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  • : Le blog de Michel Lerond
  • : Libre opinion sur les questions d'actualité en environnement et développement soutenable
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  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

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22 avril 2013 1 22 /04 /avril /2013 18:18

 

            Ils étaient tous ensemble au lycée. Depuis, ils ont gardé des liens, ce qui est facile avec internet, et ils échangent régulièrement de leurs nouvelles.

Eh bien moi écrit l’un, je suis parti parce que j’en avais un peu marre de ce petit peuple de monarchistes schizophrènes. Les Français aspirent à l’autorité, à « un chef qui remette de  l’ordre », mais dans le même temps, ils contestent toute autorité d’où qu’elle vienne.  C’était devenu vraiment fatigant et je suis parti très loin, en Australie.

   Un autre précise qu’il s’est contenté de la Grande Bretagne. Mais il se sent plus libre, plus respecté, en dehors de tous ces comportements un peu tatillons dans une ambiance de rouspétance continuelle.

Elle est partie au Brésil, avec son compagnon. Là bas ils ont découvert un univers bouillonnant où à chaque instant, on invente, on innove, on se sent vivre.  Voilà plusieurs années de cela et ils n’envisagent pas de retour dans l’immédiat.

Celui-là a choisi le Bénin pour, à la fois, prendre son temps et redécouvrir toute l’authenticité des contacts humains. C’est une autre planète qu’il ausculte ainsi, avec une vraie gourmandise. Il perçoit mieux là-bas la fragilité de l’environnement et la volonté populaire de le préserver.

 

Pour elle, ce fut directement la Chine. Une autre planète aussi, une préfiguration d’un lendemain qui fait un peu peur, mais qui est une sorte de feu d’artifice permanent, avec des inventions, des constructions à chaque minute sous la poussée massive d’une population laborieuse et décidée.

Tous racontaient, succinctement, leur nouvelle vie, leurs découvertes et parfois évoquaient leurs regrets : fuir la France, un pays si prometteur et qui ne leur donnait plus rien, ou presque. Ils avaient fui cette schizophrénie nationale, cette corruption politique rampante et inavouée, ce populisme montant, le chômage croissant, une anxiété qui conduit au repli sur soi et à la peur de l’autre. Mais ils exprimaient aussi, à mots couverts, comme un pincement au cœur. Ils n’étaient pas PDG de grandes entreprises, ni du CAC40, ou des people en cours d’évasion fiscale. Non, ils étaient des jeunes gens qui ne croyaient plus en leur pays, tout simplement.

Un jour, parmi la foultitude de courriels qu’ils échangeaient, l’un d’eux eut cette audace, ou ce coup de cafard : et si on rentrait, si on se retrouvait tous, en France. Oh pas pour refaire un grand pays. On nous a tant bassinés avec ces pseudo slogans un rien nationalistes : la France est un Grand Pays, la France a le meilleur système éducatif au monde, la France a un service de trains que le monde entier nous envie… Quelles foutaises ! Non, si on revenait simplement pour contribuer à faire de ce pays un lieu exemplaire, où il fait bon vivre avec des gens qui se respectent, une volonté d’inventer l’avenir et un rien de nonchalance.

 

 

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16 avril 2013 2 16 /04 /avril /2013 10:01

            Extraordinaire ! Il avait neigé en hiver… La fin d’hiver 2013 avait été interminable, notamment en raison d’un épisode neigeux tardif. A leur habitude les médias avaient trituré l’évènement en restant le plus souvent à la surface des choses : tel automobiliste qui dérapait, tel camion qui se couchait dans le fossé et tous ces enfants qui jouaient aux boules de neige. Pensez donc, en région parisienne seules 10 lignes de bus sur 360 fonctionnaient, les trains étaient immobilisés et beaucoup d’avions annulés, en raison de la neige et du verglas. Une cellule interministérielle de crise avait été mise en place. Ce fut la galère pour les routiers, les transports scolaires, les agriculteurs, bref pour tout le monde.

