Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Le blog de Michel Lerond
  • : Libre opinion sur les questions d'actualité en environnement et développement soutenable
  • Contact

Profil

  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

Recherche

Pages

Catégories

3 février 2023 5 03 /02 /février /2023 08:50

      L’actualité récente a été bien monopolisée par la réforme de la retraite et ses retombées socio-économiques. N’est-on pas là dans un débat un peu dépassé, qui ne prend pas en compte les réalités de notre époque ? Ce débat récurent a des racines lointaines, puisque Louis XIV créa en 1673 une première caisse de retraite pour les équipages de la marine royale, démarche élargie un siècle plus tard, au moment de la Révolution, au service des impôts, puis à l’ensemble des serviteurs de l’État. La loi de 1853 définit la retraite des fonctionnaires d’État et des militaires, et dans le même temps, les travailleurs mettent en place des sociétés de secours mutuel, prémices des caisses de retraite, avec parfois le concours de patrons paternalistes. Ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle qu’émerge l’idée d’une retraite pour l’ensemble des salariés, en Allemagne sous l’égide de Bismarck. Au début du XXe siècle le gouvernement français prévoit d’assurer aux cotisants une retraite… à 65 ans, à une époque où moins d’un salarié sur 10 atteint cet âge. Ce n’est que dans les années 1930 que se met enfin en place un régime d’assurance vieillesse obligatoire pour tous les salariés. Ainsi, la généralisation de la retraite a constitué une grande avancée sociale, mais constamment remise sur le tapis, surtout pour en définir ses conditions, en oubliant souvent combien le régime français est plus avantageux, malgré tout, que dans beaucoup d’autres pays...

     Chaque époque a donc actualisé cette démarche, mais en ne prenant pas toujours en compte la prospective nécessaire, puisque parler de retraite c’est bien sûr se projeter dans un futur que l’on ne connaît pas précisément. Ne serait-il donc pas temps de reprendre les choses dans l’ordre et de s’interroger sur l’organisation du travail, son sens, son utilité et son partage, et ensuite sur la retraite et ses modalités. Dès avril 2014, voilà presque 10 ans, je m’interrogeais sur ce blog : A quoi ça sert de travailler ? Il est sans doute révélateur que cette chronique soit la plus lue du blog avec un peu plus de 1 800 consultations. Je concluais ainsi : « Qui posera ces questions… pour repenser la notion de travail, son utilité et sa place dans la recherche de la plénitude de chacun ? » Nous y voilà ! Quel est le sens du travail, et donc de son arrêt pour partir en retraite, quand on sait maintenant que l’on est confronté à des enjeux planétaires (climat, biodiversité, pandémies, migrations…) qui vont de façon quasi certaine remettre en cause nos pratiques sociales.

     Concernant la fin de vie professionnelle, les discussions restent obsessionnelles sur l’âge du départ en retraite, comme s’il devait exister une solution standard, avec juste quelques adaptations. Ne peut-on imaginer que chacun puisse avoir des opportunités de choix sur sa sortie du monde du travail ? Bien sûr que certains métiers sont plus pénibles que d’autres, mais tous comportent des moments de pénibilité, et faire des comparaisons sur ce plan à échéance de 43 ans est plus qu’hasardeux… Ne peut-on imaginer que l’on puisse changer d’emploi au cours de sa vie, pour vivre d’autres expériences et répartir les pénibilités. On peut aussi préférer un départ en retraite progressif plutôt que brutal, du fait de la déstabilisation que cela représente parfois. En bref il conviendrait que l’on soit plus souple et respectueux de la liberté de chacun en se préoccupant d’abord du sens du travail et de ce qu’il apporte à chacun en qualité de vie, plutôt que de se focaliser sur les questions secondaires de l’âge de départ ou du nombre d’annuités.

