodicité variable, plutôt bi-mensuelle.
On peut s’abonner de façon très simple : pour recevoir directement et gratuitement chaque chronique, aller sur www.michel-lerond.com et
- sur un ordinateur : colonne de gauche, case « newsletter »
- sur un smartphone : en haut à droite case « Menu », et « s’abonner à la newsletter »
Dans les deux cas vous inscrivez votre adresse mail et cochez « s’abonner ». Vous recevez un mail de confirmation que vous validez. Vous êtes alors abonné et recevez directement chaque nouvelle publication, gratuitement et sans publicité. Bonnes lectures !
Bonne année 2025 à toutes et tous, avec pleins de petits bonheurs près de la nature !
Tout ce qui concerne le climat n’est pas sans conséquences sur la biodiversité et un des exemples les plus frappants est sans doute la forêt. En France, en 10 ans, la mortalité des arbres à doublé et la croissance s’est ralentie, là encore du fait des sécheresses et pluies excessives, avec pour conséquence de réduire le rôle de ces puits de carbone que sont les forêts. Cet “aspirateur à CO2” fonctionne de moins en moins, on tourne en rond ! Cette situation favorise les insectes mangeurs de bois, les champignons parasites et certaines bactéries et aussi bien sûr les incendies… Il y a donc diminution du volume de bois produit. Les incendies sont, si l’on peut dire, la panacée de la destruction des forêts et de leurs fonctions pour plusieurs décennies. Regardons la réalité en face, nous sommes à la veille d’une extinction de masse des espèces animales et végétales. Pour remédier à cette forte réalité, il faut repenser l’artificialisation de la nature en général, revoir les sources de pollution en tous genres et notamment dans le domaine agricole, limiter la surexploitation des ressources, telles que les arbres ou la faune piscicole. Souvenons nous par exemple que 75 % des cultures alimentaires reposent sur la pollinisation d’origine animale ! Dans le domaine de l’énergie, rappelons qu’en 2023 à l’échelle planétaire, la combustion d’énergies fossiles a rejeté dans l’atmosphère environ 40 milliards de tonnes de gaz à effet de serre (surtout du CO2) alors que les puits de carbone naturels (forêts et océans notamment) peuvent en absorber seulement 10 milliards de tonnes. Cherchez l’erreur ! Les deux crises climat et biodiversité sont d’égale gravité et en synergie.
Voilà quelques exemples des évolutions à attendre, parmi d’autres. C’est un peu l’apocalypse, c’est vrai. Mais on peut encore empêcher les drames à venir pour nos descendants, d’abord en s’adaptant à ces situations nouvelles et surtout en prenant les décisions pour inverser le processus en cours. Je me répète, je sais, mais cela dépend de chacun de nous. La fin du 20 ème siècle nous a amené progressivement à des situations de surconsommation, avec un pavillon par ménage, des biens à profusion et des vacances à l’autre bout du monde… Bien sûr que l’évolution du monde dépend des politiques et les leaders économiques, mais aussi de vous et moi. C’est nous qui élisons les politiques… si on va voter. Personne ne nous oblige à faire nos achats dans des multinationales pour rémunérer des actionnaires. On peut faire ses achats, ou se déplacer en fonction de critères qui garantissent l’avenir. En conclusion et comme on dit : A demain... si vous le voulez bien.- Michel Lerond, Persée, 2023.- 108 p. A chacun de faire ses choix pour l’avenir.
Nous voilà presque à la fin de cette année 2024, une année compliquée pour beaucoup d’entre nous et en beaucoup d’endroits. Entre les drames liés au dérèglement du climat, guerres atroces et banalisation des violences meurtrières, ce ne fut pas une année des plus réjouissantes… Revenons sur l’évolution de notre milieu de vie.
