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  • : Le blog de Michel Lerond
  • : Libre opinion sur les questions d'actualité en environnement et développement soutenable
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  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

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10 novembre 2014 1 10 /11 /novembre /2014 16:16

Non, tous les économistes ne sont pas en vacances. Mais le titre de cette nouvelle ne devait pas être trop provocateur. En fait, comprenons : les économistes sont un peu shorts, comme on dit en français, un peu courts dans leur raisonnement. Toujours ils ressassent croissance, PIB, compétitivité… alors que depuis des décennies on essaie vainement de leur expliquer qu’une croissance ne peut pas être infinie, que peut-être faudrait-il définir ce qui doit croître (le transport de marchandises par le rail) et ce qui doit décroître (les émissions de CO2)… que la compétitivité, c’est aussi la compétition entre les peuples : on est les plus beaux, les meilleurs, allons z’enfants…

Mais puisqu’il en est ainsi, faisons un effort nous-mêmes pour nous mettre au diapason. Pour qu’il y ait croissance, sur un temps long, il faut une rupture dans les cycles économiques afin de pouvoir ensuite relancer la machine. Par exemple un tsunami qui détruit tout sur son passage. On l’a vu à plusieurs reprises ces dernières années, mais c’est un peu décevant dans la mesure où ces catastrophes naturelles touchent surtout les pays en développement où les constructions sont précaires et vite reconstruites, au profit de consommateurs qui consomment peu.   Un méga tremblement de terre, ce serait mieux. Là on peut espérer une destruction massive, même dans des pays développés, et donc une nécessité de reconstruire les habitations, usines et autres équipements. Le problème, c’est que l’on ne maîtrise pas grand-chose et que si cet incident survient chez nous il va nécessiter des importations, ce qui n’est pas bon pour la balance commerciale.

Tout bien réfléchi, le mieux ce serait quand même une bonne guerre. Souvenez-vous de la seconde guerre mondiale et ses bombardements. Les alliés débarquent et pilonnent les villes susceptibles d’héberger l’ennemi, avec quelques erreurs bien pardonnables en la circonstance… Ainsi à Rouen, pour couper les ponts sur la Seine et empêcher toute retraite de l’ennemi, on bombarde la ville 500 mètres de part et d’autre du fleuve, par précaution ! Après cela, 30 ans de prospérité, les « trente glorieuses » pour tout reconstruire avec une croissance qui permet le plein emploi. Le bonheur quoi ! Tout de même dans un cas comme celui-là, il faudrait rester un peu raisonnable et limiter l’usage des armes nucléaires. En effet celles-ci promettent un avenir de reconstruction et de croissance. Mais l’inconvénient, c’est qu’elles sont aussi très efficaces en matière de diminution du nombre de consommateurs ! D’autant plus que les survivants risquent fort, pour eux-mêmes et leur descendance, de présenter un très grand nombre de cancers qui pourraient augmenter de façon inconsidérée les dépenses de santé. Il faut tout de même garder raison pour atteindre l’objectif !

La croissance à tout va, ce n’est pas un peu short comme concept économique ?

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4 novembre 2014 2 04 /11 /novembre /2014 08:21

Le désherbage en milieu urbain est devenu un vrai problème dans la mesure où certains habitants refusent toute “mauvaise herbe”, tandis que d’autres souhaitent leur maintien, voire leur développement. Quoi qu’il en soit, il y a au moins consensus sur le fait que les plantes adventices n’ont pas leur place sur les trottoirs, les caniveaux ou les rues piétonnes mais que le désherbage chimique pose de gros problèmes, tant pour la santé humaine que pour l’environnement, notamment les milieux aquatiques.

Pour certains espaces urbains, on peut assez facilement passer des herbicides (appelés pudiquement produits phytosanitaires) au « zéro pesticides » en ayant recours au paillage, désherbage thermique ou binage. Mais pour les trottoirs la question est plus ardue et certaines villes comme Rennes, Bordeaux, Lyon ou Nantes y ont réfléchi et expérimenté certaines techniques. Ce qui semble le plus pertinent, ce sont des techniques simples, dont aucune n’est parfaite et souvent coûteuse en main d’œuvre, telles que :

  • le balayage mécanique qui permet d’ôter tout dépôt organique.
  • le désherbage thermique.
  • le désherbage à l’eau chaude.
  • ... le désherbage manuel tout simplement. Dans ce cas, compte tenu du temps à passer, on peut avoir recours à des personnes fragilisées dans le cadre de clauses d’insertion dans les marchés publics, comme à Nantes Métropole.
  • ou plus original, l’enherbement qui consiste en la distribution de graines appropriées aux habitants (comme à Blois) par la mairie pour fleurir, et entretenir, les trottoirs au niveau de la jonction entre le mur et le trottoir. En somme, des « graines de révolutionnaires » !

