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  • : Le blog de Michel Lerond
  • : Libre opinion sur les questions d'actualité en environnement et développement soutenable
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  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

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7 juin 2016 2 07 /06 /juin /2016 08:04

     La planète Terre a déjà connu cinq extinctions massives d’espèces depuis 500 millions d’années, la dernière datant (seulement) de 65 millions d’années avec notamment la disparition des dinosaures. Selon un certain nombre de scientifiques, nous serions actuellement en train de commencer à vivre la « 6ème extinction » avec un rythme de disparition d’espèces qui ne cesse de s’accélérer du fait des activités humaines. Bien sûr tout cela n’est pas très optimiste et un peu agaçant, mais nous concerne au premier chef, d’autant plus s’il se trouvait que l’espèce humaine fasse partie du wagon…

     Dans un tel contexte d’accélération du processus, les naturalistes constatent, impuissants, que la biodiversité s’érode plus vite qu’ils ne décrivent les espèces. Trop peu nombreux pour effectuer un inventaire de longue haleine, les naturalistes n’ont pu identifier qu’une partie de la richesse vivante de notre planète. Environ 1,8 million d’espèces ont pu être répertoriées, mais on estime qu’il en reste 8 ou 20 millions, ou plus encore à découvrir et identifier, personne ne le sait… Si l’on connaît assez bien les mammifères et oiseaux, on connaît seulement 350 à 400 000 espèces d’insectes sur sans doute plusieurs millions ! Dans le domaine des plantes, on connaît une bonne partie des plantes dites « supérieures », mais pour les mousses, lichens, champignons, algues ou autres il reste un énorme travail à faire. Certains domaines, comme les insectes, les mollusques ou les plantes cryptogames sont très dépourvus de spécialistes.

     Le drame est que, précisément, nombre de ces espèces disparaissent sous nos yeux, sans même que nous les connaissions. On estime que chaque jour, au niveau mondial, trois ou quatre espèces de plantes sont décrites et que dans le même temps il en disparaît 70 à 80 ! Fort heureusement, il existe des lieux où attendent patiemment des millions d’espèces, en attente de leur « état civil ». Ces lieux, ce sont les museums dans lesquels explorateurs et naturalistes ont accumulé d’innombrables échantillons rapportés de leurs voyages, depuis le XVIIIème siècle. Ces museums constituent un véritable outil d'avenir qu’il faut valoriser, ce sont des conservatoires d’espèces pour la recherche scientifique.              Peu rassurant, le phénomène s’amplifie : les méthodes modernes de collecte permettent de rapporter de plus en plus d’échantillons, mais le nombre de spécialistes n’augmente pas…

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31 mai 2016 2 31 /05 /mai /2016 08:00

     Devant les problèmes de pollution atmosphériques et de modifications climatiques, on s’interroge de plus en plus sur les modalités des transports, que ce soit des voyageurs ou des marchandises. La multimodalité est un des moyens de réduire les impacts environnementaux en privilégiant les transports les moins énergivores pour les longues distances (bateau, péniche ou train) et en réservant le camion en amont et en aval, là où d’autres moyens ne sont pas possibles. Les conteneurs de marchandises constituent un exemple de bonne gestion de la multimodalité entre le transport maritime (porte-conteneurs), le transport fluvial (péniches), le chemin de fer (fret ferroviaire) et le transport routier (camions). Cela du moins en théorie, la pratique étant légèrement différente…

     Le train et la péniche consomment moins d’énergie fossile que le camion ou l’avion et émettent moins de gaz à effet de serre et de polluants dans l’air. C’est pourquoi la loi d’août 2009 fixe des objectifs de report modal du fret. Ces objectifs sont loin d’être atteints et la domination du transport routier ne cesse d’augmenter ! Grosso modo, en France actuellement, les marchandises sont transportées à 87 % par camion, à 10 % par train et la péniche reste à un niveau très faible. Bref, la réalité est à peu près inverse des objectifs de la loi…   

