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  • : Le blog de Michel Lerond
  • : Libre opinion sur les questions d'actualité en environnement et développement soutenable
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  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

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13 juin 2025 5 13 /06 /juin /2025 07:38

     Face à l’évolution assez anxiogène de notre société, vis à vis du climat notamment, nous ne cessons de redire qu’il faut changer le monde, ce qui revient à dire qu’il faut d’abord changer nos propres comportements, chacun de nous. Très bien pour le discours, mais comment faire ? Changer n’est pas simple. Pour envisager cette évolution, réfléchissons à quelques « recettes » :

     - Chacun de nous maîtrise une grande partie de sa propre vie et son déroulement. Mais il reste toujours une part d’incertitude qui ne doit pas nous traumatiser. Le changement fait peur, d’autant plus si l’on a conscience que ne pas évoluer peut avoir des conséquences graves, comme c’est le cas actuellement avec les risques environnementaux. Hélas, notre cerveau se focalise souvent sur ce qu’il ne maîtrise pas, ce qui amplifie encore la peur… d’où cette éco-anxiété grandissante. C’est ce qui explique que l’on résiste au changement ! Mais comment faire ?

     - Pour dépasser cette peur, il faut accepter l’idée que la résistance au changement est normale. Tout le monde craint l’incertitude, ce qui n’est pas une faiblesse mais un réflexe naturel. De ce fait, forcer quelqu’un au changement peut renforcer son blocage et l’inciter à la rébellion.

     - On peut rassurer les gens en mettant l’accent sur ce qui fonctionne, plutôt que sur la part d’inconnu, et de ce fait responsabiliser les acteurs potentiels du changement. Par exemple on pourra proposer à quelqu’un : « si tu étais à la place des politiques » que ferais-tu ? Inviter quelqu’un à l’action, c’est réduire le sentiment d’incertitude et donc la peur.

     - Il faut aussi adapter son discours à la personne à laquelle on s’adresse et la laisser exposer son propre vécu. La recette pour cela c’est d’abord l’écoute de notre interlocuteur.

     C’est toute notre civilisation qui est en mouvement et, chacun le constate, la majorité des organisations qu’elles soient publiques ou privées, connaissent ces besoins de transformation et savent qu’elles doivent évoluer en profondeur. Mais… ces changements ne peuvent se produire que sous l’égide des individus qui composent ces organisations. La synergie individu/collectivité en somme ! Le système dans lequel nous vivons peut s’adapter ou persister dans ses erreurs, tout dépend de la capacité, ou non, de ses composantes à répondre aux défis de leur époque. Les entreprises notamment, se transforment ou s’effondrent selon la clairvoyance de leurs dirigeants, selon qu’elles voient les réalités en face ou refusent de les voir, s’accrochant à des modèles obsolètes.

     A présent, tout le monde sait que la transition écologique est une nécessité et que l’économie court-termiste épuise les ressources naturelles. Cependant, il y a peu de changement en profondeur parce que ces structures sont trop figées. Comme pour les individus, pour que les organisations évoluent, il faut que leurs dirigeants soient en capacité de se remettre en question quant à leurs « croyances » et qu’ils aient la curiosité de s’ouvrir à d’autres possibilités dans un contexte plus démocratique et plus « partageur » des gains obtenus. Cette situation témoigne du basculement que nous vivons, et de la nécessité d’inventer un nouveau modèle. Pour cela il faut du courage, une direction, un cap. Eh bien voilà, allons-y !

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28 mai 2025 3 28 /05 /mai /2025 08:49

      A la fin de cet hiver 25, pour des raisons familiales, j’ai du faire un périple d’environ 1 800 km, soit Rouen – Poitiers – Genève – Annecy - Rouen, en empruntant des autoroutes et routes nationales. Quelle stupeur que de croiser ou « accompagner » des centaines de camions… Cela m’a rappelé quelques chroniques de ce blog.