     En fait, à quoi bon travailler pour fabriquer des produits inutiles, voire nuisibles, pour le simple fait qu’ils génèrent de l’emploi ? Il faut donc s’organiser pour mieux partager le travail, pénible ou pas. On peut diminuer le temps de travail pour maintenir le nombre d’emplois, les 30 heures hebdomadaires ne sont plus utopiques d’autant plus que la mécanisation et la robotisation se développent à outrance. C’est aussi une façon de contribuer à réduire nos émissions de gaz à effet de serre : fabrications, transports des marchandises, déplacements des employés. Plus de temps libre facilite les mobilités lentes, une consommation raisonnée et offre plus d’opportunités de sociabilité. Ce levier peut aider à passer d’un travail subi à un travail choisi et ouvre vers une société plus solidaire. Le modèle linéaire actuel produire-consommer-jeter a atteint ses limites et pose vraiment la question de comment redéfinir les objectifs de l’économie. Cette phase critique suppose aussi que l’on gomme les inégalités entre une part de la population de plus en plus pourvue en confort et une autre part qui parfois sombre dans la misère. Le monde change, nous assistons vraisemblablement à la fin d’UN monde, il faut tout repenser ! Ne nous voilons pas la face, si les oppositions à la réforme annoncée sont aussi fortes, ce n’est pas simplement pour l’âge du départ en retraite, mais plus largement il s’agit d’un « ras le bol » généralisé par rapport à une société qui part en vrille et n’offre aux jeunes que des perspectives peu réjouissantes.

     Si de telles mesures entraînent une baisse de revenu, celle-ci peut être compensée par la mise en place du revenu universel, plutôt que toutes ces aides démagogiques à tout bout de champ, peu compréhensibles et sous-utilisées... L’économie est une des sciences sociales les plus avancées, mais qui a fait un peu trop abstraction des aspects sociaux et écologiques. Il faut inventer une nouvelle économie débarrassée de cette obsession de la croissance à tout va qui ne tient pas compte des ressources réelles de la planète, et donc revoir la répartition du temps de travail sur toute sa vie. La solidarité, le partage, ce peut être une bonne voie pour redonner du sens au travail. Il faut donc reprendre ces débats relatifs à la retraite sur des bases actualisées : reconsidérer le sens du travail, donner plus de souplesse aux choix personnels et alors, on peut se remettre au boulot, pour un bon boulot !

 

Partager cet article
Repost0
14 janvier 2023 6 14 /01 /janvier /2023 08:26

     La crise énergétique atteint fortement certaines petites entreprises, notamment des petits commerces en zones rurales, ce qui est bien sûr regrettable. Cette crise peut cependant avoir aussi du bon pour les structures plus importantes. En effet, de nombreuses entreprises sont maintenant en demande d’accompagnement pour optimiser la gestion de leur activité dans un contexte de développement soutenable. Devant le renforcement des normes environnementales, les grandes entreprises se structurent elles-mêmes, mais il n’en est pas de même pour les PME et TPE qui font appel à leurs experts comptables afin de mieux répondre aux enjeux. C’est bien d’une prise de conscience dont il s’agit, ce qui est plutôt de bonne augure. Toutefois, les premières expériences de ce type révèlent le grand retard à combler, ne serait-ce que pour collecter et traiter les informations relatives aux consommations d’énergie qui concernent les livraisons, mais aussi les déplacements du personnel.

      Les chambres de commerce et d’industrie s’impliquent également dans cet apprentissage de la transition énergétique. En peu de temps, on est passé d’une énergie peu coûteuse à un poste budgétaire des plus importants. Et c’est là que la prise de conscience progresse en considérant le coût prohibitif des bâtiments mal isolés, ou pas du tout, et des transports en tous sens. Il est sans doute dommage que la recherche de profits, ou le sauvetage de l’entreprise, soient le facteur déclencheur, plutôt que le civisme et le sens de l’intérêt général, mais c’est un progrès !

     Les Régions sont aussi des acteurs importants dans cette démarche, notamment en étant proches des agriculteurs qui sont souvent les professionnels les plus concernés par le dérèglement climatique qui peut « tout simplement » réduire à néant leur production. Les Collectivités régionales peuvent ainsi apporter un soutien financier pour aider les agriculteurs en compensation de la réduction des phytosanitaires et des émissions carbone ou l’amélioration des conditions d’élevage quant à la nourriture du bétail. Tout cela se déroule selon un protocole précis dans le cadre des Mesures Agro-environnementales et climatiques ((MAEC).

