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  • : Le blog de Michel Lerond
  • : Libre opinion sur les questions d'actualité en environnement et développement soutenable
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  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

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10 août 2022 3 10 /08 /août /2022 08:32

A AURORE

PAR GEORGES SAND

La nature est tout ce qu’on voit,

Tout ce qu’on veut, tout ce qu’on aime.

Tout ce qu’on sait, tout ce qu’on croit,

Tout ce que l’on sent en soi-même.

 

Elle est belle pour qui la voit,

Elle est bonne à celui qui l’aime,

Elle est juste quand on y croit

Et qu’on la respecte en soi-même.

 

Regarde le ciel, il te voit,

Embrasse la terre, elle t’aime.

La vérité c’est ce qu’on croit

En la nature c’est toi-même.


 

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6 août 2022 6 06 /08 /août /2022 08:40

CORRESPONDANCES

PAR CHARLES BAUDELAIRE

La Nature est un temple où de vivants piliers

Laissent parfois sortir de confuses paroles ;

L’homme y passe à travers des forêts de symboles

Qui l’observent avec des regards familiers.

Comme de longs échos qui de loin se confondent

Dans une ténébreuse et profonde unité,

Vaste comme la nuit et comme la clarté,

Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.

II est des parfums frais comme des chairs d’enfants,

Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,

- Et d’autres, corrompus, riches et triomphants,

Ayant l’expansion des choses infinies,

Comme l’ambre, le musc, le benjoin et l’encens,

Qui chantent les transports de l’esprit et des sens.


 

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29 juillet 2022 5 29 /07 /juillet /2022 14:33

ROSES DE JUIN, VOUS LES PLUS BELLES

PAR EMILE VERHAEREN

Roses de juin, vous les plus belles,
Avec vos coeurs de soleil transpercés ;
Roses violentes et tranquilles, et telles
Qu’un vol léger d’oiseaux sur les branches posés ;
Roses de Juin et de Juillet, droites et neuves,
Bouches, baisers qui tout à coup s’émeuvent
Ou s’apaisent, au va-et-vient du vent,
Caresse d’ombre et d’or, sur le jardin mouvant ;
Roses d’ardeur muette et de volonté douce,
Roses de volupté en vos gaines de mousse,
Vous qui passez les jours du plein été
A vous aimer, dans la clarté ;
Roses vives, fraîches, magnifiques, toutes nos roses
Oh ! que pareils à vous nos multiples désirs,
Dans la chère fatigue ou le tremblant plaisir
S’entr’aiment, s’exaltent et se reposent !

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23 juillet 2022 6 23 /07 /juillet /2022 08:39

VICTIME 

PAR KAMAL ZERDOUMI

Notre Terre
corps meurtri fait
de beauté défigurée
et de la poussière de nos morts
d’arbres abattus
exécutés dans les forets
d’où fuit le chant de l’oiseau
étouffé par les tronçonneuses
d’hémorragies de pétrole
et d’océans en deuil
de requins à la dérive
qui rougissent le silence
des eaux
Notre Terre
à l’air irrespirable
dans le poison des villes
à la nature inaccessible
comme un rêve lointain
que le citadin amnésique
n’ose plus faire
Notre Terre
que l’orgueil luciférien
transforme en enfer

 

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16 juillet 2022 6 16 /07 /juillet /2022 07:23

          Devant tant de défis à relever, tant de raisons d’angoisser, la pause de l’été est là ! Profitons-en pour décompresser et retrouver un essentiel comme la poésie :

L’AMOUR DE LA CAMPAGNE 
PAR FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND
 