    Une grosse partie des marchandises circule maintenant à travers le monde en conteneurs qui transitent par les ports maritimes. Ainsi pour Haropa – Port du Havre, ce sont 500 000 conteneurs qui entrent et sortent du port chaque année. A Anvers et Rotterdam, le transport fluvial et ferroviaire représente entre 30 et 40 % de l’activité, alors qu’il n’est que de 15 % pour les ports de Haropa (Le Havre – Rouen – Paris) avec seulement 4 % de part ferroviaire… en baisse continuelle. Cette situation aberrante devrait toutefois s’améliorer avec la modernisation d’une ligne au nord de la vallée de la Seine privilégiant le fret par rapport à l’axe ferroviaire historique Le Havre – Rouen – Paris saturé. La mise en service de cette ligne permettrait de retirer de la route de l’ordre de 200 à 300 000 camions par an ! Mais rien n’est simple et la mise en service traîne un peu. Certains riverains de cette ligne, en particulier entre Serqueux et Gisors, craignent des nuisances sonores importantes. On peut les comprendre avec le passage de 25 trains de fret par jour, d’autant plus que la SNCF n’a pas fait d’efforts exceptionnels pour la mise en place d’écrans anti-bruit efficaces ou pour permettre le maintien du réseau de voierie locale avec des passages supérieurs ou inférieurs. Certains élus locaux ont cru bon d’abonder en ce sens et certains mauvais esprits assurent que la SNCF traîne des pieds, les cheminots n’étant pas enthousiasmés par la croissance du fret… Voilà donc tout le monde d’accord ! Quant aux défis environnementaux à relever dans le cadre de la récente COP21 pour réduire les modifications climatiques… on verra plus tard.

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24 mai 2016 2 24 /05 /mai /2016 07:56

     Oui les pesticides, c’est la peste ici ! Nous l’avons évoqué à maintes reprises sur ce blog à l’occasion d’une dizaine de chroniques. Faut-il rappeler que le prise de conscience de l’impact des pesticides sur la santé et l’environnement date de… 54 ans, lorsque la biologiste américaine Rachel Carson publiait son ouvrage « Printemps silencieux » qui accusait certains pesticides d’être dangereux pour les oiseaux et pour l’homme. Ce livre fut à l’origine d’une prise de conscience de l’opinion publique en Amérique, puis en Europe. Aujourd’hui la conscience des risques ne cesse de grandir, y compris dans la profession agricole concernée en premier lieu, en même temps que l’usage de ces produits ne cesse de croître : une hausse annuelle moyenne de 5,8 % entre 2011 et 2014. Dans le même temps les rendements des cultures amorcent une baisse depuis 2009, cherchez l’erreur.

     C’est l’Institut de veille sanitaire qui le dit : 100 % de la population française porte des traces de pesticides. Que des traces, à doses parfois très faibles, donc pas de problème. Si ce n’est que « l’effet cocktail » de ces produits est à peu près inconnu. Pas de souci, on se reverra dans une vingtaine d’années pour compter l’évolution des cancers et de la maladie de Parkinson… D’ores et déjà, l’OMS, Organisation mondiale de la santé, estime que l’intoxication par les pesticides tue 250 000 personnes par an dans le monde. Insignifiant en somme…

     Cerise sur le gâteau, les pesticides coûteraient plus qu’ils ne rapportent. Certes ils permettent de protéger les cultures, mais génèrent aussi des coûts de santé (pas de souci, votre cancer sera pris en charge à 100 % par la sécu), et de dépollution de l’eau, entre autres, qui ne sont pas comptabilisés. Voilà bien de quoi méditer sur la conception « moderne » de l’agriculture qui voudrait que l’on privilégie les intrans et l’industrialisation. Mais pas d’inquiétude infondée, cela rapporte tout de même… à certains.