     Dès 2007 en effet, je me posais la question Les camions sur le train, ou le train sur la route ? La question a gardé toute son actualité, 18 ans plus tard… et je réitère ma proposition d’alors : ne pourrait-on pas reconsidérer le réseau autoroutier, devenu si dense, afin de transformer la troisième voie des autoroutes, quand elle existe, en voie ferrée pour le transport des camions et conteneurs. La géométrie d’une autoroute est très proche de celle d’une voie ferrée et l’imbrication des réseaux faciliterait alors leur interconnexion pour une distribution maximale des villes et des zones d’activités.

     Mais après des décennies de discours à ce sujet, voilà que l’on envisage des camions encore plus gros et plus longs sur nos routes… Alors, Les routiers sont sympas ?

     La multimodalité reste un moyen efficace pour réduire les impacts environnementaux en privilégiant les transports les moins énergivores pour les longues distances (bateau, péniche ou train) et en réservant le camion en amont et en aval, là où d’autres moyens ne sont pas possibles. Mais on continue de marcher à l’envers des lois relatives à l ‘environnement et projets divers, dans la mesure où le transport des marchandises en France se fait à 52 % par des camions français, à 37 % par des camions étrangers (soit 89 % par camion) et seulement à 9 % par le train et… 2 % par le fluvial (Chiffres de 2023).

     Il était prévu d’améliorer cette situation aberrante avec, notamment, la modernisation d’une ligne de train au nord de la vallée de la Seine, privilégiant le fret par rapport à l’axe ferroviaire historique Le Havre – Rouen – Paris saturé. La mise en service de cette ligne devait permettre de retirer de la route de l’ordre de 200 à 300 000 camions par an ! Mais rien n’est simple et après plusieurs années d’importants travaux, alors qu’il était prévu le passage de 25 trains par jour, il n’en passe que quelques uns… Alors, ça roule ou ça déraille ?

     Dans un monde à la dérive, alors que de multiples projets existent pour élaborer un monde meilleur, que des lois en faveur de l’environnement et des règlements sont produits de façon incessante, comment se fait-il que l’on en soit encore là ? Mais qui donc décide ? Mais qui donc met en application les lois ? Mais qui donc se soucie de l’avenir quand les catastrophes climatiques se multiplient… au présent ?

     En attendant, nous continuons de côtoyer des trains de camions sur nos routes, y compris dans nos villes et villages où parfois il est presque comique de les voir rouler sur les trottoirs afin de pouvoir se croiser… Nous vivons une époque formidable !

 

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15 mai 2025 4 15 /05 /mai /2025 09:06

     Sous la pression des médias et des réseaux sociaux nous sommes souvent amenés à parler un langage quelque peu stéréotypé. C’est le cas dans le domaine de l’environnement notamment, ce qui peut devenir parfois quelque peu agaçant…

     Il en est ainsi pour les dérivés du mot écologie. Les anglo-saxons, plus sensibles que nous Français à ces questions, ont utilisé assez tôt le terme ecology dont un praticien est un ecologist. La traduction s’est faite spontanément en écologiste, sans se soucier du fait que le terme ecologist englobe deux approches de l’écologie. En français, selon les cas, il convient de dire écologue, un scientifique qui étudie l’écologie, terme très rarement employé et peut être même inconnu pour certains ou écologiste, militant de la défense de la nature. Les deux fonctions sont respectables et on peut d’ailleurs être les deux, scientifique et militant, mais l’approche est différente.

     Tout cela bien sûr est bon pour la planète. On comprend bien que certaines activités humaines puissent être favorables, ou au contraire néfastes, à la conservation de notre environnement. Mais en fait la planète Terre s’en fout un peu dans la mesure où depuis 4,5 milliards d’années elle a connu bien des vicissitudes et que, à mi-parcours, elle a encore devant elle 2,5 milliards d’années d’existence, autour du Soleil. L’usage de cette expression masque un peu la réalité des choses, il faut plutôt que nos actions soient bonnes pour l’Humanité, c’est bien là le but et en utilisant cette expression, on irait plus directement au but.