Ce n’est que quelques semaines plus tard que l’on s’est interrogé vraiment devant tant de neige, au printemps, dans tant de pays, Russie, Pologne ou Grande Bretagne. Ainsi, on était stupéfait à l’annonce du bilan des perturbations climatiques en Angleterre au cours de l’année 2012 : trois mois de sécheresse, puis période la plus humide depuis le début du 20ème siècle. Etonnant ! De ce fait, le revenu des agriculteurs avait baissé de 53% pour les éleveurs en région montagneuse. Inquiétant ! Cela semblait bien correspondre aux prévisions du GIEC quant aux perturbations du climat qui allaient s’amplifier. Terrifiant ! 2012, c’était l’année de la conférence de Doha sur le climat, la 18ème du genre. Ce fut un fiasco, sans aucun engagement concret, alors que les manifestations climatiques commençaient à se multiplier : canicules, inondations, cyclones, fonte des glaces de l’Arctique, etc. C’était comme des avertissements à répétition, que pourtant personne ne voulait entendre. De plus en plus de pays étaient concernés, les rendements agricoles commençaient à régresser ce qui constituait une menace pour la sécurité alimentaire mondiale. Les climatologues, après de multiples études, arrivaient à la conclusion qu’au début du 21ème siècle, les températures terrestres étaient plus chaudes que celles estimées pendant les 11 derniers millénaires !... Et surtout, la caractéristique essentielle de ce changement résidait dans sa rapidité, ce qui compliquait la possibilité d’adaptation.

Aujourd’hui, en 2045, tout cela est devenu banal. Les écarts climatiques sont considérables, les hivers en zones tempérées redoutables et les étés caniculaires, comme il avait déjà été annoncé : Le réchauffement va-t-il nous refroidir ? Il y a régulièrement plus d’un mètre de neige une grande partie de l’hiver, mais on peut se réchauffer avec un bon vin de Bordeaux, récolté dans le nord de l'Allemagne !

Tombe la neige qui efface le passé et les prévisions alarmistes. Ce n’est pas la fin du monde, seulement un autre monde, blanc comme neige.

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9 avril 2013 2 09 /04 /avril /2013 08:16

           Irène a très mal au genou. Régine lui prescrit une IRM. Marie lui donne un rendez-vous. Seulement voilà, ce n’est pas si simple. Irène souffre terriblement en position debout et n’assure quasiment plus son autonomie à la maison. Régine, c’est la rhumatologue du CHU de Rouen qui reçoit Irène en consultation. Elle l’ausculte, regarde les radios dont elle dispose et diagnostique provisoirement une arthrose. Il faudrait passer une IRM pour confirmer le diagnostic et définir un traitement. L’imagerie par résonance magnétique est une technique qui permet d’obtenir des vues de l’intérieur du corps avec une grande précision. Mais un rendez-vous dans des délais raisonnables au CHU n’est pas envisageable, il est donc demandé à Irène de contacter elle-même la clinique voisine. Marie est la personne chargée de prendre les rendez-vous dans cette clinique. Le délai d’attente est de cinq semaines. Le rendez-vous est pris, mais cela paraît effroyablement long pour Irène qui souffre quasiment en permanence.

        Alors Irène réagit et décide d’appeler elle-même tous les hôpitaux et cliniques de Rouen et de Dieppe, située à 60km. Les résultats sont éloquents. Partout les délais sont de un à deux mois. Sauf… à Dieppe où l’hôpital public abrite aussi un service privé de radiologie qui lui, offre un délai de 15 jours ! Rendez-vous est pris. Mais Irène souffre de plus en plus et son médecin traitant la fait hospitaliser pour la mettre en sécurité, en espérant qu’une IRM puisse être passée en urgence. Que nenni, même dans ce cas les médecins hospitaliers ne peuvent obtenir un rendez-vous plus rapproché.