     Face à cette question malgré tout assez préoccupante, la France a lancé un plan « Ecophyto » en 2009 avec l’objectif de réduire de moitié l’usage des pesticides d’ici 2018. Echec assuré, mais pas de panique, on vient de sortir un plan « Ecophyto 2 », avec le même objectif pour… 2025. En plus de cela, voilà que des parlementaires (que certains n’ont pas hésité à qualifier de « sénatueurs d’abeilles ») ont rejeté l’idée d’une interdiction des insecticides néonicotinoïdes qui leur semble tout simplement… inenvisageable. Encore plus fort : l’Union Européenne se prépare à voter la directive « secrets d’affaires » qui vise à faciliter la commercialisation de pesticides ou de médicaments sans devoir rendre des comptes aux citoyens, agriculteurs, médecins ou malades…

     Bien sûr, c’est facile de critiquer mais que fait-on ? Quelles alternatives aux pesticides sont possibles ? On pourrait répondre que l’alternative c’est la raison et le bon sens : l’agriculture biologique qui ne représente encore que 6,5 % des fermes françaises mais ne cesse de croître et l’agroécologie qui consiste à utiliser les services rendus par la nature (lutte biologique contre les prédateurs par exemple). Il s’agit bien là d’un changement radical de culture, c’est le cas de le dire, mais aussi de modèle économique. Et là, peste alors !

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17 mai 2016 2 17 /05 /mai /2016 08:15

     La France est une démocratie où les parlementaires votent les lois, et sont censés évaluer leur mise en œuvre. De plus il existe pour de nombreux projets des procédures et instances d’information du public et de concertation. Malgré cela, nous avons bien du mal à nous entendre et même à nous parler ! Les Français, quelque peu râleurs, préfèrent souvent d’abord manifester, puis éventuellement négocier… Pour le seul début d’année 2016, on peut noter, entre autres, quelques manifestations prises au hasard : 

  • Janvier : Les taxis, professionnels libéraux, n’acceptent pas la concurrence : opérations escargots à Toulouse et Marseille, blocage de la porte Maillot à Paris.
  • Février :
    • Les agriculteurs sont excédés par les prix trop bas du lait. Ils demandent à être aidés, mais pas avec des primes : blocage total de plusieurs villes, déversements de fumier en divers endroits.
    • Les auto-écoles demandent le report de la nouvelle épreuve du code de la route : manifestations et blocages à Paris et plusieurs autres villes.
  • Mars :
    • Manifestation à Calais par des « Identitaires » opposés aux migrants.
    • Les petits cirques de famille dénoncent le manque de lieux d’accueil pour installer leur chapiteau : manifestation à Paris.
  • Avril :
    • Des salariés de General Electric venus de toute l’Europe ont manifesté à La Défense à Paris pour réclamer des négociations après l'annonce d'un plan de restructuration.
    • Les syndicats de salariés et de lycéens ont lancé plusieurs appels à la mobilisation partout en France pour demander le retrait du projet de loi sur la réforme du travail.

     Tout cela se passe en France, mais qu’on se console, on peut trouver aussi quelques exemples ailleurs :

     En mars à Bruxelles les organisateurs de "la marche contre la peur" ont décidé d'annuler leur manifestation pour raisons de sécurité. Ils ont eu peur. Une histoire belge !

     En Afrique du sud, le mouvement de colère qui se réveille sur les campus révèle le profond malaise ressenti par la jeunesse, toujours sans perspective.

     Bref, une à deux fois par semaines, il y a manif… Alors, pour ma part, j’ai décidé de manifester aussi : j’ai barré mon impasse, halte aux manifestations !

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9 mai 2016 1 09 /05 /mai /2016 17:50