Que de ces prés l’émail plaît à mon coeur !
Que de ces bois l’ombrage m’intéresse !
Quand je quittai cette onde enchanteresse,
L’hiver régnait dans toute sa fureur.
Et cependant mes yeux demandaient ce rivage ;
Et cependant d’ennuis, de chagrins dévoré,
Au milieu des palais, d’hommes froids entouré,
Je regrettais partout mes amis du village.
Mais le printemps me rend mes champs et mes beaux jours.
Vous m’allez voir encore, ô verdoyantes plaines !
Assis nonchalamment auprès de vos fontaines,
Un Tibulle à la main, me nourrissant d’amours.
Fleuve de ces vallons, là, suivant tes détours,
J’irai seul et content gravir ce mont paisible
Souvent tu me verras, inquiet et sensible,
Arrêté sur tes bords en regardant ton cours.
J’y veux terminer ma carrière ;
Rentré dans la nuit des tombeaux,
Mon ombre, encore tranquille et solitaire,
Dans les forêts cherchera le repos.
Au séjour des grandeurs mon nom mourra sans gloire,
Mais il vivra longtemps sous les toits de roseaux,
Mais d’âge en âge en gardant leurs troupeaux,
Des bergers attendris feront ma courte histoire :
« Notre ami, diront-ils, naquit sous ce berceau ;
Il commença sa vie à l’ombre de ces chênes ;
Il la passa couché près de cette eau,
Et sous les fleurs sa tombe est dans ces plaines. »

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9 juillet 2022 6 09 /07 /juillet /2022 08:16

Réorienter la gouvernance.

          L’enjeu est donc d’abord de convaincre de la réalité de la crise profonde à laquelle nous sommes confrontés, face à un aveuglement qui persiste chez certains. Si de plus en plus de personnes sont conscientes du dérèglement du climat, bien peu sans doute admettent la relation avec nos modes de vie et notre implication personnelle, préférant faire l’autruche devant des défis qui nous dépassent. On imagine des solutions, mais que devient alors l’économie, et notre pouvoir d’achat, et nos libertés ? Nous allons en effet devoir affronter les évolutions climatiques avec leurs conséquences sur notre vie quotidienne, notre agriculture et donc notre alimentation ; l’érosion de la biodiversité et le développement potentiel de pandémies qui y sont liées ; et accessoirement l’explosion du numérique et de l’intelligence artificielle qui nous apportent beaucoup mais déshumanisent nos sociétés. Ne rêvons pas, il y aura des restrictions indispensables de nos consommations. Ces défis sont immenses, redoutables, mais aussi enthousiasmants puisqu’il s’agit d’assurer la survie de notre espèce en trouvant d’urgence des solutions pour stopper cette menace imminente à laquelle nos sociétés ne sont pas préparées. Il faut réinventer le monde, en peu de temps, avec un esprit de solidarité et de partage. Cela nous concerne tous, collectivement et individuellement, vous et moi. Pour refaire le monde, il va falloir imaginer un nouvel art de gouverner.

La question fondamentale pour les prochaines décennies, ou même les prochaines années, va être celle du « comment faire » sur les plans écologique, démographique et démocratique. Pour chacun de ces cas il y a urgence face à la dégradation de notre milieu de vie biologique, le nombre trop important de consommateurs sur la Terre et la gestion difficile de sociétés contraintes à des restrictions de toutes sortes. Cette transition va devoir reposer sur des mesures d’atténuation pour limiter l’impact des déséquilibres écologiques, stabiliser la population terrestre et calmer les colères sociales. Mais il faudra aussi des mesures d’adaptation face à des dérèglements, en particulier climatiques, qui vont demander des décennies, au moins, pour retrouver un équilibre.

La transition à opérer va donc être double afin de vivre dans la sobriété et avec des activités résilientes pour affronter les crises et évènements violents comme les catastrophes climatiques qui vont s’amplifier, les migrations de population qui vont prendre de l’importance et les colères sociales de populations refusant les restrictions. Il faut donc inventer une nouvelle gouvernance, ce qui signifie d’abord formation des élus et de toute la fonction publique pour mieux appréhender les connaissances de base, de façon globale et transversale et non plus segmentée, mais aussi information du public. Les décisions doivent suivre, par exemple, pour abaisser la vitesse sur les routes, interdire certains transports par camions, interdire la vente de produits polluants etc. C’est un changement civilisationnel qui est à opérer, avec beaucoup de tact. Cela inquiète de plus en plus, les jeunes en particulier, mais il y a urgence. C’est maintenant où jamais qu’il faut y aller, sinon c’est ensemble que l’on va casser la baraque ! Un espoir : le 28 juin dernier, les dirigeants du G7 ont annoncé la création d’un « club climatique » afin de coordonner et renforcer la lutte contre le changement climatique. Foutaise démagogique ou réelle prise de conscience ? Que les vacances nous permettent de réfléchir à notre avenir !