Résumons nous ! Le réchauffement climatique global de la planète et l’érosion de la biodiversité sont bien là. On constate une dégradation du climat qui s’exprime localement par des évènements contraires selon les lieux et les moments, sécheresses ou inondations par exemple. Ces incidences se multiplient sur toute la planète et sont plus fréquentes et intenses que prévu, comme on a pu le constater aussi en France tout au long de cette année 2024. Il en est de même pour la biodiversité qui s’appauvrit et qui crée des soucis en matière de pollinisation et de ressources alimentaires. Tout cela crée une écoanxiété qui se généralise chez nombre de personnes. Il y a quelques années en arrière, ce sujet apparaissait largement tabou, alors que maintenant il n’y a quasiment plus de conversation qui ne fasse allusion à ce fléau omni-présent, avec une inquiétude à peine dissimulée quant à l’avenir… La prise de conscience est réelle.
Comment vont évoluer ces phénomènes dans les prochaines années et que va-t-il en résulter ? Prévenus depuis une cinquantaine d’années de ces problèmes émergents et faute d’avoir réagi en temps, nous sommes maintenant pris au piège que l’on redoutait, avec une urgence absolue. De nombreux remèdes ont été proposés depuis un certain temps (par exemple dans : Michel Lerond, Les clés de notre avenir.- Persée, 2020.- 108 p.), avec un début de réalisation mais qui manque d’ampleur et de dynamisme. Adaptons-nous à cette nouvelle donne, puis simultanément prenons des mesures fortes et urgentes pour inverser la tendance au réchauffement du climat et à la perte de biodiversité. Nous vivons une fin de civilisation et il faut vite évoluer vers le Symbiocène !
Il ne s’agit pas de faire peur, mais pour remédier à un problème encore faut-il bien l’appréhender et envisager les conséquences d’un manque de réaction. Faute de modifier notre trajectoire, nous irons vite vers des “réjouissances” comme ce qui est évoqué maintenant, avec des conséquences sanitaires et économiques parfois d’ampleur.
Avec l’accélération du réchauffement climatique, les évènements liés au cycle de l’eau vont encore s’amplifier : records de pluies et d’inondations, avec des dégâts matériels qui amènent les assureurs à augmenter fortement les cotisations, voire refuser d’assurer certains biens. Quand en octobre 2024 il est tombé autant d’eau en un jour dans le midi qu’à Rouen en un an… on est déjà bien dans le film ! Inversement les perturbations du cycle de l’eau générent des sécheresses redoutables pour les cultures. Ainsi en 2024 avec canicule dans le sud et pluviométrie excessive au nord de la Loire, les rendements agricoles ont baissé de 22 % pour les céréales et 10 % pour la vigne, ce qui ne sera pas sans augmenter le prix des denrées produites et générer des pénuries alimentaires. Du fait du réchauffement, les précipitations intenses sont plus fréquentes, dans la mesure où une atmosphère plus chaude contient plus d’eau.
A suivre le 6 décembre 2024.
Voilà presque dix ans que je publiais sur ce blog ma bibliographie. Bien sûr, depuis elle s’est enrichie, ce qui justifie cette actualisation. De 1972 à maintenant, ma bibliographie personnelle compte 1 280 références (ouvrages, articles, rapports d’études et de conseils et 822 chroniques du blog). Les principales publications constituent une vingtaine de références les plus représentatives de mon activité d’écriture :
- Etude des lichens dans le Parc Naturel Régional de Brotonne (Intérêt pour la mise en évidence des zones de pollution atmosphérique).- Rouen : Université (Diplôme d'Etudes Supérieures), 1975.- 185 p.
- Cadre naturel.- In : Normandie.- Paris : Bonneton, 1978.- p. 162-221.
- Cours masures en Pays de Caux.- Rouen : Museum, 1978.- 85 p.
- Evolution de la muséologie en sciences naturelles.- In : FOURAY, Monique ; LEROND, Michel, le 150ème anniversaire du Museum de Rouen.- Rouen : Museum, 1978.- p. 151-179.
- Les lichens épiphytes en Normandie orientale. Distribution, sociologie et application à la cartographie de la pollution atmosphérique.- Actes du Museum de Rouen, 1981, 1-2 : p. 1-300.