     Bien sûr, il y a l’engagement volontaire des entreprises, agriculteurs compris, mais il y a aussi la réglementation qui, à n’en pas douter, va se renforcer compte-tenu des défis qui sont devant nous. Par exemple, en décembre 2022, les Eurodéputés ont adopté une loi encadrant l’importation de certains produits issus de la déforestation. L’exemple le plus criant des produits concernés est sans doute le soja qui sert à l’alimentation des bovins européens, cultivé suite à la destruction de la forêt amazonienne. De nombreux autres produits sont concernés pour l’alimentation, la fabrication de cosmétiques ou de mobilier… Il ne va pas être simple de bien identifier la provenance de ces produits et ce sont les entreprises importatrices qui vont se trouver en première ligne, en devant s’assurer que le produit utilisé n’est pas issu de la déforestation, faute de quoi elle seront sanctionnées.

     Toutes ces évolutions se juxtaposent et ne sont pas faciles à gérer par les entreprises, mais les faits sont là : avec un peu de réglementation et une volonté de progresser quant au respect de notre environnement, donc de la vie, on avance !

 

Partager cet article
Repost0
6 janvier 2023 5 06 /01 /janvier /2023 09:01

     Chacun ressent autour de soi une anxiété grandissante devant l’avenir. Cela est essentiellement dû à des causes environnementales, liées à la biodiversité et au climat, avec une surconsommation qui met l’humanité en péril. Bientôt octogénaire, j’ai consacré plus de 60 années de ma vie à m’intéresser à notre environnement, l’étudier et le défendre. Que reste-t-il de tout cela quand les crises qui nous touchent sont près de leur paroxysme.

 

     C’est pourquoi je voudrais prendre du recul par rapport aux discours tapageurs de toutes sortes. Depuis longtemps, ma réflexion sur ce thème a été nourrie de nombreuses lectures et aussi et surtout, par ma pratique professionnelle qui m’a appris beaucoup quant à la relativité des choses et le manque de certitude sur l’avenir. Mes propos seront nuancés par rapport à ce qu’il conviendrait de faire pour sauver le monde… l’objectif étant le plus ardu qui n’ait jamais été imposé à l’espèce humaine !

 

     Cette réflexion se place sur un plan environnemental bien sûr, mais aussi économique, sociologique, politique et sans doute philosophique. Il convient d’abord de bien analyser la situation, notamment en ce qui concerne la relation de l’homme avec la nature puis le fonctionnement de notre économie. Notre société du futur devra nécessairement être plus inventive et responsable, c’est ce que j’essaie de démontrer dans cette synthèse actualisée. La bifurcation à opérer sera écologique et énergétique, mais avant tout culturelle.

 

       Après Faire passer le message (Persée, 2018.- 158 p.– 14€20) et les Clés de notre avenir ! (Persée, 2020.- 100 p. – 10 €), un duo de petits livres « grand public » pour analyser la situation, voici A demain… si vous le voulez bien, afin de convaincre de la nécessité de s’impliquer personnellement, en tant que consommateur, travailleur et citoyen et peser sur les décisions politiques. Donc bonne année à chacune et chacun d’entre vous et :

 

A demain… si vous le voulez bien – Persée, 2023.- 120 p.- 13€50.

 

A paraître au printemps. Vous pouvez le réserver dès maintenant chez votre libraire.

Partager cet article
Repost0
28 décembre 2022 3 28 /12 /décembre /2022 09:03

     En quinze ans, 770 chroniques et micro nouvelles ont été publiées sur ce blog, avec 1 402 commentaires. La fréquentation totale a été de 65 433 visiteurs pour 107 696 pages vues, avec 180 abonnés + 67 abonnés Twitter et 541 amis Facebook. Voici le rappel des titres pour 2022 :