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2 juillet 2022 6 02 /07 /juillet /2022 09:19

Rappels sur le contexte :

         La contestation des jeunes monte en réaction à un monde qu’ils refusent. Certes le refus de la société par les jeunes n’est pas nouveau, mais le contexte a tant changé en si peu de temps… Si les évolutions du climat inquiètent un certain nombre d’entre nous, beaucoup cependant se rassurent en pensant que la technologie va apporter des solutions pour résoudre le problème. Certes la science a montré qu’elle peut faire progresser l’Humanité, mais le pourra-t-elle indéfiniment alors que les consommations de toutes sortes n’en finissent pas de croître par rapport à des ressources limitées, notamment en matière d’énergie. Nombreux sont les exemples de fausses bonnes idées technologiques, comme la « voiture nucléaire » ou les agrocarburants, dont le processus complet de fabrication a été mal évalué, et qui en fait empirent la situation en déplaçant le problème. Beaucoup de décideurs et d’entrepreneurs, animés d’un optimiste naïf, se disent « Lançons-nous et on verra bien ». Eh bien on voit !

Pour ne retenir que quelques exemples des dérèglements climatiques auxquels nous sommes déjà confrontés, regardons du côté de l ‘Amérique du Nord où les méga-sécheresses ont commencé, « agrémentées » de méga-feux. La période 2000-2021 a été la plus sèche depuis l’an 800. Plus au sud, le Chili se prépare à un rationnement de l’eau du fait d’un déficit pluviométrique récurent depuis 12 ans avec un record de - 71 % en 2021 ! Au Pakistan et en Inde on a connu des températures de 49 et 50°. Et puis en Afrique : il est à craindre que les médias aient omis de nous informer qu’en Afrique de l’Est, du fait de l’incidence des sécheresses sur les cultures en 2022, 23 millions de personnes sont en situation de « faim extrême » en Ethiopie, Kenya et Somalie. Tout cela est bien loin de chez nous… oui, mais. L’Europe a connu en 2021 l’été le plus chaud de son histoire, marqué par des canicules intenses (48,8° en Sicile, 47° en Espagne) qui ont été à l’origine d’incendies en Italie, Grèce ou Turquie, soit 800 000 hectares partis en fumée en 2021. En France aussi on connaît des sécheresses historiques et des canicules comme en 2019 où l’on a enregistré 42,5° à Montpellier et 45° dans le Vaucluse et le Gard. En 2022 le printemps a connu un déficit de précipitations de 45 % par rapport à la normale et le mois de mai a été le plus chaud jamais enregistré.

En cas de catastrophes, les réformettes ne suffisent pas, il faut engager des changements importants, des bouleversements aux impacts sociaux forts et donc mal acceptés. Les catastrophes peuvent toutefois avoir des vertus pédagogiques et il semble bien que l’on ait enfin compris que l’on ne peut plus ne pas respecter la nature. Les dérèglements climatiques et les pandémies nous ont enfin réveillés. Née il y a 150 ans la science écologie a été depuis un demi siècle très (trop?) politisée. Maintenant on sait qu’elle est le fondement de notre existence, elle nous a appris que nous faisons partie de la nature. Avec un peu moins de sectarisme et d’approximations, on aurait sans doute pu aller un peu plus vite, mais retenons que nous sommes devant le plus grand défi de l’Humanité et que nous l’avons compris. Il ne reste plus qu’à l’admettre et trouver des solutions pour relever ce défi… pour survivre !

A suivre : 3 - Réorienter la gouvernance

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24 juin 2022 5 24 /06 /juin /2022 07:59

Les jeunes réagissent

          En avril 2022, lors de la cérémonie de remise de leurs diplômes d’ingénieurs agronomes, huit étudiants d’AgroParisTech ont appelé à déserter l’agro-industrie, et à « bifurquer » en dénonçant une « formation qui pousse à participer aux ravages sociaux et écologiques en cours ». Les médias et les réseaux sociaux ont largement relayé l’information et la vidéo de cette intervention, diffusée en mai, a été vue 12 millions de fois !! ce qui signifie, à n’en pas douter, que cette manifestation répond à une attente immense de la société qui n’est pas dupe des politiques hypocrites qui pratiquent le greenwashing plutôt que de s’attaquer pour de bon aux problèmes environnementaux… Cette « anecdote » traduit en fait une lame de fond qui déferle sur la plupart des grandes écoles. De nombreux étudiants désormais, refusent de travailler dans des entreprises qui ne prennent pas en compte les enjeux écologiques. Comme l’a déclaré un étudiant : « Les futures élites intellectuelles disent stop ».

