Face à l’évolution assez anxiogène de notre société, vis à vis du climat notamment, nous ne cessons de redire qu’il faut changer le monde, ce qui revient à dire qu’il faut d’abord changer nos propres comportements, chacun de nous. Très bien pour le discours, mais comment faire ? Changer n’est pas simple. Pour envisager cette évolution, réfléchissons à quelques « recettes » :
- Chacun de nous maîtrise une grande partie de sa propre vie et son déroulement. Mais il reste toujours une part d’incertitude qui ne doit pas nous traumatiser. Le changement fait peur, d’autant plus si l’on a conscience que ne pas évoluer peut avoir des conséquences graves, comme c’est le cas actuellement avec les risques environnementaux. Hélas, notre cerveau se focalise souvent sur ce qu’il ne maîtrise pas, ce qui amplifie encore la peur… d’où cette éco-anxiété grandissante. C’est ce qui explique que l’on résiste au changement ! Mais comment faire ?
- Pour dépasser cette peur, il faut accepter l’idée que la résistance au changement est normale. Tout le monde craint l’incertitude, ce qui n’est pas une faiblesse mais un réflexe naturel. De ce fait, forcer quelqu’un au changement peut renforcer son blocage et l’inciter à la rébellion.
- On peut rassurer les gens en mettant l’accent sur ce qui fonctionne, plutôt que sur la part d’inconnu, et de ce fait responsabiliser les acteurs potentiels du changement. Par exemple on pourra proposer à quelqu’un : « si tu étais à la place des politiques » que ferais-tu ? Inviter quelqu’un à l’action, c’est réduire le sentiment d’incertitude et donc la peur.
- Il faut aussi adapter son discours à la personne à laquelle on s’adresse et la laisser exposer son propre vécu. La recette pour cela c’est d’abord l’écoute de notre interlocuteur.
C’est toute notre civilisation qui est en mouvement et, chacun le constate, la majorité des organisations qu’elles soient publiques ou privées, connaissent ces besoins de transformation et savent qu’elles doivent évoluer en profondeur. Mais… ces changements ne peuvent se produire que sous l’égide des individus qui composent ces organisations. La synergie individu/collectivité en somme ! Le système dans lequel nous vivons peut s’adapter ou persister dans ses erreurs, tout dépend de la capacité, ou non, de ses composantes à répondre aux défis de leur époque. Les entreprises notamment, se transforment ou s’effondrent selon la clairvoyance de leurs dirigeants, selon qu’elles voient les réalités en face ou refusent de les voir, s’accrochant à des modèles obsolètes.
A présent, tout le monde sait que la transition écologique est une nécessité et que l’économie court-termiste épuise les ressources naturelles. Cependant, il y a peu de changement en profondeur parce que ces structures sont trop figées. Comme pour les individus, pour que les organisations évoluent, il faut que leurs dirigeants soient en capacité de se remettre en question quant à leurs « croyances » et qu’ils aient la curiosité de s’ouvrir à d’autres possibilités dans un contexte plus démocratique et plus « partageur » des gains obtenus. Cette situation témoigne du basculement que nous vivons, et de la nécessité d’inventer un nouveau modèle. Pour cela il faut du courage, une direction, un cap. Eh bien voilà, allons-y !