  • Bonne année ! La peur ou les rêves collectifs ? – 2 janvier

  • Il y a de l’espoir, les jeunes croient en leur avenir ! – 9 janvier

  • Pour une nouvelle Europe ! – 16 janvier

  • Réinventer la ruralité ! – 23 janvier

  • L’agriculture, enfin, s’interroge et évolue ! - 30 janvier

  • Un musée pour le 21ème siècle ! - 6 février

  • On parle toujours du « Roi des Canaries » 620 ans plus tard ! - 13 février

  • Et vous et moi, on s’y colle ! - 20 février

  • Un(e) Président(e) pour l’avenir ! - 27 février

  • Le travail change de sens ! - 6 mars

  • Ramsar a 50 ans et Ramsar France, 10 ans ! - 13 mars

  • Notre avenir se joue maintenant ! 1/4.- 19 mars

  • Notre avenir se joue maintenant ! 2/4.- 26 mars

  • Notre avenir se joue maintenant ! 3/4.- 2 avril

  • Notre avenir se joue maintenant ! 4/4.- 9 avril

  • C’est trop chou monsieur mallet ! - 16 avril

  • Le but c’est la vie ! - 23 avril

  • Informons nous ! - 30 avril

  • Prenons du recul ! - 7 mai

  • Ecoutons les vieux ! - 14 mai

  • Les naturalistes brayons ! - 21 mai

  • « Pommes à cidre et à jus » ! - 28 mai

  • La nature en ville progresse ! - 4 juin

  • L’environnement, matière principale à l’école ! - 11 juin

  • Pour une vraie culture du risque ! - 18 juin

  • Bifurquons ! 1/3 – Les jeunes réagissent – 25 juin

  • Bifurquons ! 2/3 – Rappels sur le contexte – 2 juillet

  • Bifurquons ! 3/3 – Réorienter la gouvernance – 9 juilllet

  • C’est comme çà ! - 20 août

  • Restaurer la nature! - 27 août

  • Quand la science et la politique se rencontrent ! - 3 septembre

  • Le meilleur des mondes est déjà là ! - 10 septembre

  • Les civilisations aussi sont mortelles ! - 17 septembre

  • Les éoliennes, des vieilles bécanes ! - 24 septembre

  • Pour une transition citoyenne ! - 1er octobre

  • Un calendrier presque naturel ! - 8 octobre

  • Octobre rose ! - 15 octobre

  • Petite ville, grande ambition! - 22 octobre

  • Crit’Air, un bon critère ! - 29 octobre

  • Les clos-masures, un patrimoine régional et mondial ! - 5 novembre

  • Des éoliennes plus acceptables ! - 12 novembre

  • Ah ! Qu’il fait bon naviguer ! - 26 novembre

  • Enterré et incinéré ! - 10 décembre

  • Gardons les pieds au sec ! - 17 décembre

  • Quinzième année et ça continue ! - 28 décembre

     Merci encore pour vos commentaires toujours nombreux, notamment sur les réseaux sociaux. Par ailleurs, au cours de l’année 2022, on peut retenir aussi :

     ▪ Publications :

          - 46 publications : 1 article et 45 chroniques du blog

     ▪ Académie des Sciences, Belles Lettres et Arts de Rouen : membre titulaire

     Permettez-moi, chers lectrices et lecteurs, de vous rappeler que ce blog est à périodicité variable ! D’une fréquence hebdomadaire, il va passer plutôt à une parution mensuelle.

     Bonne année 2023 à toutes et tous, avec pleins de petits bonheurs près de la nature ! Et donc : « A demain… si vous le voulez bien ».

 

Partager cet article
Repost0
17 décembre 2022 6 17 /12 /décembre /2022 09:47

     Le dérèglement du climat se rappelle à nous avec diverses manifestations dont les inondations. Une des plus importantes s’est produite au Pakistan en août 2022. Ces inondations ont concerné 33 millions de Pakistanais, faisant environ 1 700 morts, emportant un million d’habitations, détruisant 80 000 hectares de terres agricoles vitales et 700 000 têtes de bétail et aussi 3 400 kilomètres de routes. Un tiers du Pakistan était sous l’eau du fait de ces pluies de mousson, qui se produisent habituellement entre juin et septembre et cette fois avec une violence inégalée dans un pays particulièrement sensible, situation aggravée par un urbanisme mal contrôlé avec constructions innombrables en zones inondables. Ces précipitations ont été deux fois plus importantes que les normales de saison. En début d’année, une partie du pays avait été soumise à une vague de chaleur avec 51 degrés au sud. Voilà sans doute un exemple assez extrême des effets des modifications du climat, mais…

