Nous sommes en guerre !… Bien sûr cela se passe en Ukraine, au Moyen Orient, ou ailleurs. C’est la guerre « classique » pour des raisons économiques, de dominance ou de croyances religieuses. Ces guerres, somme toute « ordinaires », n’en sont pas moins des actes de sauvagerie indignes de l’espèce humaine. Mais une nouvelle forme de guerre est apparue depuis peu, encore plus sournoise et avec des dégâts considérables qui vont croissants, jusqu’à mettre en péril l’Humanité entière...
L’élévation des températures est en train de modifier notre milieu de vie, avec des cas extrêmes de 17 degrés au-dessus des moyennes saisonnières pendant l’été 2025 en France. Le climat méditerranéen qui concerne actuellement 10 % du territoire français est en train de gagner du terrain vers le nord à raison de 7 km par an. Cela signifie que ce climat du sud pourrait concerner entre 50 et 85 % de la France métropolitaine en 2100. Tant mieux pour les vacances me direz vous, mais cette progression trop rapide ne permet pas à la végétation et aux animaux de s’adapter. Pas plus que l’espèce humaine d’ailleurs, qui souffre parfois de ces canicules provoquant un nombre de décès en constante augmentation. La plupart des plantes et animaux du sud de la France ne peuvent pas résister au-delà de 42-43 degrés et risquent donc de disparaître. Tout cela n’est pas sans conséquence pour nous puisque la plupart des filières agricoles vont être touchées, avec des pertes de rendement, notamment du blé et du riz, et dans les cas extrêmes avec des désastres de certaines cultures et productions animales. « Accessoirement », nous allons découvrir qu’il existe un lien direct entre le changement climatique et l’inflation des prix de l’alimentation, et comme d’habitude ce sont les plus pauvres qui vont en pâtir… notamment dans les pays dits « en voie de développement ». Cela va de pair avec des tensions sociales, une croissance des migrations, des instabilités politiques et ici ou là des guerres…
Une des conséquences du changement climatique est la fonte des glaciers, ce qui met en danger des millions de personnes vivant en aval, selon les experts climatiques de l’ONU. Les glaciers détiennent environ 70 % des réserves d’eau douce de la Terre, mais ils fondent à une vitesse sans précédent depuis 2020. A partir de l’an 2000, le monde a perdu 273 milliards de tonnes de glace chaque année, soit l’équivalent de la consommation d’eau de toute la population mondiale pendant 30 ans ! Nos successeurs pourraient bien crever de soif ! La fonte des glaciers entraîne de ce fait une élévation du niveau de la mer, de l’ordre de 20 cm depuis 1900, avec de 200 à 300 000 personnes inondées chaque année ! Ces inondations à répétition vont affecter les productions alimentaires et déclencher encore des migrations. Les glaciers sont donc bien à la base de notre vie, nous Humains et aussi des plantes et animaux. Les quantités d’eau apportées par la fonte des glaces polaires modifient la circulation des courants océaniques, ce qui impacte sur le climat… La boucle est bouclée !
Les sécheresses, d’une ampleur encore jamais vue, ont augmenté les risques d’incendies qui ont ravagé 16 000 hectares de forêts en 24 heures dans le département de l’Aude pendant l’été 2025, par exemple. Ces dégâts ont pour origine première le changement climatique, mais sont amplifiés par diverses causes en synergie : par exemple, les productions de bois monospécifiques favorisent l’explosion de parasites qui se développent suite à l’élévation des températures et qui affaiblissent les arbres rendus ainsi plus inflammables. Cette situation nouvelle est quasi insupportable pour les forêts qui, en situation normale, évoluent souvent sur plusieurs siècles.
A l’inverse, des inondations majeures ont eu lieu en 2025, que ce soit au Texas avec plus de 100 morts, ou en France avec des crues historiques en Bretagne, Pays de Loire et Normandie. C’est l’eau qui a causé la plus grande part de catastrophes naturelles en 2024, avec 40 millions de personnes déplacées sur la planète et près de 9 000 morts. Cela n’est pas sans conséquence pour l’agriculture, c’est ainsi que les pluies records de la mousson 2024 au Bangladesh ont détruit au moins un million de tonnes de riz… et il faut s’attendre à des risques accrus d’inondation dans les années qui viennent.
Mais qui donc nous veut tout ce mal ? C’est un coup des Russes, des Chinois, une manigance de Trump ? Mais non, les choses sont bien plus simples, si l’on peut dire, l’ennemi, longtemps ignoré, est maintenant bien identifié : nous sommes en guerre contre nous-mêmes ! Mais alors que faire ? Ce n’est pas simple de changer son mode de vie et sa consommation, mais il faut en passer par là, faute de quoi des mesures autoritaires deviendront indispensables en dernier recours, qui susciteront des rebellions… Soit on continue sur notre lancée et on prend le grand risque de faire disparaître une espèce qui nous est chère, la nôtre, l’espèce humaine ; soit on se décide enfin à s’adapter à la situation nouvelle et surtout à y remédier en mettant en œuvre la révolution du changement de nos comportements destructeurs de notre environnement. Cela vaut pour tous. Vite les jeunes, venez refaire le monde !
Vous, je ne sais pas, mais moi, j’aime pas la guerre !