     On reproche parfois aux éoliennes de dégrader les paysages. Peut-être… mais elles peuvent aussi agrémenter certaines contrées comme la Beauce, par exemple, où leurs grandes hélices donnent une certaine grâce à ces terres nues et infinies. Mais l’essentiel n’est pas là, le but étant de produire de l’énergie renouvelable. C’est l’objet d’une polémique actuelle dans la mesure où il semble bien que la moitié des éoliennes françaises ne sont pas raccordées au réseau et tournent… dans le vide. Selon le Canard Enchaîné, il y aurait un potentiel non utilisé de 10 748 MW, soit un peu plus que l’énergie des éoliennes raccordées au réseau. Ce retard résulterait du fait qu’EDF accorde toujours la priorité au nucléaire et verrait d’un mauvais œil les progrès des énergies renouvelables. Bien sûr EDF dément cette information en assurant que dans 97 % des cas, les délais sont respectés, mais reconnaissant toutefois qu’il faut plusieurs années entre une demande de raccordement d’éolienne et son branchement effectif. Qui croire ? Il est tout de même révélateur que par rapport à l’engagement pris par la France de parvenir à 23 % d’énergie renouvelable en 2020, nous en sommes aujourd’hui à… 14,6 %. Comme disent certains mauvais esprits : « les éoliennes tournent dans le vide, mais au moins elles tournent, pas comme l’EPR… »

     Qui croire en effet et comment faire confiance quand on apprend que le 31 mars 2016, sur le chantier de maintenance de la centrale nucléaire de Paluel (Seine-Maritime) un générateur de vapeur de, excusez du peu, 465 tonnes est tombé de toute sa hauteur de 22 mètres en partie sur le béton du bâtiment du réacteur, endommageant notamment certains plateaux de protection de la piscine du bâtiment, selon les premières observations réalisées par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Selon EDF, «Il y a des pièces cassées qu’il faut refabriquer, peut-être pas à l’identique parce que la cause (de l’accident) est peut-être la non fiabilité de ces pièces».

     Tout ceci par inadvertance bien entendu, ce scénario n’ayant pas été envisagé, puisque « impossible ». Les fondations du bâtiment ont-elles été ébranlées, c’est la question à laquelle il faudra répondre. Depuis plusieurs mois quelques autres incidents mineurs ont été constatés, tels qu’un début d’incendie dans le bâtiment électrique du réacteur N° 2. Soyons rassurés, EDF indiquait dans un communiqué que «l’’événement n’a aucun impact, ni sur la sûreté des installations, ni sur l’environnement », si ce n’est… une légère incidence financière !

     Quelle élégance…, à moins qu’il ne s’agisse de déchéance.

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3 mai 2016 2 03 /05 /mai /2016 08:03

     Nous vivons actuellement une période troublée, entre terrorisme, fortes migrations ou scandales politiques et financiers. Dur dur ! Dans ce contexte, on sent bien des hésitations incessantes entre plus de mondialisation et de gestion plus globale des enjeux planétaires ou, au contraire, un repli sur la nation, le pays avec force drapeaux, hymnes nationaux et parfois barbelés en guise de frontières…

     Bientôt, le 9 mai, ce sera la fête de l’Europe qui, comme chaque année, sera largement oubliée et peu commentée. Quelle belle occasion pourtant de renouer des liens forts entre les peuples, de regarder l’avenir avec sérénité plutôt que se replier sur son petit pré carré tout riquiqui… Mais qui donc sait qu’il existe un hymne européen ? La mélodie symbolisant l’Union Européenne est un arrangement d’environ deux minutes du thème musical de l’Ode à la joie, dernier mouvement de la Neuvième symphonie de Ludwig van Beethoven. Cet hymne sans paroles, adopté par le Conseil de l’Europe en 1972, puis par les chefs d’Etat et de gouvernement des Etats membres en 1985, évoque les idéaux de liberté, de paix et de solidarité incarnés par l’Europe. Malgré de nombreuses controverses, et sans consensus, des paroles ont été proposées pour l’hymne européen. Les voici :

 

     Joie ! Joie ! Belle étincelle divine,

     Fille de l’Elysée,
     Nous entrons l'âme enivrée
     Dans ton temple glorieux.
     Ton magique attrait resserre
     Ce que la mode en vain détruit ;
     Tous les hommes deviennent frères
     Où ton aile nous conduit.

     Si le sort comblant ton âme,
     D'un ami t'a fait l'ami,
     Si tu as conquis l’amour d’une noble femme,
     Mêle ton exultation à la nôtre!
     Viens, même si tu n'aimas qu'une heure
     Qu'un seul être sous les cieux !
     Mais vous que nul amour n'effleure,
     En pleurant, quittez ce choeur !