Tout cela demande réflexion, communication et innovation, mais peut être une excellente occasion d’impliquer les habitants dans la gestion de leur environnement immédiat.

Ainsi chacun pourra se faire sa propre philosophie, continuer de penser que toutes ces plantes adventices qui s’installent dans la moindre fissure sont une calamité et qu’il faut les éradiquer coûte que coûte. Ou bien se dire que, décidément, quoi que l’on fasse, la nature reprend toujours le dessus, c’est la vie qui triomphe et cela c’est plutôt rassurant, y compris pour nous les Humains.

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28 octobre 2014 2 28 /10 /octobre /2014 08:06

L’annonce du dépassement des deux mille milliards d’euros de dette de la France aurait dû être ressentie comme le tocsin… Bien sûr il y a eu quelques sursauts et quelques discours. Mais on fait quoi ? Depuis 1950 le solde public de la France n’a été positif que sous les présidences de Charles de Gaulle et Georges Pompidou. Depuis 1974, le déficit ne cesse de s’accroître avec deux pics notoires en 1993 (Gouvernement Balladur) et surtout 2009 (Présidence Sarkozy).

Sans prétendre à l’exhaustivité, voici quelques propositions déjà formulées sur ce blog depuis sept ans… pour aider les politiques qui, visiblement, sont un peu à court d’imagination :

-      Etat :

o   Regrouper les collectivités territoriales en quatre pôles selon le principe de subsidiarité (allouer la responsabilité publique à la plus petite entité capable de résoudre le problème).

o   Réduire le rôle de l’Etat aux missions régaliennes. 

o   Supprimer le Sénat qui ne sert à peu près à rien et coûte cher.

-      Régions :

En conserver une dizaine, sous contrôle de l’Assemblée nationale.

-      Départements :

o   Les intégrer aux régions comme territoires infra régionaux.

-      Communautés de communes et d’agglomérations :

o   Elargir les Communautés de communes, afin de donner de la cohérence aux actions liées à l’utilisation de l’espace notamment.

o   Supprimer les Pays et les Parcs naturels régionaux, puisque leurs politiques innovantes sont désormais appliquées sur tout le territoire régional.

o   Réattribuer les missions des syndicats intercommunaux aux Communautés ou Départements, selon la cohérence territoriale.

-      Communes :

o   Transférer la quasi-totalité des compétences à l’échelon supérieur.

-      Moi :

o   Pour mes déplacements seul ou à deux, privilégier les transports en commun plutôt que ma voiture (0,5 € de coût total du km et non pas 0,10 € pour le seul carburant !).

o   Arrêter d’acheter tout et n’importe quoi pour les enfants et petits enfants qui croulent sous les jouets et autres objets électroniques…

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20 octobre 2014 1 20 /10 /octobre /2014 10:39

Le téléphone est devenu un objet tellement usuel que l’on ne saurait s’en passer, d’autant plus qu’avec ses perfectionnements techniques il est de plus en plus comme une partie de nous-mêmes.  

Oui mais voilà, quand le téléphone est en panne, on est quasiment confronté à une question de survie ! Cela peut paraître exagéré, sauf si l’on habite en milieu rural de façon isolée par rapport à son village, et que de plus on se trouve en zone blanche, là où le mobile ne reçoit ni n’émet rien du tout sur des kilomètres à la ronde... C’est ce genre d’aventure qui fait le sel de la vie en nous permettant de relativiser les petits soucis du quotidien et c’est ce que nous avons connu il y a quelques semaines avec des « pannes aléatoires pour peu de clients sur un grand territoire », dixit le « conseiller clients » de Orange. En clair, cela signifie plus de tonalité et donc plus de ligne pour quelques foyers de notre village et alentours, sans aucune cohérence et de façon répétitives, pendant 2 heures, puis 24 heures, puis 36 heures. On progresse !