Il est donc convenu de maintenir le rendez-vous à l’IRM de Dieppe. Dommage direz-vous puisqu’il y a une IRM au CHU et une autre dans la clinique qui se trouve de l’autre côté de l’avenue… A Dieppe tout se passe bien si ce n’est qu’il n’y a personne à l’accueil. Comme au CHU, à l’IRM le personnel est très dévoué et compréhensif, d’autant plus que l'accès se fait par un perron à 7 marches. Bien sûr il y a un ascenseur pour les fauteuils roulants, mais il est en panne, toujours en panne nous dit-on… Pour le résultat, ce sera manuscrit et avec photos sur papier : le graveur de CD est en panne… Pour ressortir il est fait appel à un brancardier, qui s’empresse de faire valoir sa gentillesse du fait qu’il travaille à l’hôpital public et non pas pour un service privé, et qui entraîne Irène dans le dédale des sous-sols pour ressortir à l’aide d’un ascenseur qui fonctionne. De retour au CHU, on se met en quête d’un fauteuil roulant. Mais le dernier qui restait est reparti dans un autre service. Une infirmière fait donc le tour des chambres pour emprunter un fauteuil à un patient qui en possède un personnellement. En effet, des visiteurs… assez indélicats volent des fauteuils roulants ! Affabulation ? Non, histoire vécue sur la planète hôpital, une autre planète assurément !

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2 avril 2013 2 02 /04 /avril /2013 09:43

 

         A cette époque, il y a près d’un demi-siècle, ils étaient très peu nombreux, à étudier des petites plantes assez bizarres, sortes de croûtes, parfois pulvérulentes. Ils les appelaient lichens et, après de nombreuses études, ils expliquaient que ces plantes qui poussaient sur le sol, les toits ou les arbres, pouvaient donner une idée assez précise de la qualité de l’air. Les lichens plus sensibles disparaissent sous l’effet de la pollution et de ce fait, la liste des espèces présentes renseigne sur la qualité de l’air. Les résultats étaient analogues, que ce soit en Picardie, Nord, Normandie, région parisienne, régions lyonnaise ou grenobloise, à savoir des niveaux de pollution  élevés dans les centres villes et les zones industrielles, en parallèle à la disparition des lichens. Cela démontrait que la pollution de l’air avait un effet néfaste sur des plantes, des êtres vivants donc, et sans doute aussi sur la santé humaine. Certains ingénieurs trouvaient cela très discutable et pas très fiable ; la méthode ne leur paraissait pas assez « technologique ». Il y eut aussi un pneumologue, pour aller dans le même sens que les lichénologues, et affirmer les dangers de la pollution de l’air pour la santé humaine. Cela se passait dans les années… 1970.

           Aujourd’hui, si les pollutions les plus importantes, comme le dioxyde de soufre ou le monoxyde d’azote, ont régressé fortement, elles subsistent néanmoins. Mais ce sont les particules en suspension qui semblent être la première préoccupation, avec des alertes répétées ces dernières semaines dans plusieurs grandes villes . Quant aux pesticides agricoles, ils sont toujours très peu mesurés..

        Selon l'Organisation mondiale de la santé, la pollution de l'air est une cause croissante de maladie en Europe. C'est pourquoi le plan d'urgence pour la qualité de l'air, en France, prévoit d'interdire la circulation des voitures les plus polluantes lors des pics de pollution, dès la fin d'année 2013. Toutefois, les textes d'application semblent d'une complexité... bien française. En Grande Bretagne, après avoir institué un péage urbain à Londres il y a dix ans, on en constate l'inefficacité et la ville se prépare prendre des mesures plus radicales.     

          Ce qui manque encore largement, c’est la mise en place d’un système d’information simple et compréhensible immédiatement par le grand public. L’information globale peut être restituée avec des cartes simples à deux ou trois couleurs par exemple, comme pour les alertes météo. Mais que tout cela est lent !