     Tous les êtres boivent la joie,
     En pressant le sein de la nature
     Tous, bons et méchants,
     Suivent les roses sur ses traces,
     Elle nous donne baisers et vendanges,
     Et nous offre l’ami à l’épreuve de la mort,
     L'ivresse s’empare du vermisseau,
     Et le chérubin apparaît devant Dieu.

     Heureux,
     Tels les soleils qui volent
     Dans le plan resplendissant des cieux,
     Parcourez, frères, votre course,
     Joyeux comme un héros volant à la victoire!

     Qu'ils s'enlacent tous les êtres !
     Ce baiser au monde entier !
     Frères, au-dessus de la tente céleste
     Doit régner un tendre père.
     Vous prosternez-vous millions d’êtres ?
     Pressens-tu ce créateur, Monde ?
     Cherche-le au-dessus de la tente céleste,
     Au-delà des étoiles il demeure nécessairement.

 

     Pas franchement hilarantes les paroles, mais tout de même plus adaptées que notre « qu’un sang impur abreuve nos sillons »… légèrement dépassé !

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26 avril 2016 2 26 /04 /avril /2016 08:45
  • Bonsoir, ici Jeremy, animateur à Avenir Radio. Nous ouvrons comme chaque soir notre débat entre nos auditeurs. Depuis plusieurs semaines nous avons débattu autour du thème de la déchéance de nationalité, nous essayons maintenant d’aller un peu plus loin. Un premier auditeur a la parole :
  • Maxime : Merci de votre émission, un sacré bol d’air par les temps qui courent de médiocratie supérieure. La déchéance de nationalité a occupé le monde politique pendant quatre mois jusqu’à ce que le président de la République renonce enfin à cette démarche aussi stérile que stupide ! La vraie déchéance, en fait, c’est l’état de la France, sa dégradation et son abaissement, c’est aussi la sanction de l’opinion publique, au bord de la crise de nerf, à l’égard de cette « classe politique » dont elle ne veut plus.
  • Robert : Notre société est finalement très conformiste et rechigne à tout changement. Sur le plan de la pensée on a souvent l’impression que l’on avance… à reculons. Les Français s’imaginent toujours vivre dans un grand pays, mais La France n’est plus dans l’histoire, comme le dit Emmanuel Todd dans un entretien récent avec l’Obs. D’ailleurs, nous assistons impuissants au détricotage de l’Europe, la voie de la France étant quasi inaudible.
  • Emilia : Il serait temps de s’attacher aux vrais problèmes économiques, sociaux et environnementaux et de mettre en place autant de petites révolutions indispensables qu’il faudra bien accepter et mettre en œuvre, faute de quoi… tout devient possible. Chacun se réfugie derrière des y a qu’à, faut qu’on incessants, sans se remettre en cause soi-même. La « classe politique » a certes des responsabilités et elle est coupable de cumuls, de cupidité et de  malvoyance. Mais si, fort heureusement, ces comportements ne concernent qu’un petit nombre de politiques, l’impact est désastreux en terme d’image et il convient d’être impitoyable devant la déchéance de certains élus, membres du gouvernement ou conseillers. Mais nous citoyens et consommateurs, acceptons-nous de nous juger nous-mêmes à propos de nos « petites perversités » du quotidien, nos « avantages acquis » et nos égoïsmes.
  • Hugo : Les jeunes doivent être entendus davantage plutôt que d’être caricaturés. Oh ce n’est pas très nouveau, mon grand-père dit que c’était déjà le cas… au début des années 1960. Au boulot les politiques pour nous présenter des perspectives… un peu positives. Cela sera d’autant plus convaincant dans le contexte d’une Europe qu’il est urgent de réinventer, en n’oubliant pas que les questions environnementales sont prioritaires, dans les réalités et de plus en plus dans l’esprit des gens.
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18 avril 2016 1 18 /04 /avril /2016 14:20

     L’hiver a été plutôt doux, mais malgré tout le soleil printanier est bien appréciable. Antoine vient d’arriver et nous nous installons sur la terrasse en cette fin d’après-midi, autour d’une bonne bière. Tout de suite la conversation part sur les questions de santé.