     Tout cela est maintenant oublié, les médias n’en parlent plus et puis le Pakistan, c’est loin, c’est un pays pauvre et mal organisé… Pour autant, sommes nous à l’abri de risques similaires, ici chez nous en France, en Normandie ? Souvenons-nous de la tempête Alex d’octobre 2000 qui a frappé les Alpes-Maritimes, faisant monter le niveau de certaines rivières de 7 mètres, avec une dizaine de morts, une centaine d’habitations détruites et 70 km de routes à refaire. Le dérèglement climatique n’est plus seulement une crainte, il est devenu une réalité qui pourrait bien se banaliser compte-tenu de l’amplification des phénomènes, bien plus rapide que prévu, comme on l’a constaté souvent depuis cette année. D’où la nécessité d’être en alerte et d’anticiper.

     Ce n’est pas une raison pour sombrer dans un catastrophisme stérile, pas plus que dans un déni improductif. Il convient de regarder les choses en face, avec réalisme et d’imaginer des mesures préventives puisque la réversibilité du phénomène demandera maintenant des décennies pour le moins. C’est ce qu’ont tenté des scientifiques normands (Groupement d’intérêt public Seine-Aval) afin de cerner au mieux les potentielles inondations en vallée de Seine et en particulier à Rouen. Les scénarios retenus nécessitent une prise en compte forte par les élus afin de réajuster les règles d’urbanisme, concernant en particulier les sites Seveso, dont certains pourraient subir des inondations, la hausse de la Seine à Rouen pouvant atteindre 60 cm en 2100, ce qui de fait signifierait 60 cm au-dessus des quais dans Rouen. Un consensus est acquis entre scientifiques et élus afin de repenser l’urbanisme, en particulier l’aménagement de l’éco-quartier Flaubert, le maintien en place ou déménagement de certains sites industriels et la révision du PPRI (Plan de prévention des risques industriels). Voilà bien le sens des responsabilités, bravo !

     De façon plus prosaïque, la ville de Rouen réfléchit à la création d’un chemin de promenade autour de l’Ile Lacroix, de près de 3km afin de permettre la redécouverte des équipements de l’île et son histoire et aussi les différents points de vue sur la ville. Cet aménagement prendra sans doute en compte l’inondabilité de l’île, afin de garder les pieds au sec !

 

Partager cet article
Repost0
10 décembre 2022 6 10 /12 /décembre /2022 08:45

     Par les temps qui courent, devant le manque de places dans les cimetières et les contraintes que cela procure, l’incinération gagne du terrain. C’est ce qui vient de se produire pour le projet de Parc Naturel Interrégional du Pays de Bray… En effet ce projet semble bien définitivement enterré comme l’affirme la presse régionale. Mais, par ailleurs, l’incinération du bois, en provenance notamment des haies, se poursuit allègrement sans anticipation du renouvellement de la ressource...

     Comme j’ai eu l’occasion de le répéter depuis plus d’une décennie, un projet de PNIR pour le Pays de Bray, à cheval sur la Normandie et les Hauts de France était à l’évidence une bonne idée… il y a 40 ans ! Depuis le monde a évolué, les structures territoriales aussi et les enjeux environnementaux sont à prendre en compte à grande échelle et non plus sur des territoires limités et privilégiés, compte-tenu de l’urgence.

     « Sauvons les haies, brûlons les » est un excellent slogan qui invite à réaliser combien les haies des pays de bocage peuvent être une ressource abondante en matière de chauffage. Le message a été bien reçu, à tel point que l’on a construit des chaufferies à bois et incité les particuliers à se chauffer avec des pellets, mais sans mettre en place une stratégie de gestion et de replantation des haies qui ont été sauvagement agressées depuis des décennies, pour diverses raisons. Maintenant, il y a pénurie de bois de chauffage, ce qui contraint parfois à en importer d’Europe de l’Est…