      Le thème central de toutes ces préoccupations est bien souvent le réchauffement climatique, assurément. Mais là encore on a tendance à mélanger un peu les causes et les effets. Les activités humaines sont bien à l’origine du réchauffement du climat, ce qui a pour conséquences des dommages qui sont préjudiciables à l’espèce humaine. Il serait donc plus juste, lorsque l’on évoque ces conséquences de parler de changement climatique, ou mieux encore de dérèglement climatique. C’est bien ce dérèglement que l’on constate et que les médias commentent.

     Quant à la crise écologique… cette expression peut être trompeuse. Le mot crise renvoie à une période critique mais passagère alors que les bouleversements actuels se caractérisent par une longue durée. Il y a donc là comme un obstacle à regarder la réalité en face, laissant penser que la situation actuelle « va s’arranger » sous peu, ce qui n’est pas approprié. Ce peut être là un symptôme du faible intérêt social et politique porté à la destruction de la biodiversité ou le dérèglement du climat. Il convient plutôt de bien préciser la situation en employant les termes effondrement de la biodiversité et dérèglement du climat.

     Au final, tout cela n’a qu’une importance relative, mais il est préférable d’utiliser un vocabulaire approprié pour bien se comprendre, ce qui est plus que jamais indispensable !

 

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2 mai 2025 5 02 /05 /mai /2025 08:16

     C’est entre 1945 et 1975 que les Français ont connu une grosse poussée de croissance marquée par un accès plus aisé à la société de consommation, période qui a été nommée les « Trente glorieuses ».

     Ce mythe a été vécu différemment selon les clivages politiques. Schématiquement, pour la droite c’était une époque bénie basée sur l’effort et le mérite. Pour la gauche c’était un creuset de contestation qui déboucha sur « Mai 68 » avec remise en cause du capitalisme. Maintenant nous ne sommes plus très sûrs qu’il existe encore une droite et une gauche… mais ces « Trente glorieuses » restent marquées par une certaine conception du travail et de la consommation, ce qui conduit certains à penser que l’époque actuelle est en crise par rapport à une parenthèse de prospérité. Pour autant ne soyons pas nostalgiques de cette époque : le sempiternel « c’était mieux avant » produit de l’immobilisme alors qu’il faut tout réinventer. Ces « Trente glorieuses » n’ont d’ailleurs pas obligatoirement été faciles à vivre pour tous et ont été pour certains une prise de conscience et la critique de la consommation et de la croissance. Voilà un bon moment déjà que l’on évoque la transition écologique, mais le plus souvent en termes de contraintes et de privations alors qu’il faut y voir une amélioration de notre qualité de vie. Le changement social qui est inévitable doit convaincre les tenants de l’ancien système, maintenant obsolète, qu’un nouveau monde est à créer avec des objectifs différents.

     Pour faire évoluer notre consommation surabondante et anarchique, il faut d’abord faire évoluer la production, celle des industriels, afin d’arrêter la fabrication de produits superflus ou inutiles. Les citoyens, de plus en plus conscients des évolutions néfastes de notre société, sont prêts à faire des efforts, mais ils ne veulent pas être les seuls et attendent que ces évolutions soient en cohérence avec un projet de société clair.

     Notre société est sans doute plus progressiste que ne l’affichent les « politiques » trop souvent restés à la traîne de l’évolution du monde. La prise de conscience des citoyens fait son chemin, nous quittons progressivement nos illusions de croissance infinie, mais il nous manque un « mode d’emploi », un récit cohérent qui unisse le souhaitable et le faisable. Ce bouleversement est en marche, de façon parfois inattendue, comme en agriculture où l’on voit s’installer des jeunes issus du monde urbain, des ingénieurs ou enseignants reconvertis pour mettre en place de nouvelles manières de produire, différentes de l’agrobusiness afin de respecter l’environnement et la santé humaine. Au-delà de l’agressivité et de la violence de notre société, de nombreux Français aspirent à plus de coopération et sont en attente d’institutions renouvelées et plus participatives.

     Enfin observons nous que de plus en plus de jeunes tournent le dos aux « plans de carrière » et sont en quête de valeurs authentiques, afin de réussir leur vie personnelle. Ils désirent concilier emploi et activités familiales et sociales, loin de la pression de rentabilité et du stress de l’entreprise. Non, les jeunes ne sont pas des paresseux, ils sont en quête de sens, veulent améliorer la société, se sentir utiles et avoir une activité à impact positif. Voilà où se situe l’avenir, gardons l’espoir !