  • Antoine : Je rentre de la pharmacie. Quelle surprise. Sur mon ordonnance, plusieurs médicaments ne sont plus remboursés. C’est vraiment scandaleux ! Plus ça va, plus il faut payer, les impôts, les taxes et maintenant les médicaments.
  • Michaël : Je comprends ton amertume, mais tu sais bien que la sécu est en déficit récurent, à presque 7 milliards d’euros, tu te rends compte ! Tu sais bien que l’on utilise des traitements de plus en plus chers, notamment contre les cancers. Cela contribue à augmenter le déficit de la sécu et il y a un moment où ça coince !
  • Antoine : Oui d’accord, d’accord, mais ce sont les prix des labos qui sont exorbitants, ils s’en foutent plein les poches et on laisse faire !
  • Michaël : Tu as sans doute raison en partie, mais il faudrait un peu plus de transparence dans le monde médical. Là comme ailleurs il faudrait savoir combien ça coûte et qui paye quoi… Tu sais bien que mon épouse a souffert d’un cancer pendant 13 ans. Combien a coûté le traitement ? C’est quasi impossible à savoir, 100 000€ ? 150 000€ ? Personne ne sait et tout le monde s’en fout au prétexte que la santé n’a pas de prix. OK mais elle a un coût et qui paye ? J’ai eu bien du mal à connaître le prix de journée au centre anti-cancer, on ne voulait pas me le dire, on n’avait pas à me le dire puisqu’on ne paye rien…
  • Antoine : Ouais, c’est vrai que ça laisse un peu songeur…
  • Michaël : Quant aux labos, c’est l’éternelle question : quel est l’objectif, fournir un service ou faire du fric ? Les labos sont dans la logique de notre société : vendre un service en faisant le maximum de fric ! C’est aussi à nous de savoir ce que l’on veut, le dire et l’exprimer par nos votes et nos actes citoyens.
  • Antoine : En fait tout cela est devenu trop facile, avec la carte vitale en plus : plus de papiers, plus d’envoi, c’est gratuit et c’est tout.
  • Michaël : Les déremboursements, par contre, peuvent entraîner des inégalités entre les patients. Pour éviter cela, il faudrait définir un juste prix des médicaments basé sur les investissements réels des labos et en associant les représentants de patients et des professionnels de la santé.

     Le soleil décline et la chaleur s’atténue. D’un accord tacite les deux verres s’entrechoquent et tous deux en cœur : A ta santé, Mec !

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11 avril 2016 1 11 /04 /avril /2016 15:50

     La maltraitance des animaux est devenue un sujet d’actualité ces dernières années devant la recrudescence de cas et de la sensibilité plus prononcée du public à l’égard de ces dérives. Des vidéos circulent sur le net, avec des images parfois épouvantables, sur les traitements réservés aux animaux dans le domaine privé ou dans des circuits commerciaux tels que les élevages ou les abattoirs.

     On imagine moins facilement cependant les pratiques à l’égard d’animaux sauvages tels que les autruches par exemple. Chacun connaît les sacs en peau d’autruche et surtout les plumes qui ornementent le fessier des filles du Lido (on se demande quel est le plus ?), du Moulin Rouge ou du carnaval de Rio. On imagine que les plumes sont récupérées à leur chute naturelle alors qu’en fait elles sont arrachées sur les animaux vivants (pour être plus fraîches et plus authentiques sans doute). On peut aussi électrocuter les autruches, les égorger de façon brutale ou les dépecer pour fabriquer des sacs, tout ceci bien sûr parfois en plein état de conscience (pour avoir un produit frais ?).

     Par ailleurs, on a pris (un peu trop ?) l’habitude de « fabriquer » de la viande comme n’importe quel produit industriel. Mais un animal n’est pas qu’une simple matière première, il peut aussi être considéré avec un minimum de respect dû à un être vivant.