- Rouen, ville sur un méandre.- In : Rouen - Paris : Bonneton, 1990.- p. 9-37.
- Avec CHAIB, Jérôme ; BARDAT, Jacques : Gestion de l'espace et plantes protégées de Haute-Normandie. Guide pratique.- Rouen: CDM, Observatoire Régional de l'Environnement, 1991.- 89 p.
- Avec VAN HALUWYN, Chantal : Guide des lichens.- Paris : Lechevalier, 1993.- 345 p.
- Avec NOEL, Jean-Paul ; DELABARRE, Olivier ; DEVILLEPOIX, Patricia ; PIOLE, Lucette : Ernest Noury, naturaliste bucheois, 1877-1968.- Buchy : Valeurs Anciennes du Canton de Buchy, 1995.- 64 p.
- Avec LARRUE, Corinne : Recommandations pour conduire une évaluation environnementale des contrats de plan Etat/Région.- Paris : Ministère de l’aménagement du territoire et de l’environnement, 1998.- 53 p.
- Avec BERTAUX, Jean-Jacques ; LEMENOREL, Alain ; LEPELLEY, René ; NONDIER, Guy ; RAGACHE, Jean-Robert : Normandie.- Paris : Bonneton, 2001.- 320 p.
- Avec THIEVENT, Philippe : Opérations routières. Suivi et évaluation environnementale. Paris : Ministère de l’aménagement du territoire et de l’environnement, 2001.- 64 p.
- Avec LARRUE, Corinne ; MICHEL, Patrick ; ROUDIER, Bruno ; SANSON, Christophe : L’évaluation environnementale des politiques, plans et programmes. Objectifs, méthodologies et cas pratiques.- Paris : Editions Tec et Doc, 2003.- 314 p.
- Avec LANMAFANKPOTIN, Georges : Le développement soutenable. Evaluation simplifiée dans un contexte Nord-Sud.- Paris : L’Harmattan, 2007.- 187 p.
- Avec MAURY-DELEU, Virginie ; HARDEL, Blandine ; GOSSELIN, Olivier ; PESQUET, Gilles ; FAJON, Philippe : Clos-masures et paysage cauchois.- Rouen : CAUE et Point de Vues, 2008.- 256 p.
- Qu’est-ce qu’on attend ? Chroniques (2008-2009).- Paris : l’Harmattan, 2010.- 149 p.
- C’est bientôt la renaissance ? Pour sortir de la crise écologique.- Paris : l’Harmattan, 2013.- 156 p.
- Quel foutoir la nature ! Mini-nouvelles (2008-2016).- Paris : Les impliqués éditeur, 2016.- 170 p.
- Faire passer le message.– Aix-en-Provence, Editions Persée, 2018.- 160 p
- Les clés de notre avenir.- Sainte-Luce-sur-Loire, Editions Persée, 2020.- 108 p.
- A demain… si vous le voulez bien.- Sainte-Luce-sur-Loire, Editions Persée, 2023.- 108 p.
La bibliographie complète peut être obtenue sur demande à michel.lerond@orange.fr . Ces publications et des souvenirs professionnels ont fait l’objet d’un don aux Archives Départementales de Seine-Maritime en 2015. Il s’agit de documents relatifs aux Naturalistes Bucheois, ma correspondance, mes différents postes de travail, notamment le Museum de Rouen, l’Observatoire régional de l’environnement et ma vie de consultant. Tous ces documents peuvent être consultés en salle de lecture du pôle des archives historiques : 42 Rue Henri II Plantagenêt, Pôle culturel Grammont, 76100 Rouen - Tél. : 02 35 03 54 95 / Mail : archives@cg76.fr
Par ailleurs, mon herbier de lichens comporte plusieurs centaines d’échantillons provenant essentiellement de Normandie, mais aussi de toute la France. Il a été déposé au Museum de Rouen vers 2005. Il est stocké dans les réserves du musée et peut être consulté sur demande auprès du chargé de conservation : tel. 02 35 71 41 50.