 

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18 avril 2025 5 18 /04 /avril /2025 10:18

     Si vous aimez lire et discuter de notre futur, voilà de quoi vous satisfaire : ces trois derniers livres sont plus que jamais d’actualité :

- Faire passer le message - Persée, 2018.- 158 p. 

La biographie d’un lanceur d’alerte et les grandes questions environnementales.

- Les clés de notre avenir - Persée, 2020.- 100 p.

93 propositions concrètes pour « refaire le monde ».

A demain… si vous le voulez bien - Persée, 2023.- 108 p.-

Une réflexion sur notre avenir commun.

 

     Ces trois livres sont épuisés chez l’éditeur et ne sont pas prévus à la réimpression. Pour se les procurer, veuillez consulter votre libraire ou acheter en ligne sur internet. En cas d’impossibilité, vous pouvez envoyer un mail à michel.lerond@orange.fr

 

     Et pour en discuter, on peut se retrouver bientôt dans des salons du livre normands :

Salon du livre de Bois-Héroult (76) : avec l’association Les « Choucas Livres », les samedi 31 mai et dimanche 1er juin, de 10h30 à 17h.

Salon du livre de Hodeng-Hodenger (76) : avec l’association « Tourne la page », le dimanche 21 septembre, de 10h à 18h.

 

     Lecteurs, étudiants, candidats à refaire le monde, on se retrouvera donc bientôt avec plaisir.

 

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18 avril 2025 5 18 /04 /avril /2025 08:08

     Un évènement récent pourtant révélateur a été largement omis par les médias !… En effet, le 9 février 2025 avait lieu en Suisse une votation, un référendum, pour se prononcer sur « une économie responsable respectant les limites planétaires », une première mondiale ! Mais silence radio…

     Les 100 000 signatures nécessaires à l’organisation d’une votation ont été réunies et ont permis le scrutin de février. Celui-ci visait une initiative économique pour prendre en compte le réchauffement climatique, la perte de biodiversité, la consommation d’eau, l’utilisation du sol et les apports d’azote et de phosphore, cela dans un délai de 10 ans.

     C’est dès le 27 mai 2024 que la Suisse avait déjà consommé les ressources que la nature peut offrir. Autrement dit, cela signifie que si tous les humains vivaient comme les Suisses, l’humanité aurait besoin de 2,5 Terres. Cherchez l’erreur !

     C’est la section jeunesse des Verts (jeunes entre 15 et 30 ans) qui est à l’origine de cette démarche "Pour une économie responsable respectant les limites planétaires", estimant que la protection de l’environnement doit devenir une priorité servant de cadre à l’économie et à la société. Sans doute manquait-il à cette proposition des modalités pratiques de mise en application, mais le Conseil fédéral et le Parlement se sont prononcés contre l’initiative qui « entraînera de nouvelles prescriptions et interdictions qui réduiront fortement la consommation, affaibliront l’économie et provoqueront un renchérissement de nombreux produits et services ». Cette déclaration a été suivie massivement par les électeurs qui ont voté à près de 70 % contre cette initiative. Les partis opposés précisent que cela ne remet pas en cause la politique en faveur de l’environnement et notamment l’accord de Paris sur le dérèglement climatique.

     Cette votation est un échec, mais la Suisse a connu là toutefois une première étape qui a permis de débattre des limites planétaires, ce qui est à souligner, à l’initiative de jeunes de moins de 30 ans. Un sacré espoir pour l’avenir ! Sans doute faudra-t-il faire preuve de plus de pédagogie et être plus concret quant à la mise en œuvre des actions préconisées pour convaincre plus largement, mais voilà un signal de départ pour un bouleversement inévitable.