     En France, malgré la réglementation en vigueur et les peines encourues, 82% des 700 millions de poulets de chairs sont élevés sans accès à l’extérieur, 81% des 47 millions de poules pondeuses sont élevées en batterie, comme 99% des 40 millions de lapins. 90% des 25 millions de cochons sont élevés sur caillebotis intérieurs... C’est pourquoi les poussins sont parfois débecquetés, sans anesthésie, afin d’éviter qu’ils se blessent entre eux du fait de leur stress. Ailleurs aussi… comme en Asie où les chiens tués pour leurs chairs, fourrures ou peaux sont considérés comme aphrodisiaques s’ils sont morts en souffrant, c’est pourquoi ils sont torturés avant d’être écorchés et mangés : ils sont ébouillantés, brûlés au chalumeau ou électrocutés !

     Naturellement, et là encore, personne n’est obligé d’acheter des produits fabriqués à base de cuir d’autruche ou de plumes de cet oiseau, d’autant plus qu’il s’agit de produits de marques de haut de gamme. On peut aussi réduire sa consommation de viande ou se détourner des produits issus de l’élevage intensif.

     Faut-il vraiment avoir une plume dans le cul pour séduire, et ne pourrait-on éviter de plonger la tête dans le sable pour regarder la réalité en face. Une histoire d’autruche en somme…

 

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5 avril 2016 2 05 /04 /avril /2016 08:08

     Le système économique dans lequel nous vivons repose, en grande partie, sur une relation étroite entre investisseurs et entreprises. Dans notre monde en mouvement, il arrive que cette relation soit remise en cause, au moins en partie, lorsque les objectifs des uns et des autres diffèrent, même si tous restent attachés au profit le plus important possible. Voilà donc du nouveau ! Un mouvement naissant, qui semble s’amplifier, conduit certains investisseurs à exiger des entreprises plus de transparence et d’ambition sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Les entreprises n’ont alors d’autre choix que de se soumettre en produisant des informations précises aux actionnaires, en particulier sur la gestion des risques climatiques, notamment depuis la COP21.

     Cette pratique, encore peu répandue en France, semble plus courante aux Etats-Unis où les investisseurs ne s’engagent qu’en connaissance de cause sur les thèmes liés au climat et à l’énergie. Bien que les investisseurs et entreprises engagées dans cette voie restent minoritaires, les exigences nouvelles poussent à réduire les émissions de gaz à effet de serre avec des engagements précis.

     Mais rien n’est simple et le mouvement inverse existe aussi avec la pression, très organisée, des lobbies. Ceci est particulièrement vrai en ce qui concerne l’Europe, comme on l’a vu avec « l’affaire Volkswagen » qui truquait les tests de rejets des moteurs diesel. Bien que les relations entre les commissaires européens et les lobbies soient très réglementées, la fête continue… Après des tractations pas très nette, la décision est tombée concernant les moteurs diesel : afin de pouvoir s’adapter progressivement, les constructeurs pourront dépasser les normes de rejet de… 110 % jusqu’en septembre 2017, puis ensuite de seulement 50 % d’ici janvier 2020 pour les nouveaux modèles. Les eurodéputés ont ainsi voté pour ce projet, à une courte majorité c’est vrai, par ailleurs jugé préjudiciable à l’environnement et la santé…

     Chez nous, en France, nous avons un débat du genre à propos des pesticides néonicotinoïdes, dont on connaît les bienfaits pour la santé !... Les députés ont voté l’interdiction de ces produits, applicable… le 1er septembre 2018, avec des dérogations possibles. Les céréaliers et semenciers disent leur secteur en danger du fait de cette mesure très handicapante pour leur compétitivité… On pourra peut-être reporter l’échéance.

     Mais au fait, vous avez un compte en banque. Vous savez que votre banquier « fait travailler votre argent ». Vous avez pensé à lui demander ce qu’il en fait de votre argent. Est-ce qu’il veille bien à sélectionner pour ses marchés des valeurs liée au développement soutenable, en tenant compte des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance. Est-ce qu’il le dit et est-ce qu’il le prouve ?

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