Mais comment donc signaler la panne, sans téléphone… Il suffit d’utiliser son mobile, en allant à pied sur une petite colline à plus d’un kilomètre de la maison, là où l’on peut capter. Le temps d’attente annoncé est « inférieur à 4 minutes », mais au bout d’un quart d’heure… A force de persistance, le conseiller client, enfin au bout du fil, nous indique que les techniciens sont au travail et que tout sera réparé d’ici quatre jours au plus tard… Le temps passe et on s’impatiente un peu. Mais au fait puisqu’internet fonctionne, peut être… Eh oui, sur le site « suivi des incidents » on peut suivre… et apprendre que la panne a été réparée il y a deux jours. On peut aussi envoyer un message pour qu’un conseiller clients nous rappelle. Pour cela il suffit de donner un numéro de fixe ou de mobile, mais on ne peut pas donner une adresse internet… C’est alors que nous revient à l’esprit la fameuse chanson de Nino Ferrer, ce chanteur décalé des années 1960 :

Bernadette, elle est très chouette
Et sa cousine, elle est divine
Mais son cousin, il est malsain
Je dirais même que c'est un bon à  rien…

Monsieur Gaston s'occupe du téléfon
Gaston y a l'téléfon qui son
Et y a jamais person qui y répond                 


           A n’en pas douter, Orange est dans le rouge !

 

 

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14 octobre 2014 2 14 /10 /octobre /2014 07:57

En Normandie, depuis 20 ans, le nombre de fermes a été divisé par 2 et en France c’est l’équivalent de la surface d’un département qui disparaît tous les 7 ans, sous l’emprise du bêton et du bitume pour des aménagements collectifs, mais aussi pour des constructions individuelles sur des terrains vendus par les agriculteurs… C’est dire combien l’accès à la terre peut être difficile pour des personnes voulant développer des activités agricoles tournées vers le marché local. Cet état de fait est d’autant plus regrettable que la France importe 35 % de ses produits bio, alors qu’ils pourraient être produits localement, et que par ailleurs, la mondialisation des marchés agricoles fragilise l’autonomie alimentaire des pays les moins développés. A ces perturbations s’ajoute une main mise de la propriété intellectuelle des semences, et donc une confiscation du marché, par les multinationales semencières. L’agriculture vit ainsi une révolution qui en fait de plus en plus une activité de caractère industriel, régie par des multinationales.

On peut aller encore plus loin dans cette voie, à l’exemple de Toshiba qui ouvre à Tokyo une « usine à légumes » où seront cultivées, hors sol et dans un liquide enrichi en nutriments, toutes sortes de légumes. Cette culture « bio » sera exempte de pesticides, stable toute l’année, saine et répondant aux souhaits des consommateurs nippons, surtout après la contamination des sols par l’accident nucléaire de Fukushima de 2011. Le bonheur !

Mais on peut aussi imaginer d’autres alternatives, comme le préconise Terre de liens, par exemple, créée en 2003 pour aider les personnes qui souhaitent devenir agriculteurs bio et de proximité. C’est ainsi qu’une centaine de fermes ont été achetées pour être louées ensuite et promouvoir des projets en faveur de la biodiversité et du respect du sol. D’autres initiatives du même ordre sont prises par le Confédération paysanne ou France Nature Environnement. Des réflexions sont en cours pour créer une plate-forme européenne pour attirer l’attention des politiques sur l’accès à la terre, souvent bloqué dans de nombreux pays européens.

Il s’agit bien de reconquérir des terres agricoles pour y implanter des projets alimentaires de proximité, en ayant recours notamment, à l’épargne citoyenne pour gérer la terre de production comme un patrimoine commun.

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6 octobre 2014 1 06 /10 /octobre /2014 16:15

Dans le contexte hyper médiatisé de notre époque, il est tentant d’analyser les relations sociales sous l’angle de l’égoïsme, du repli sur soi, voire des oppositions politiciennes, religieuses et sectaires… En France, en particulier, lorsque l’on voit la débâcle du monde politique ou l’emprise des religions sur la société, on peut hésiter à envisager un avenir serein qui permette des choix collectifs en fonction des vrais enjeux, dans une perspective de citoyenneté la plus large.

Alors quand on constate une situation inverse, quel bonheur, quel espoir ! Ce fut le cas à la veille de l’automne 2014, avec la « Marche du peuple pour le climat ».