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26 mars 2013 2 26 /03 /mars /2013 07:27

           C’est l’histoire banale de deux personnes qui se sont données rendez-vous à la gare de Rouen à l’arrivée du train de 16h01. Maxime vient rejoindre Hubert qui arrive de Paris. Un peu méfiant, Maxime arrive largement en avance à la gare pour s’assurer qu’aucune information ne vienne troubler ses projets, dans la mesure où les retards de trains sont devenus chose courante.

Un tableau électronique, placé bien en vue dans le hall affiche les horaires d’arrivée des trains avec une mention clignotante sur chacun : à l’heure. Parfait ! Mais sous ce panneau, ou presque, une série d’affiches attire son attention. Elle vante les mérites de la SNCF pour avoir remis le réseau en ordre après les intempéries neigeuses de ces derniers jours. Bravo ! Toutefois, l’une de ces affiches mentionne qu’en raison de la fin des  travaux de remise en état du réseau, certains trains pourront être en retard le samedi 16 mars. C’est aujourd’hui, merci de nous prévenir. Tiens donc, le  à l’heure n’est peut être pas si sûr. Pour se rassurer Maxime s’enquiert de trouver un dépliant avec les horaires complets. Aucune difficulté. Il vérifie que le train arrivant à 16h01 est bien mentionné. Effectivement, il circule tous les jours, direct entre Paris et Rouen, puis file vers Le Havre, mais mention 21 :  sauf le 16 mars et quelques autres dates… Nous sommes le 16 mars ! Maxime se sent un peu perturbé et se dit qu’un élément a du lui échapper. Il retourne vérifier les panneaux : rien n’a changé sauf que le train de 16h01 est maintenant affiché avec 10mn de retard. D’ailleurs, une mention est ajoutée pour informer les voyageurs : En raison de perturbations matériel, le train, etc. aura 10mn de retard. Si en plus il faut soigner l’orthographe… Un agent de la gare s’explique, un peu fortement avec un voyageur. Maxime s’approche et lui pose la question à son tour : Le train de 16h01 fonctionne-t-il vraiment, compte-tenu de la discordance des informations ? Sans perdre son flegme, l’agent répond alors : Bien sûr puisqu’il est affiché, il n’y a pas de problème. Maxime insiste en faisant observer que d’après l’horaire, ce train ne fonctionne pas aujourd’hui. Et l’agent de répondre : c’est vrai, ce n’est pas très clair, on vient de s’en apercevoir. Faudra qu’on en parle. Et l’agent de la gare disparaît derrière une porte…

Maxime garde son sang froid mais bout de l’intérieur. Il se dit que s’il laisse exprimer ses sentiments il va fumer comme une vieille locomotive à vapeur qui faisait teuf teuf. Il ravale sa rage et se répète dans son for intérieur : Nous vivons à l’ère de la communication, nous vivons à l’ère de la communication, nous vivons à l’ère de la communication… La preuve : voilà le train de 16h01 à quai, avec seulement un quart d’heure de retard. Hubert est là. Tout va bien. Où est le problème ? Juste que cette histoire est vraie !

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19 mars 2013 2 19 /03 /mars /2013 06:56

            Mon costume est tout vert, veste et pantalon, mais aussi chaussettes et chaussures. Vert pomme. Pour la cravate, j’ai craint que cela fasse un peu chargé et j’ai opté pour le col de chemise ouvert, plus convivial. Je porte ce costume pour chaque intervention médiatique ou toute manifestation publique. Bien sûr, c’est un peu provocateur, mais je l’avais annoncé pendant la campagne et j’ai tenu mon engagement : le vert, c’est maintenant ! Je suis président de mon pays et j’ai décidé de remettre les choses en ordre. Mes opposants, nombreux, me surnomment « le dictateur vert », c’est un peu exagéré, mais…