Avec ce qu’on lit et entend, il y a de quoi s’interroger sur notre avenir et surtout celui de nos descendants. C’était le thème de notre chronique « Le moral dans les chaussettes » du début de cette année.
Pour se faire une idée plus précise à ce sujet, rien de tel que de discuter avec des jeunes. C’est ce que j’ai fait avec mes petits enfants. Pour eux il n’est pas évident de se projeter dans l’avenir, d’autant plus que les réseaux sociaux créent du trouble plutôt que de clarifier les choses. Ils se sentent tout de même prêts à passer outres les aspects négatifs et ne sont pas vraiment inquiets. En fait ces questions sur le futur leur apparaissent comme des préoccupations d’adultes qui ne les concerneront, eux, que plus tard. Ils ont été marqués davantage par le confinement dû au Covid qui les a privés d’une partie de leur jeunesse. Les lycéens semblent davantage préoccupés maintenant par l’enseignement qu’ils trouvent compliqué et mal adapté. Le dérèglement climatique ne les stresse pas, comme s’il s’agissait d’un changement évident.
Par ailleurs les jeunes achètent de moins en moins de vêtements neufs, pour des motivations financières en même temps que pour des considérations environnementales.
Plus globalement des enquêtes récentes montrent qu’il est difficile pour les jeunes de se priver de certains plaisirs, même s’il s’agit de réduire leur impact sur l’environnement. Agir pour la planète supposerait d’en avoir les moyens financiers. Cela peut toutefois aller avec un sentiment de culpabilité, ce à quoi peuvent remédier les parents avec un bon dosage éducatif relatif à la responsabilité personnelle, sans « saouler » les enfants qui trouvent parfois pénible les discours répétitifs sur les renoncements en tous genres pour sauver le climat. Les jeunes se sentent parfois comme une génération martyre alors que ce sont les précédentes qui ont créé cette situation. Ils vivent cela comme une atteinte à leur jeunesse et leur liberté. A cet égard il convient de reprendre le discours éducatif pour insister sur le fait que l’alimentation, les voyages, les pollutions ont un impact sur la planète et donc sur les Humains. Il s’agit donc d’une démarche de respect des autres, de vie en commun aussi harmonieuse que possible.
Du fait de la multiplication des catastrophes climatiques (sécheresses et incendies, inondations et tempêtes) depuis quelques années, le taux d’éco-anxiété chez les jeunes a beaucoup augmenté. Cette génération va arriver aux commandes sous peu. En tirant les leçons des échecs d’un passé récent, ils vont pouvoir « refaire le monde », sachant qu’il n’y a pas d’alternative autre que tout refaire pour ne pas s’effondrer…
Prenons bien la bonne voie : pas de violence et dialoguons sans traîner, il y a urgence ! Il faut reconstruire l’école, les mentalités, la démocratie, l’Europe, les relations internationales, l’économie, les écosystèmes, le climat... Le monde s’est fourvoyé, il faut le refaire ! Mais quel challenge unique pour une nouvelle génération !
Récemment j’ai connu une expérience toute nouvelle pour moi, la maladie. Si j’évoque cela, ce n’est pas pour raconter ma vie mais pour proposer une réflexion sur deux thèmes à propos des cancers : devant une situation qui paraît désespérée, il faut garder espoir ; et la multiplication des cancers est en lien, notamment, avec les pollutions de toutes sortes.
Je n'avais pas été malade depuis... 60 ans, quand j'ai été stupéfait, mi-novembre 2023 par une pancréatite "aigüe et atypique" qui a interpellé les médecins du CHU de Rouen. C'est là qu'ont commencé des investigations qui témoignent de la pugnacité du corps médical, ce dont je le remercie encore. Cela a abouti à ce que l'on pouvait craindre, un cancer du pancréas, mais heureusement repéré très tôt et bien localisé.