En 2018 déjà des milliers d’étudiants de Polytechnique, HEC et autres, avaient signé l’appel du collectif « Pour un réveil écologique » pour faire pression sur les grandes écoles et entreprises qui n’ont pas opté pour une politique à la hauteur des enjeux environnementaux. Quelques entreprises ont entendu cet appel, le considérant comme un signal à prendre en compte, faute de quoi elles pourraient perdre des viviers de talents. En effet, certains de ces jeunes contestataires ont décidé d’abandonner leurs titres récents d’ingénieurs pour des choix de vie engagée en se consacrant à l’apiculture, l’agriculture vivrière ou l’arboriculture… La dissonance est trop forte entre des formations conventionnelles et des aspirations à une vie plus authentique et respectueuse de l’environnement, c’est pourquoi ces hommes et ces femmes ont choisi de bifurquer ! Voilà bien le cri d’une jeunesse qui rejette le système actuel, un cri que l’on ne peut pas ne pas entendre, un cri d’espoir sans doute ! En tous cas, c’est un sacré avertissement pour les obsédés de la croissance à tout va… Ces jeunes veulent changer les comportements des entreprises, mais aussi les formations qui sont souvent en décalage complet avec l’état actuel du monde. Tous les cursus de formation doivent intégrer les enjeux écologiques, nous l’avons assez répété depuis des années : propositions 71 à 74 de « Les clés de notre avenir ».

Nous avons ouvert cette chronique en mentionnant AgroParisTech, une de nos grandes écoles, mais des constats identiques peuvent être faits aussi chez les jeunes de certains lycées agricoles qui s’interrogent sur leur façon de participer à l’histoire de leur territoire en respectant l’environnement. Nous sommes sans doute à un moment charnière de l’histoire de notre société. L’espoir est là, ne gâchons pas cette chance.

A suivre : 2 - Rappels sur le contexte

                3 - Réorienter la gouvernance

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17 juin 2022 5 17 /06 /juin /2022 11:21

           L’incendie de Lubrizol, à Rouen le 26 septembre 2019, a marqué une étape dans la relation entre la population et les élus avec les sites Seveso. Presque trois ans plus tard, avons-nous vraiment progressé en matière de culture du risque  lié à l’industrie ? Dans ce domaine, comme bien d’autres, une certaine insouciance est de circonstance tant que tout va bien. Mais au moindre pépin, c’est un déferlement de critiques à tout va et d’insultes par certains citoyens ou élus, alors qu’il faudrait peut être commencer par le début. En effet, à quoi sert cette entreprise qui vient de connaître un incident ? Que fabrique-t-elle ? A quoi nous servent ses produits ? Quels sont les risques qu’elle génère et quelles mesures prend-elle pour les limiter ? C’est en fonction de ces premières réponses que l’on prend conscience des enjeux et des dispositions à prendre avec un respect mutuel des habitants, des élus et des acteurs économiques. C’est ensemble que l’on peut avancer sur la culture du risque pour aller vers une harmonisation des pratiques.

Concernant Lubrizol, il aurait été opportun de rappeler à l’occasion du débat polémiste qui a suivi l’incendie certains faits qui montrent que les industriels, même pollueurs, ne sont pas forcément des gens qui méprisent la population pour ne voir que leur profit… En effet, l’entreprise Lubrizol s’est installée à Rouen en 1953, dans un contexte urbain bien différent de l’actuel, pour y fabriquer essentiellement des additifs pour les huiles moteur, ce qui nous permet maintenant de faire la vidange de notre voiture tous les 20 000 km au lieu des 5 000 km autrefois. C’est dès le début des années 1990 que l’entreprise de Rouen, consciente de ses nuisances, a mis en place un Comité de riverains se réunissant deux fois par an afin d’échanger avec la direction de l’entreprise, expérience restée unique au plan national. C’est dans ce cadre, compte tenu des incidences connues de leur entreprise en matière d’émissions de nuisances olfactives, qu’ont été mis en place des olfacteurs chargés d’alerter en cas d’odeurs suspectes. Ce dispositif a été repris ensuite par Air Normand (devenu aujourd’hui Atmo Normandie).