Après l’échec du sommet de Copenhague de 2009, la réunion de 120 chefs d’Etat au siège de l’ONU devait préparer un éventuel consensus au sommet de Paris de 2015. En effet, alors que les émissions mondiales de CO2 ont progressé de 30 % en 10 ans et battu record sur record depuis 5 ans, les mesures à prendre restent toujours en attente… Nous y voilà !

C’est en réaction à cet attentisme qu’ont été organisés plus de 2 500 défilés dans 158 pays, de Paris à New-York (400 000 personnes), en passant par Londres, Berlin ou Vancouver… pour tenter de faire pression sur les dirigeants pour qu’enfin des mesures radicales soient prises pour stabiliser le réchauffement climatique. Un mouvement citoyen, parmi lesquels beaucoup de jeunes, à la hauteur du défi, sur toute la planète ! Parmi les participants au défilé de New-York, on pouvait remarquer Monsieur Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations Unies, en tee-shirt et baskets. En somme, il s’agissait d’une mobilisation citoyenne planétaire pour faire prendre en compte un enjeu majeur de l’Humanité ! Et dans la foule, le « patron » de la plus importante institution représentant tous les peuples du monde. Un très grand moment, je vous dis.

Certes il faudra beaucoup d’argent pour surmonter ce défi des modifications climatiques, et on est loin d’avoir réuni les fonds nécessaires. Le fonds vert pour le climat nécessite 100 milliards de dollars par an, nous en sommes à 2,5 seulement, mais le monde économique s’est réveillé et affirme être prêt à lutter contre le réchauffement, convaincu il est vrai que la réorientation des technologies vers le « bas carbone » va permettre une relance de l’activité ! Mais si tous les citoyens de la Terre se donnent la main…

Ban Ki-moon déclarait avant de quitter le défilé de New-York le 23 septembre : « Après avoir marché avec ces hommes et ces femmes, je me sens maintenant le secrétaire général du peuple. » Un très grand moment je le répète.

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30 septembre 2014 2 30 /09 /septembre /2014 08:56

Il est toujours très utile de se retourner sur le passé pour envisager l’avenir, c’est une évidence. Par exemple, les 19 et 20 septembre 1979, le CNRS organisait un colloque à Paris sur le thème « Les connaissances scientifiques et le développement et la gestion des ressources et de l’espace ». J’y participais et je me souviens que parmi l’abondance des propos, il fut dit :

-      Il existe un dilemme profond entre écologie et développement. Il faut définir la contribution des écologues au développement.

-      Il y a un manque d’articulation entre écologie et écologisme.

-      L’éco-développement est un pléonasme : il n’y a pas de développement unidimensionnel possible.

-      L’état de santé doit prendre en compte le bien être complet de l’individu : physique, psychique et social.

Dix ans plus tôt, en 1969, c’est André Bettencourt, Ministre délégué chargé du Plan et Aménagement du Territoire qui proposait un « Plan protection nature ». Puis en 1970, Giscard d’Estaing faisait accepter la création d’une Direction de la Nature au sein du Ministère de l’Agriculture. Tout cela annonçant la création du Ministère de la Protection de la Nature et de l’Environnement, avec Robert Poujade, en 1971.

Plus tard, en 1991, Jean-Paul Deléage (universitaire spécialisé dans l’histoire des sciences) publiait son ouvrage « Histoire de l’écologie. Une science de l’homme et de la nature ». Il y écrivait notamment : « Par quel miracle trouver une solution à l’actuelle crise socio-écologique du monde, sans une inversion radicale des priorités sociales et des choix écologiques qui précisément l’ont précipité dans cette crise ? (…) En les conduisant au seuil d’une économie-monde, le capitalisme industriel, dans ses versions historiques classiques comme dans ses divers avatars réputés socialistes, a projeté les sociétés humaines dans un nouveau rapport à la nature : celui d’une écologie-monde. Telle est sans doute l’origine première de l’émergence récente de nouveaux mouvements sociaux, qui par-delà les frontières, invoquent la science écologique comme fondement rationnel d’un nouveau rapport des sociétés humaines à la nature, car il convient donc de lutter sur tous les fronts, non seulement pour la nature, mais aussi pour l’homme. »

1980-1990, ne seraient-ce pas là les années charnière, là où les orientations qu’il fallait prendre n’ont pas été prises… C’était, après les défricheurs des années 1960-70, le temps des pionniers comme nous l’avons évoqué dans « Le développement soutenable ». Il n’est pas trop tard, il y a simplement urgence à intervenir !