     Les catastrophes naturelles, comme inondations, sécheresses ou fonte des glaciers s’enchaînent, il est grand temps d’agir contre l’anxiété liée à la crise climatique en prenant des mesures adaptées pour que notre économie ne soit plus le destructeur de notre milieu de vie. La priorité de l’économie ne doit plus être le seul profit, mais le bien être des Humains en assurant une répartition équitable des ressources naturelles à travers le monde. Cette transition ne sera pas facile, mais voilà qu’une partie de la jeunesse est au rendez-vous. Vive les jeunes Suisses !

 

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4 avril 2025 5 04 /04 /avril /2025 09:00

     Nous disposons maintenant des moyens technologiques utiles à une vraie bifurcation écologique, pourvu qu’ils ne soient pas détournés de leur vocation…

    Ainsi les satellites peuvent être mis à contribution pour suivre l’évolution des émissions de gaz à effet de serre et leurs conséquences sur les banquises par exemple, ou bien suivre l’évolution de la déforestation, ceci pour étayer les décisions à prendre pour remédier à ces faits. Nous sommes donc en mesure de planifier de manière précise la bifurcation vers un autre monde, encore faut-il le vouloir et s’en donner les moyens décisionnels sur le plan politique. Cela suppose une harmonisation des décisions à prendre par niveaux, de la commune à la planète. Encore faut-il que celle-ci se fasse dans le but d’améliorer notre façon de vivre sur cette planète et non pas supprimer des instances comme l’Ademe, acteur principal de l’environnement, au prétexte de faire des économies, comme l’a envisagé le Sénat en début de cette année 2025, suivi par quelques élus réactionnaires et totalement « à côté de la plaque » !

     Pour avancer réellement sur cette voie nouvelle, la mondialisation des décisions est une nécessité absolue et urgente, devant l’évolution des faits. Faut-il encore rappeler que l’année 2024 a été la plus chaude jamais enregistrée, dépassant les 1,5° de réchauffement par rapport à la période préindustrielle, symbole oh combien négatif puisqu’il incarne une des limites fixées par l’accord de Paris en 2015, signé par 196 pays ! Le fossé est béant entre la réalité climatique désastreuse et les lacunes de l’action politique pour répondre à l’urgence. Le Président Trump, un homme d’avant-hier qui « roule à l’envers », est à cet égard représentatif de l’aveuglement de certains politiques ! Pire encore, pendant que le dérèglement climatique génère des catastrophes humanitaires, les nationalismes de toutes sortes sont en croissance et risquent de provoquer un chaos démocratique très néfaste. Comme trop souvent, ce sont les plus vulnérables qui souffrent le plus de ces tornades, inondations et autres sécheresses, comme on a pu le voir récemment à Mayotte ou sur le continent africain. Avec un recul de 35 ans, on sait maintenant que près de 80 % des décès occasionnés sur la planète à la suite d’évènements climatiques extrêmes l’ont été dans des pays du Sud. Par ailleurs, les ressources en énergies fossiles sont de plus en plus accaparées par des multinationales, au détriment, là encore, des habitants des pays du Sud. Plutôt que de l’anti-écologie, nous avons besoin de justice sociale et d’actions collectives entre des acteurs conscients de leur intérêt à travailler ensemble.

     Selon le dernier rapport du GIEC (Groupe Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat) la situation actuelle avec résurgence forte des nationalismes et le peu d’intérêt porté aux préoccupations environnementales à l’échelle mondiale nous emmène vers un réchauffement compris entre 3 et 3,5 ° d’ici la fin de ce siècle, soit une mise en péril de l’habitabilité de notre planète ! A bon entendeur…

     Plus que jamais, la prise en compte des problèmes environnementaux doit être antinationaliste et internationaliste !

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28 mars 2025 5 28 /03 /mars /2025 09:01

     La « transition écologique » est une expression un peu « publicitaire » qui relève davantage de la communication plutôt que d’une réelle bifurcation.

    Les gouvernements français successifs n’ont pas remis en cause la structure de notre appareil productif, que ce soit au niveau français ou européen… et parfois, ont même « allégé » les contraintes environnementales. Pour un vrai changement de notre société, il faudrait surtout gouverner en fonction des besoins, individuels et collectifs, et non pas pour prioriser la rémunération des actionnaires de grandes sociétés. Cela suppose que les besoins réels soient délibérés par les représentants du peuple et sortis des lois mercantiles du marché. Il faut donc que soit revue la conception de la comptabilité publique avec un pilotage de la production en cohérence avec des objectifs écologiques et non pas l’obsessionnelle croissance !