Tout jeune déjà, je me sentais très concerné par le marxisme, mais je n’avais pas encore compris à ce moment que ce système politique peut fonctionner avec des fourmis, des abeilles ou peut être des étourneaux, mais pas avec des hommes… qui sont trop sensibles, autonomes et parfois contradictoires, pour s’en remettre   toujours à l’Etat. Il m’a fallu renoncer à cette idée, mais pour autant, je crois que l’Etat doit assurer avec autorité ce qui permet de garantir une vie collective équilibrée et acceptable par tous. C’est pourquoi, dès mon élection, pour être opérationnel, j’ai supprimé le Sénat qui ne servait plus à rien, j’ai réduit  le nombre de députés à 400, avec mandat exclusif et jetons de présence pour percevoir les indemnités. J’ai aussi nationalisé et réorganisé tous les dispositifs de contrôle sous la responsabilité de l’Assemblée Nationale, que ce soit pour les pollutions, l’alimentation, les médicaments, etc.  C’est à l’Etat qu’il revient de contrôler si ce qui est produit est sans nuisances graves et issu de circuits courts. La « libre entreprise » n’est pas interdite, mais elle doit produire des choses utiles. Concrètement, cela s’est traduit par l’instauration de la taxe pour l’environnement, la TPE, qui permet de réguler le marché et la consommation. Tout ce qui est néfaste à la santé ou l’environnement est taxé à 25 %, comme par exemple le gas-oil ou les fruits et légumes importés alors qu’ils peuvent être cultivés ici. Tout ce qui comporte des impacts importants sur la santé ou l’environnement est taxé à 50 %, comme par exemple les cultures avec éradication des haies, talus et mares ou les transports de marchandises non périssables effectués par camions sur de longues distances. Au-delà de ce qui relève de la taxation, les produits et fabrication sont tout simplement interdits.

La finalité de l’emploi n’est plus la compétitivité ou le profit, mais le bien être que cela apporte et la satisfaction que procure le travail, avec une meilleure répartition : travailler moins pour travailler plus nombreux. Ce nouveau mode de fonctionnement de notre économie mêle secteurs publics et privés, mais l’Etat reste maître du jeu. Ainsi, avec mon costume vert, j’agis ! Face à la contestation, je ne fais pas d’électoralisme puisque je ne ferai qu’un seul mandat de président. Ah si le vert, c’était maintenant !

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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 09:37

         Si on traduit les mots chinois, la toux, c’est à cause du hors indice, relatif à l’état de l’air. Mais attention, ne dites pas que vous avez la « toux de Pékin », ce serait une insulte à la capitale chinoise, selon certains médecins qui ne connaissent pas les particules fines, mais considèrent ce trouble respiratoire comme naturel… Les particules fines, émises par les moteurs diesel et la combustion du charbon ou du bois principalement, sont dites PM2,5, c'est-à-dire de moins de 2,5 µm de diamètre ; elles sont très nocives pour la santé parce qu’elles pénètrent dans l’appareil respiratoire en profondeur. L’OMS estime nuisible un taux qui dépasse le seuil de 25 µg/m3 plus de trois jours par an. Toute la semaine de mi-janvier 2013, à Pékin, ce taux était voisin de 1 000 µg/m3, soit 40 fois la norme recommandée ! Il faut dire que les 5 millions d’automobiles pékinoises contribuent au quart des émissions de particules fines, qu’un tiers provient des usines des provinces voisines et le reste des embouteillages de camions sur certaines routes et des chaufferies au charbon et au bois.

         La blogosphère chinoise a regorgé de commentaires sur cet hors service, le record revenant sans soute à Pan Shiyi (milliardaire dont le blog compte 14 millions d'abonnés, excusez du peu !) qui a lancé un appel public pour la création d'une législation sur la qualité de l'air. Un autre milliardaire, Chen Guangbiao a innové en matière de sensibilisation de la population en proposant, pour 0,6 € des canettes d'air tibétain...