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22 septembre 2014 1 22 /09 /septembre /2014 11:02

Partout dans le monde, les sociétés sont en attente de repères dans un monde qui évolue vite. Ceci est sans doute plus vrai encore en Occident qui fut longtemps la « valeur refuge » de la planète, et davantage encore en France où notre esprit à la fois créatif et frondeur nous incite a souvent rechercher une chose et son contraire. Parmi les confusions les plus récentes, on peut en citer quelques unes :

Sur le plan économique, alors que l’idée de croissance globale est absurde et d’un autre temps, on n’entend que quelques rares économistes et politiques dénoncer cette ineptie ! Il y a confusion permanente entre croissance économique, partage de l’emploi et activité gratifiante pour tous.

Sur le plan environnemental certains pseudo-débats mettent en avant des objectifs de respect de la planète quand il ne s’agit que de publicités déguisées ou de lobbying. Dans certains cas, on est même dans la caricature grotesque : ainsi, certains conservateurs américains s’opposant au plan contre le réchauffement climatique expriment leur désapprobation en « bidouillant » l’échappement de leur pick-up diesel pour laisser échapper un épais nuage de fumée noire chaque fois qu’ils croisent un randonneur, un cycliste ou une voiture électrique…

Du point de vue sociétal, l’omniprésence des religions devient pesante alors qu’elles s’appuient toutes sur les mêmes principes : anti-dépresseur à titre personnel et instrument de pouvoir à l’échelle collective. Depuis des siècles, nous sommes dans la confusion entre morale universelle et conscience personnelle, voire dogmes que l’on voudrait imposer aux autres.

Quant à la politique, elle continue de confondre métier et fonction, par définition citoyenne, au service de tous et limitée dans le temps. Les efforts faits pour améliorer la transparence de la vie publique sont parfois perçus comme une inquisition, par ceux il est vrai qui se trompent de pays et d’époque.

Bien sûr on peut s’insurger, mais que l’on soit consommateur ou citoyen, c’est à nous que revient le dernier mot, pourvu qu’on le veuille. Nous devons avoir le réflexe citoyen qui consiste à prévenir le mélange des genres. Le consommateur doit s’informer et boycotter les produits « malhonnêtes », le citoyen ne doit plus voter pour les cumulards de mandats ou les adeptes des « statuts multiples ». C’est au consommateur et au citoyen que se destine l’action publique, à nous d’être aussi acteur. Sans doute ne sont-ils pas parfaits, mais il y a comme un renouvellement dans l’air avec la venue au pouvoir de jeunes plus en phase avec leur époque, comme en Italie, Espagne ou France. Reste à ces jeunes à concrétiser le renouveau des concepts et apporter les repères que l’on attend d’eux pour regarder l’avenir avec confiance.

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16 septembre 2014 2 16 /09 /septembre /2014 08:17

Et maintenant, oserez-vous encore dire que vous ne saviez pas ? Après que de nombreux médias aient alerté les populations et les politiques sur les risques climatiques, dès les années 1970, un demi siècle plus tard nous y voilà ! Bien sûr, on peut toujours tergiverser sur la causalité des phénomènes, la part de responsabilité de l’homme par rapport à la nature ou les limites des statistiques climatiques… Mais les faits sont têtus : les études les plus récentes en matière d’évolution climatique sont convergentes et concluent à un réchauffement global de l’ordre de 3,5° d’ici la fin du siècle ce qui va bien au-delà des prévisions. Les conséquences sont d’ores et déjà visibles pour la biodiversité, l’agriculture, les sécheresses et inondations, l’érosion des côtes et la santé. D’ailleurs l’année 2013 a été l’une des plus chaudes jamais enregistrées.

On s’attend à une baisse des rendements agricoles, une augmentation des problèmes sanitaires et « accessoirement » une augmentation de l’immigration. Quelques exemples significatifs : début de l’été 2014, la Californie connaît la 3ème année consécutive de sécheresse, la plus aigüe depuis 500 ans. Les vergers et les pâturages sont transformés en terres arides… Quoi que l’on fasse maintenant, il est déjà trop tard pour quelques îles du Pacifique, les îles Marshall, les Maldives, Kiribati et Tuvalu, condamnées à disparaître sous les eaux. Certaines de ces îles essaient d’acheter des terres refuge aux alentours, faute de quoi les populations devront émigrer.