     Cette nouvelle façon de raisonner doit être pensée à l’échelle de la planète, ce qui va restreindre un peu la consommation, surtout pendant la période de passage d’un système à l’autre. Cela demande un effort de chacun, qui sera accepté s’il s’accompagne d’une réduction des inégalités, en somme un couplage sobriété/justice sociale. Une des conséquences de cette révolution sera de repenser la place du travail dans nos sociétés et son sens quant à ce qu’il produit. Il sera nécessaire de former davantage de personnes aux nouveaux métiers liés à la bifurcation, que ce soit la production d’énergie, la rénovation des bâtiments, ou les façons de se déplacer, notamment.

     Ce bouleversement va être une épopée collective, ce sera la naissance d’une nouvelle société, d’un nouveau monde où chacun pourra contribuer au bien-être de tous. Ce qui suppose la création d’emplois plus nombreux pour l’accompagnement des jeunes enfants ou personnes âgées par exemple, emplois insuffisants jusque maintenant parce que « non rentables » alors qu’ils le sont socialement. En ce domaine des exemples existent déjà avec, entre autres les coopératives, et maintenant les AMAP qui mettent en relation directe producteurs et consommateurs afin de parvenir à un équilibre production/consommation. Les réseaux sociaux peuvent être aussi une opportunité pour élargir le système vers un mode de consommation qui mette en avant des critères environnementaux et sociaux.

     Sortons de la dictature des prétendus « besoins », plutôt commerciaux que réels, avec des publicités attractives et souvent malhonnêtes. Il faut donc éviter une centralisation excessive, celle-ci restant toutefois indispensable lorsqu’il s’agit, par exemple, d’investissements dans des lignes de transports ou des unités de production d’énergie. Cela nécessite de trouver, et largement réinventer un équilibre entre centralisation et fédéralisme. Les projets répondant à des besoins réels doivent être réfléchis à l’échelle d’une région, d’un pays ou d’un continent, selon leur importance, dans un contexte planétaire, parce que nous sommes tous concernés par les impacts environnementaux, où qu’ils surviennent.

A suivre le 4 avril 2025.

 

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12 mars 2025 3 12 /03 /mars /2025 08:50

- On sent le brûlé, on dirait une odeur de caoutchouc...

- Oui mais c’est normal, il y a une manif devant la mairie.

- Et alors quel est le rapport ?

- Bah, quand il y a une manif, il faut bien attirer l’attention, alors on brûle des pneus !

     La France est un pays de contestataires, on le sait bien et quand on n’est vraiment pas content, peu importe la loi… C’est sans doute ce qui explique que de nombreuses manifestations soient accompagnées du brûlage de pneus afin d’attirer l’attention du public et des responsables par des fumées noires denses et des odeurs irritantes. Cette pratique n’est pas sans poser de questions quant à son impact… sur la santé.

     Il convient de rappeler à cet égard qu’il est interdit de brûler des pneus pour cause de pollution de l’air, de la terre et de l’eau et aussi parce que le brûlage des pneus émet des gaz toxiques pour la santé humaine. Les pneus qui brûlent génèrent des particules fines, des hydrocarbures aromatiques polycycliques, des métaux et du dioxyde de soufre, selon l’INERIS (Institut national de l'environnement industriel et des risques). Dans le cas d’une manifestation, les personnes les plus exposées sont celles qui se situent juste à côté du brûlage, en l’occurrence les manifestants eux-mêmes. Cela semble rester modéré, bien que... les réseaux actuels ne sont pas configurés pour mesurer des incidences très localisées comme les brûlages de pneus, mais plutôt pour mesurer des émissions plus globales.