         La contestation écologiste est ainsi devenue chose courante, que ce soit sur internet ou dans la rue. Face à cette actualité très préoccupante de la mi-janvier, il se pourrait que la gestion de ce hors service de la qualité de l'air soit un révélateur des dispositions de l'équipe dirigeante vis-à-vis des questions environnementales qui ne manquent pas en Chine, que ce soit à propos de l'air, mais aussi de l'eau ou de la biodiversité.

         Cela ne vous rappelle-t-il pas quelque chose, an matière de dictature écologiste ? : http://www.michel-lerond.com/article-31873331.html

Au fait, comment dit-on en chinois Allo, Tonton, pourquoi tu tousses ?

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5 mars 2013 2 05 /03 /mars /2013 09:22

      Si on avait la possibilité de choisir, faudrait-il mieux être une libellule ou un loup ? Une gentiane ou un calamar géant ? La libellule a son avis sur la question, tout comme le petit monde grouillant des mouches, araignées et autres insectes ou mollusques, sur lesquels pèse une menace d’extinction. Les Hommes n’ont toujours pas compris que si tout ce petit monde venait à disparaître, ils pourraient bien suivre le même chemin… Ce sont les scientifiques de l’Union internationale pour la conservation de la nature qui le disent ! D’accord rétorque le loup, mais bon, ils ne sont pas très cohérents ces humains. Ils prétendent me protéger et en même temps certains d’entre eux me déclarent la guerre. Ils me reprochent des carnages de brebis, alors qu’ils ne sont pas capables de reconnaître ces « sans papiers » que sont les chiens errants. Et puis certains humains confondent même les boeufs et les chevaux !

      La gentiane bleue prend un air moqueur et déclare que tout cela, c’est du n’importe quoi ! On ne sait pas qui est vraiment menacé. Evidemment rétorque la libellule, comment veux-tu compter tout ce monde ? D’après les humains, nous serions entre 2 et 100 millions d’espèces. Quel foutoir ! Le loup, avec son air majestueux et un rien moqueur, ajoute que tout cela devrait s’arranger puisque l’organisation patronale, le Medef, s’intéresse de près à la biodiversité et prévoit des compensations écologiques à ses impacts. A moins que l’on soit tous morts d’ici là, ajoute cyniquement un nénuphar. Il a fallu aux humains sept ans pour créer la Plateforme intergouvernementale pour la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), alors… Une mante religieuse glisse « gentiment » : vous finirez peut être tous à la zoothèque du Museum de Paris... 

      Mais un grand remous dans l’eau voisine fait apparaître un « monstre » de huit mètres d’envergure, pourvu de tentacules, qui surmonte toute l’assemblée avec beaucoup d’arrogance. Moi, le calamar géant, je ne joue pas dans la même cour que vous, les humains m’ont enfin découvert à 600 mètres de profondeur, après un temps de recherche invraisemblable. Ils m’ont photographié sous toutes les coutures et fantasment sur mon corps d’argent et ma grâce. C’est autre chose.  Arrivé d’on ne sait où, un bonobo sautille joyeusement, exhibant une partie de son corps qui lui donne accès à tous les bonheurs. Dans une courte intervention il rappelle que lui au moins, il partage volontiers ses repas avec des congénères d’une autre espèce et qu’il a une grande capacité d’empathie.

      Mais soudain, on entend dans le ciel comme un bruit de réacteur d’avion. C’est tout simplement un vol de calmars, ces céphalopodes de vingt centimètres qui arrivent à planer au-dessus des vagues, en escadrille. L’un d’eux a le mot de la fin, à l’intention du calamar géant : « Quand les cons voleront, tu seras chef d’escadrille ». Mais quel foutoir cette nature, on se croirait chez les Hommes !