La situation devenant irréversible, les politiques commencent à s’émouvoir, notamment sous la poussée du monde des affaires qui s’inquiète fortement. C’est ainsi que la Chine, devenue championne du monde pour les émissions de CO2, ne souhaite pas brider son développement économique mais le gouvernement envisage tout de même de fixer un plafond des rejets de CO2 pour 2016-2020. En Inde, la ville de Surat, se prépare à faire face aux inondations et maladies dues à la hausse des températures pour protéger ses 4,5 millions d’habitants. Du côté des Etats-Unis, 40 % de la population vit sur les côtes et les habitants ont déjà appris, à leurs dépens, que de plus en plus d’habitations et d’entreprises seront sous les eaux dans les années qui viennent. Dans certaines zones, de plus en plus chaudes, on prévoit des baisses de rendement de l’agriculture de près de 20 % d’ici 2050… ! C’est pourquoi Barak Obama vient d’annoncer des mesures exceptionnelles, d’une ampleur jamais atteinte, pour réduire les émissions de CO2 en 2020 de 17 % par rapport à 2005. Il était temps si l’on se souvient que l’Académie des sciences américaine avait rédigé un rapport très alarmiste, à la demande du président Carter… en 1979 !

Quant à la France, elle est « engagée dans la lutte contre le dérèglement climatique » avec l’organisation de la conférence Paris climat 2015. C’est déjà çà !

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8 septembre 2014 1 08 /09 /septembre /2014 18:46

Nous ne sommes pas tous des scientifiques et encore moins des chercheurs, mais nous pouvons tous participer à l’avancement de la science. C’est ce que l’on appelle les sciences participatives. Ce fut le cas avec la « mission coquelicot » dans le cadre d’un programme du CNRS qui étudie l’impact du changement climatique. A l’occasion de la Fête de la nature lancée fin mai 2014, chacun était invité à signaler la floraison des coquelicots, ceci afin de suivre au plus près la relation, éventuelle, entre le réchauffement en cours et la floraison de certaines espèces. Voilà une belle synergie citoyenne qui apporte au grand public une occasion de regard avisé sur la recherche et aux scientifiques un maximum d’informations en très peu de temps. Les premiers résultats de cette investigation ont mis en évidence un mois d’avance pour la floraison des coquelicots par rapport aux années 1970. Une preuve de plus…

Les sciences participatives sont aussi l’objet du rapport d’Aurélie Marchalot (Valorisation d’acquis d’expérience à l’IUT de Tours en 2014) pour en faire l’historique et montrer comment elles peuvent être source de démocratisation des sciences.

Bien que l’identification du processus soit récente, la participation de certains publics à la récolte de données remonte, pour la botanique au moins, au XVIème siècle, dans la mesure où les scientifiques de l’époque étaient surtout des professeurs ou des ecclésiastiques, qui ne faisaient pas métier de la recherche. Mais c’est surtout depuis quelques années que, sous la double impulsion de la forte motivation des naturalistes amateurs et de la facilité des moyens de communication, les sciences participatives se sont développées dans le cadre de grands programmes de recherche menés par le CNRS, le Museum national, les observatoires régionaux de la biodiversité, ou autres. Ainsi, le Groupe mammologique Normand lance actuellement une campagne de collecte de données à propos des pelotes de réjection de la chouette effraie (http://www.gmn.asso.fr/ ).

Les sciences participatives ont ainsi pris récemment beaucoup d’ampleur et contribuent à l’augmentation des savoirs. Au-delà d’un apport aux inventaires, elles constituent une opportunité de sensibilisation à la régression de la biodiversité pour un large public qui peut devenir moteur pour des politiques innovantes de protection de la nature. On peut espérer qu’ainsi les préoccupations liées aux « petites fleurs et aux oiseaux » sortent de leur cercles intimes pour intéresser davantage les gestionnaires de l’espace et même, pourquoi pas, les politiques !

Et d’abord se documenter :

 

-     - C’est bientôt la renaissance ? Pour sortir de la crise écologique.- 2013, 156 p.

-     - Qu’est-ce qu’on attend ? Chroniques (2008-2009).- 2010, 149 p.

-     - Avec Georges LANMAFANKPOTIN : Le développement soutenable. Evaluation simplifiée dans un contexte Nord-Sud.- 2007, 187 p.

  Editions l’Harmattan http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=result&ntable=0&andor=OR&artiste=michel%20lerond&motExact=0&orderby=titre&ordermode=ASC et dans toutes les bonnes librairies. 

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