     Alors que faire ? J’ai proposé depuis longtemps d’élargir la finalité des PNR (Proposition 21 de « Les clés de notre avenir » - Editions Persée - 2020) : L’expérience des PNR (créés en 1967) ayant pleinement réussi, il est grand temps de l’étendre à tout le territoire régional. D’autant plus, qu’entre temps, nombre d’EPCI (Etablissements publics de coopération intercommunale) ont pris le relai avec des initiatives toujours plus nombreuses en matière d’énergie, de transport ou d’aménagement du territoire. Les « Clés de notre avenir » acquis des PNR doivent maintenant bénéficier à l'ensemble du territoire pour qu’ainsi chaque région française soit un Parc naturel régional. Dans un premier temps, les territoires régionaux doivent bénéficier de mesures de protection des espèces et espaces en totalité. Ces mesures drastiques seront complétées et atténuées par la définition de zones affectées à l’habitat, aux communications, aux entreprises, etc. Cette conversion, graduelle, devra être mûrement réfléchie pour refonder notre conception de l’usage des espaces naturels.

     De fait, cette démarche est déjà amorcée par l’Etat français avec le lancement en 2019 des « Territoires engagés pour la nature » qui visent à « faire émerger, reconnaître et accompagner des projets en faveur de la biodiversité portés par des collectivités ». De plus, à l’échelle régionale justement, on constate la présence d’agriculteurs, propriétaires ruraux ou membres d’associations qui prônent la replantation de haies et qui passent à l’action. Lorsque l’on se souvient que depuis l’an 2000, environ 90 km de haies ont disparu chaque année en Pays de Bray (70 % des haies normandes ont été détruites depuis 1970, dont 1 200 km par an pour le département de la Manche !), il y a du boulot pour reconstituer, sur des bases renouvelées, un bocage aux vertus multiples. Mais quel challenge ! Comme j’ai eu l’occasion de le dire au Président de Région : la Normandie Parc Naturel, voilà un projet qui aurait de la gueule !

      Et alors plus d‘enterrement ni d’incinération irréfléchie, mais une reconstruction de notre environnement sur tout le territoire, en prenant en compte la temporalité de la nature, plus que l’urgence du business ou du greenwashing…

     A cet égard, la COP15, conférence des Nations Unies pour la biodiversité réunit actuellement 190 pays à Montréal avec le but de faire aboutir une vingtaine de projets visant à sauvegarder les écosystèmes d’ici 2030, avec cependant bien des incertitudes sur les financements de ces actions… Pourtant les défis sont considérables avec un million d’espèces menacées d’extinction dans le monde et des facteurs d’accélération comme les sols très dégradés, les pollutions et le dérèglement climatique. Un espoir toutefois avec le discours fort d’Antonio Gutteres, Secrétaire général de l’ONU qui a déclaré : « Avec notre appétit sans limite pour une croissance économique incontrôlée et inégale, l’humanité est devenue une arme d’extinction massive ». A suivre...

 

Partager cet article
Repost0
3 décembre 2022 6 03 /12 /décembre /2022 08:51

     La réalité est là, le climat est en cours de dérèglement, la biodiversité s’épuise et l’inquiétude s’installe chez de plus en plus de personnes, perplexes devant tant de chambardements. Les jeunes en particulier sont anxieux face à leur propre avenir. Pourtant ils ne doivent pas se morfondre dans l’idée qu’ils forment une génération sacrifiée, mais au contraire se convaincre que c’est leur génération qui va redresser ce monde chamboulé. Il y a des solutions à ces problèmes.

     Climat, biodiversité, pandémies… voilà bien les vrais enjeux, y compris pour chacun de nous, dans notre région comme partout dans le monde. Plus que jamais, il est temps de Faire passer le message et de se donner les Clés de notre avenir ! : un duo de petits livres « grand public » pour analyser la situation et « refaire le monde » ! Ces deux livres proposent un texte synthétique et concret pour convaincre de la nécessité de s’impliquer personnellement, en tant que consommateur, travailleur et citoyen et peser sur les décisions politiques, notamment relatives au dérèglement climatique, l’érosion de la biodiversité et la gestion des ressources. Cela passe par des transformations profondes de notre système économique et des évolutions de nos modes de gouvernance.