J'ai ainsi fait la découverte... de la maladie et du monde médical. Après 129 rendez-vous médicaux en 8 mois, 5 cures de chimiothérapie, une ablation d'un tiers du pancréas et 5 semaines d'hospitalisation, les résultats sont là. Les cellules cancéreuses ont été éradiquées et la chimio post-opératoire prévue annulée. Pour autant tout n'est pas réglé. Cette épreuve m'a bien anéanti et j'aurai besoin encore de nombreux mois pour récupérer. Je resterai sans doute un peu affaibli, mais en vie. Cette expérience, pour curieux que cela puisse paraître, a été enrichissante sur les deux plans que j’évoquais en introduction.
Qui dit cancer pense maladie grave et parfois, malgré les progrès considérables en ce domaine, vie en sursis, qui plus est s’agissant du pancréas, un des cancers les plus redoutables… Pour ma part, j’étais bien conscient des risques encourus, mais à aucun moment je n’ai pensé que ce serait fatal pour moi. Etrangement, je me suis mis comme entre parenthèses, une forme de déni peut être, faisant une confiance totale aux médecins et à mon corps, acceptant tout et totalement convaincu que j’allais survivre à cette épreuve ; c’est ce qui est advenu. J’ai eu la « chance » de faire une pancréatite qui a déclenché un « parcours du combattant » sans répit. Les examens répétés ont permis de localiser très tôt la tumeur maligne et de l’exterminer par des moyens puissants. Il faudrait le concours d’un psychologue pour analyser mon état d’esprit, c’est comme si je m’étais replié sur moi-même, totalement concentré sur la maladie, avec un désir farouche de surmonter cette épreuve. Quoi qu’il en soit, et le saura-t-on un jour, le fait est que devant une situation qui paraît désespérée, il ne faut pas renoncer, se battre autant que possible et garder espoir. Cela étant toutefois quasi impossible dans certains cas, hélas, quand la maladie est la plus forte.
Mais pourquoi ce cancer ? Les causes dominantes des cancers du pancréas sont le tabagisme et l’alcoolisme, sujets qui ne me concernent pas du tout. Evoquant cela avec un ami, celui-ci m’a rappelé que j’ai habité longtemps en pleine campagne brayonne : « tu étais vraiment exposé aux pesticides des terres cultivées alentour ». Va savoir, mais… Tiens donc, moi défenseur de l’environnement, victime des pesticides ! On ne le saura jamais et rien ne peut le prouver, mais l’hypothèse est plausible. Ceci d’autant plus avec toutes les études qui sont menées et qui alertent depuis des années sur le fait que la multiplication des cancers est en lien direct avec les pollutions de toutes sortes. Qu’il s’agisse de l’air que nous respirons, de l’eau que nous buvons, y compris certaines eaux minérales, de la nourriture dans une certaine proportion… tout est plus ou moins pollué ! Certes les doses sont souvent faibles mais qu’en est-il véritablement quant aux cumuls de polluants entre différentes sources et des synergies entre ceux-ci ? Notre monde est souillé à un tel point que la multiplication des cancers y trouve une explication essentielle. Là encore, sur le plan de la santé, il est urgent de bifurquer comme nous ne cessons de le rappeler, et cela concerne chacun de nous !
D’un point de vue personnel, après ce basculement de vie, je suis devenu un autre homme, et voilà que j’ai le sentiment de vivre dans un nouveau monde, avec cette ambiguïté qu’à la fois la maladie nous isole, nous soustrait du monde ordinaire et aussi nous ramène à l’essentiel, l’essence même de la vie. La vie se mène alors en direct avec le souci de se préoccuper du moment présent. La maladie est une sacrée leçon de vie.
En tant qu’humain, comme n’importe quelle petite bestiole, mon premier souci est le réflexe de survie. Eh oui, je vais survivre, me laissant porter par les personnels de la santé, omni-présents et déterminés, dans un contexte « administratif » parfois cependant un peu surréaliste. Et puis surtout j’ai réussi avec la présence et le soutien total de ma famille proche et quelques amis. Merci à toutes et tous et à très bientôt, pour une vie riche et heureuse.