Tout accident industriel est évidemment très regrettable, mais l’incendie de Lubrizol aura permis de relancer la réflexion sur la sécurité. C’est ainsi qu’a été créée une association qui regroupe le Port de Rouen et une quinzaine d’industriels pour mutualiser les approches et renforcer la transparence de l’information vers la population. La Métropole Rouen-Normandie et l’Université de Rouen ont mis en place une étude visant à mettre en place une instance de dialogue sur la sécurité industrielle à l’échéance de fin 2022.

En France la politique de prévention des risques industriels existe depuis une quarantaine d’années, avec des lacunes certes, mais on avance ! Il serait urgent de procéder de même dans d’autres domaines, comme les transports et l’agriculture intensive. Il reste à assurer un dialogue serein entre tous les acteurs concernés et là il y a encore du boulot !

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9 juin 2022 4 09 /06 /juin /2022 08:51
        L’école est en crise. Le nouveau ministre de l’Education nationale, Pap Ndiaye a conscience des difficultés qui sont devant lui, à savoir la revalorisation des salaires, la crise du recrutement, le retour des maths dans le tronc commun et la réforme du lycée professionnel. Certes ces questions ont leur importance, mais on est encore très loin des priorités à confier à l’école… En effet, si les fondamentaux de l’école sont bien lire, écrire et compter, ils devraient aussi intégrer les bases de notre relation biologique à la nature, ceci dès la maternelle et le primaire. L’école doit s’ouvrir davantage sur le monde, se renouveler et s’adapter aux défis qui sont devant nous et dont on perçoit maintenant clairement les conséquences : il s’agit « simplement » d’assurer la survie de l’espèce humaine… L’école doit être un incubateur du futur, elle doit faire sa révolution en enseignant la nature, la solidarité, le civisme et aussi une conception plus humaine de l’entreprise et du travail. Cela passe par plus de formation continue et de mobilité professionnelle des enseignants qui sont en train de faire leur propre révolution, inventant de nouvelles manières d’enseigner, suscitant la motivation plutôt que la compétition. Le mouvement est lancé, il faut poursuivre et revoir le contenu de l’enseignement. Quelle responsabilité collective et quel beau challenge.

        Pour que le respect de l’environnement trouve enfin toute sa place dans la société française, il faut apprendre le b a ba de notre relation à la nature. Ceci dès la maternelle et le primaire, en adaptant le niveau bien sûr. Au cours des études secondaires, il faut donner à l’enseignement de l’écologie / environnement / développement soutenable le rang de discipline principale. Lors des études supérieures, les données concrètes relatives au triptyque bases de l’écologie / manière de se comporter individuellement / gouvernance collective, doivent être intégrées dans toutes les filières. Dans toutes les formations professionnelles, les aspects spécifiques des futures professions concernées quant à leur impact sur la nature doivent être enseignés.

        Nous avons maintes fois répété ces évolutions indispensables à nos yeux, notamment dans « Faire passer le message” (Editions Persée – 2018 - 160 p.) et “Les clés de notre avenir” (Editions Persée – 2020 - 108 p.).

        La mise en place d’une telle évolution ne peut pas être instantanée et nécessite de résoudre 4 questions préalables: – Les systèmes éducatifs actuels correspondent-ils encore aux attentes de notre société ? – L’accumulation de connaissances est-elle encore de mise par rapport à un véritable apprentissage de la vie ? – Le caractère national de notre système éducatif est-il encore d’actualité avec la planétarisation des problématiques ? – Le cadre de l’école est-il encore adapté à une évolution constante des connaissances ?

        Certes la préoccupation de certains enseignants pour la nature et l’environnement n’est pas nouvelle et on en connaît des exemples dès les années 1945… Il faut maintenant sortir l’éducation à l’environnement de son relatif isolement culturel et la recadrer dans un contexte plus large pour constituer un axe essentiel d’une réforme en profondeur de l’enseignement. C’est cela la priorité !

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