     Le code de l’environnement prévoit des dispositions qui s’appliquent à des activités de brûlage à caractère industriel, avec 2 ans d’emprisonnement et 75 000 € d’amende. Hélas le code reste évasif quant aux brûlages lors de manifestations qui, à plus petite échelle peut être, engendrent les mêmes conséquences. Des évolutions juridiques seraient indispensables.

     Le droit à manifester doit être respecté certes, mais il ne signifie pas droit à enfreindre la loi… Une manifestation peut être tout à fait légitime, ce n’est pas pour autant que l’on doit pénaliser, d’une façon ou d’une autre, le public non concerné.

     A titre de témoignage personnel, je me trouvais, il y a quelques années, à Genève. Il y avait une manifestation en centre ville. Les manifestants défilaient sur les trottoirs… afin de ne pas gêner la circulation. A méditer… surtout par les Français !

 

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25 février 2025 2 25 /02 /février /2025 11:18

     Il se dit de plus en plus souvent que nous vivons dans un monde de fous pour des tas de raisons, on pourrait discourir sur ce thème indéfiniment. Pour faire bref, prenons un exemple des plus significatifs, relatif à la santé et donc à la maladie.

     Le dernier week-end de novembre 2024 se tenait la 38 ème édition du Téléthon, cette énorme manifestation de solidarité qui permet de rassembler des fonds pour la recherche médicale sur les maladies rares. Le Téléthon 2024 a permis de collecter 80 millions d’euros, ce qui égale les dons de 2023 et prouve les très grandes générosité et solidarité des Français, quoi qu’on en dise par ailleurs. Concernant la myopathie de Duchêne par exemple, incurable jusque là, qui détruit les muscles et touche un garçon sur 3 000, on va pouvoir procéder à un « essai exceptionnel » au coût de 30 millions d’euros.

     Comparaison stupide me direz vous, le budget de l’armée française pour 2025 est porté à 50,54 milliards d’euros avec une augmentation de 3,3 milliards par rapport à 2024. Ce budget prévoit, entre autres, l’acquisition de drones militaires d’un coût très variable selon leurs caractéristiques, allant de 700 000 euros l’unité à 25 millions. Avec un coût moyen de 10 millions d’euros pour ces « instruments » militaires, le Téléthon a rapporté l’équivalent de 8 drones, un essai de traitement de la myopathie de Duchene côutant le prix de 3 drones. Une somme équivalente à celle collectée par le Téléthon, prélevée sur le budget de l’armée, l’aurait amputé de 0, 0016 % ! Catastrophique et donc impossible ! Mais où sont donc les priorités ? N’y aurait-il pas là une légère contradiction entre l’argent consacré à la guerre et celui destiné à la recherche médicale ? Chacun en pensera ce qu’il veut !

     Par ailleurs, face au mécontentement des agriculteurs, le gouvernement a dévoilé fin novembre 2024 des mesures de « simplification » pour l’agriculture. Il s’agit en fait de mettre en pause certaines mesures de restriction des pesticides alors que ceux-ci sont très préjudiciables aux personnes ayant été en contact avec ces produits, les agriculteurs eux-mêmes, mais aussi les riverains des champs traités. Les effets des pesticides sur la santé sont connus de longue date (depuis la fin du XIX ème siècle) et surtout depuis 1950-60 avec le passage à une production agricole industrielle. Après 50 ans d’études épidémiologiques, on sait que certains types de cancers sont plus répandus chez les agriculteurs que dans la population générale (notamment le cancer de la prostate), aussi que l’exposition aux pesticides peut avoir des effets sur le cerveau (tumeurs cérébrales) et générer la maladie de Parkinson, sans oublier la vulnérabilité particulièrement forte au cancer des fœtus et enfants du voisinage. Mais et la santé alors ? Quelle importance ? N’y aurait-il pas là une légère confusion entre la satisfaction aux revendications d’une profession et la santé de la population ? Là encore chacun en pensera ce qu’il veut !

     Bref, les priorités dans les choix politiques ne sont pas celles que l’on pourrait supposer, la santé notamment, mais plutôt l’attrait du fric et la démagogie. Le monde est fou, vraiment ! Est-ce que pour autant nous allons en rire ? Pas si sûr...

 

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