Faire passer le message Persée, 2018.- 158 p. – 14€20

Les clés de notre avenir - Persée, 2020.- 100 p. – 10 €

     Ces deux livres sont épuisés chez l’éditeur et ne sont pas prévus à la réimpression. Pour se les procurer, veuillez consulter votre libraire ou acheter en ligne sur : Amazon.fr : michel lerond michel lerond (fnac.com) Résultats de recherche | Cultura Résultats de recherche pour "michel lerond" - achat livres | Lireka

et aussi : Recherche michel lerond (uculture.fr) Recherche : michel lerond - Decitre ou en cas d’impossibilité sur michel.lerond@orange.fr

 

Partager cet article
Repost0
26 novembre 2022 6 26 /11 /novembre /2022 08:20

      C’est début 2000, lors de l’évaluation environnementale du projet de Port 2000 au Havre, qu’a été évoquée avec insistance la nécessité de relier ce nouveau port à la Seine pour pouvoir recourir au transport fluvial. Un peu plus tard… entre 2015 et 2017, une étude a été lancée pour faire la synthèse entre les différentes possibilités d’amélioration de la connexion de Port 2000 (situé en plein estuaire) avec la Seine, ceci afin de privilégier le mode fluvial plutôt que la route pour les conteneurs en mouvement à Port 2000. Après enquête publique et concertation, il a été acté en 2018 la création d’une « chatière », infrastructure d’accès direct à Port 2000 pour les péniches. On en voit le bout… : la procédure d’instruction est close et une enquête publique se tiendra en décembre 22 et janvier 23. Suivront les travaux et peut être qu’en 2024-25… on aboutira. Il n’aura fallu que 25 ans pour intégrer que la situation actuelle est ubuesque avec 6 000 navires par an qui traitent 110 millions de tonnes de marchandises vers Le Havre, Rouen et Paris, acheminées par le rail (5%), le fleuve (10%) et la route (85%) soit de l’ordre de 5 000 camions par jour !…

      Certes, le dire c’est facile et le faire beaucoup moins, compte-tenu de la complexité technique des installations, des services joints et des préoccupations environnementales et énergétiques. Mais tout de même, 25 ans pour solutionner une évidence, c’est beaucoup ! Le transfert de milliers de conteneurs sur les péniches et les trains a tellement d’avantages en matière d’énergie et impacts environnementaux divers sur les infrastructures routières, le bruit, etc. On peut charger 200 conteneurs sur une barge, c’est l’équivalent de… 200 camions. Cela dit, on peut aussi envisager des barges plus modestes. Pourquoi toujours ce gigantisme ? Certes le fluvial est plus complexe à gérer que la route, mais en matière de décarbonation, le fluvial est à peine à la moitié de la route.

      Avec la même urgence, il faudrait aussi s’interroger sur la nécessité de ce trafic qui consiste à faire voyager des marchandises à travers toute la planète, alors qu’une bonne part pourrait être produite localement. La guerre d’Ukraine et la pandémie de Covid-19 ont bien montré les limites de ce délire qui nous fragilise de plus en plus.

     Comme le chantait Tino Rossi, il y a bien longtemps, dans sa chanson « Quand on est marinier » : Au long des berges de France, Ah ! qu'il fait bon naviguer, Le vent chargé d'espérance, Avec nous vient chanter. Ô marinier, ohé !

      Un petit retour sur le passé n’est pas forcément une reculade, parfois simplement du bon sens !

 

Partager cet article
Repost0
19 novembre 2022 6 19 /11 /novembre /2022 09:29

     Il serait trop facile de claironner « on vous l’avait bien dit » ! Mais la réalité est là, le climat est en cours de dérèglement, la biodiversité s’épuise et l’inquiétude s’installe chez de plus en plus de personnes, perplexes devant tant de chambardements… Les jeunes en particulier sont anxieux face à leur propre avenir. Pourtant ils ne doivent pas se morfondre dans l’idée qu’ils forment une génération sacrifiée, mais au contraire se convaincre que c’est leur génération qui va redresser ce monde chamboulé.

     Climat, biodiversité, pandémies… voilà bien les vrais enjeux, y compris pour chacun de nous, dans notre région comme partout dans le monde. Plus que jamais, il est temps de Faire passer le message et de se donner les Clés de notre avenir ! : un duo de petits livres « grand public » pour analyser la situation et « refaire le monde » ! Ces deux livres proposent un texte synthétique et concret pour convaincre de la nécessité de s’impliquer personnellement, en tant que consommateur, travailleur et citoyen et peser sur les décisions politiques, notamment relatives au dérèglement climatique, l’érosion de la biodiversité et la gestion des ressources. Cela passe par des transformations profondes de notre système économique et des évolutions de nos modes de gouvernance.

Faire passer le message Persée, 2018.- 158 p. – 14€20

Les clés de notre avenir - Persée, 2020.- 100 p. – 10 €

     Ces deux livres sont épuisés chez l’éditeur et ne sont pas prévus à la réimpression. Pour se les procurer, veuillez consulter votre libraire ou acheter en ligne sur : Amazon.fr : michel lerond michel lerond (fnac.com) Résultats de recherche | Cultura Résultats de recherche pour "michel lerond" - achat livres | Lireka

et aussi : Recherche michel lerond (uculture.fr) Recherche : michel lerond - Decitre ou en cas d’impossibilité sur michel.lerond@orange.fr

 

Partager cet article
Repost0
15 novembre 2022 2 15 /11 /novembre /2022 09:12

     C’est il y a quelques semaines que nous évoquions sur ce blog les éoliennes qui suscitent bien des questions et des rejets de plus en plus fréquents. Mais pourquoi donc partons-nous toujours tête baissée dans une direction, qui représente sans doute un bon bizeness, mais sans comparer avec d’autres possibilités et surtout sans analyser la filière dans sa totalité plutôt que de considérer le seul segment qui nous intéresse. On a commis cette erreur avec les agrocarburants en négligeant le fait que pour les produire il fallait beaucoup d’énergie et retourner des prairies pour en faire des terres de labour générant des ruissellements conséquents. On se lance à fond dans la voiture électrique sans se soucier de l’approvisionnement en terres rares pour fabriquer les batteries ou du recyclage de celles-ci. On sprinte maintenant vers les moteurs à hydrogène alors que la fabrication d’hydrogène va nécessiter beaucoup d’énergie nucléaire ou fossile, quel en sera le bilan énergétique réel ?

     A croire que l’on n’a rien appris depuis 66 ans… C’est en effet en 1956 qu’a été mis en service le premier réacteur nucléaire en France à Marcoule dans le Gard. On est alors parti à fond dans le nucléaire sans se soucier de la fin de vie de ces centrales, de leur démantèlement que l’on ne sait quasiment pas faire si ce n’est qu’il va coûter plus cher que la construction et sans oublier qu’actuellement le parc nucléaire français est quasiment pour moitié à l’arrêt pour entretien… Bien entendu il n’y a pas de solutions techniques sans inconvénients, encore faudrait-il les évaluer et décider en conséquence avant que ne se posent des problèmes difficilement solubles. En somme il faudrait réfléchir avant d’agir, d’autant plus qu’il y a urgence à agir !

     Sur le principe les éoliennes sont une bonne idée, faire du courant avec du vent ! Mais rien n’est tout à fait simple et quand les éoliennes atteignent des tailles de plus de 200 mètres et qu’elles envahissent nos campagnes, il y a comme un problème. Alors pourquoi se focaliser sur les éoliennes conventionnelles à axe horizontal alors que celles à axe vertical sont moins encombrantes et moins bruyantes, bien que moins productives, c’est vrai. Les éoliennes à axe vertical offrent une série d’avantages en captant de l’énergie dans toutes les directions sans équipement lourd contrairement aux éoliennes à axe horizontal. Des chantiers sont en cours en Norvège avec ce type de machines qui atteignent 13 mètres de haut en mer du Nord. On peut aller plus loin encore, avec des mini éoliennes que l’on peut installer discrètement sur les toits des immeubles. Certains constructeurs envisagent même des éoliennes portables, de la taille d’une poubelle, conçue pour les espaces urbains, à usage collectif pour l’éclairage public notamment, ou dans les propriétés privées pour ceux qui voudraient vivre hors réseaux. Si chacun se met à produire sa propre énergie, alors où va-t-on...

 

Partager cet article
Repost0