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25 février 2013 1 25 /02 /février /2013 09:59

Comment est-ce possible que des idées simples, évidentes, aient tant de mal à faire l’unanimité. Ainsi l’idée de nature continue à être opposée à celle de culture, toujours comme s’il y avait d’un côté la nature, un peu sale et vulgaire, avec ses minéraux, plantes, insectes, vers… et de l’autre l’Homme, espèce douée d’intelligence et de culture. Bien sûr que l’espèce humaine est dotée de qualités et compétences qui en font une espèce « supérieure ». Mais pour se situer à ce niveau, elle doit d’abord tout simplement satisfaire ses besoins primaires, comme se nourrir, se loger ou se soigner. C’est aussi simple que cela ! Et pour assurer ses besoins primaires, l’espèce humaine a besoin de la nature, dont elle fait partie, pour y trouver sa nourriture, ses vêtements, ses médicaments… Même nos technologies les plus avancées requièrent des « fragments de nature » et nous sommes dépendants des abeilles ou des vers de terre… par exemple.

Mais pourquoi donc en est-il ainsi ? Peut être faut-il s’interroger sur la transmission des savoirs et sur le rôle de l’école à cet égard. Peut être faut-il repenser la hiérarchie des valeurs, entre ce qui contribue à la vie et ce qui contribue à la détruire. Si c’était le cas, il devrait apparaître évident qu’il n’est pas question de sauver à tout prix toutes les espèces, puisque bien sûr la nature évolue, laisse disparaître quelques espèces et en fait apparaître d’autres, sur un temps long. Par contre ce qui est préoccupant, c’est l’accélération des disparitions, signe d’un déséquilibre profond. L’activité économique ne doit pas laisser croire que la protection de la nature est un plus, un gadget en somme. Au contraire, l’économie a besoin de la nature et ne peut pas s’en passer. Mais on nous dit rien !... par ignorance de ces principes basiques.

C’est pire encore si on nous cache tout ! Dans ce cas, c’est délibérément que l’on occulte la nécessité vitale de la nature. C’est ainsi que la Cour des comptes vient d’épingler la politique de l’eau en France qui ferme un peu trop les yeux sur des infractions préjudiciables à la nature, donc à nous les humains. C’est d’autant plus vrai lorsque l’on constate l’étendue des dérogations qui sont accordées par rapport aux seuils de pollution. Du coup la Commission européenne va condamner la France pour efforts insuffisants en matière de qualité de l’eau. Mais l’Europe aussi peut être remise en cause : l’Agence européenne de l’environnement vient de publier un rapport de 750 pages Signaux précoces et leçons tardives qui détaille les signes avant-coureurs ignorés ou étouffés sous la pression de lobbies puissants. Le marché reste plus fort que les préoccupations de santé publique… On nous cache tout : on vient de s’apercevoir que les tests de mesure des émissions de CO2 des voitures sont, en fait, tronqués et donc minorent les émissions par rapport à la réalité ! On nous dit rien, on nous cache tout, comment voulez-vous que les gens ne soient pas un peu agacés...

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18 février 2013 1 18 /02 /février /2013 17:10

        C’est une grande ville qui a bâti sa notoriété sur un patrimoine architectural et artistique considérable, mais aussi sur une activité économique et portuaire importante. C’est le mélange de tous ces ingrédients qui fait une ville, avec son animation, son agitation, et parfois… ses dérapages.

Il arrive que le mélange des genres, entre industrie et tourisme, par exemple, ne fasse pas bon ménage. Ceci d’autant plus quand une industrie connaît un incident, avec des inconvénients notoires. Par exemple si une usine fabriquant des additifs pour les huiles moteur occasionne un dégagement ponctuel de mercaptan, gaz très malodorant, cela fait désordre dans le paysage… C’est ce qui s’est produit chez Lubrizol, à Rouen fin janvier 2013. Ce n’était pas le premier incident de ce genre, ni la seule entreprise concernée, mais cela survenait juste trois mois après l’incendie du pont Mathilde (http://www.michel-lerond.com/article-scenario-catastrophe-114154017.html), qui avait été très médiatisé. S’est ajouté le fait que l’air malodorant, sous les vents d’ouest, a gagné Paris, puis après retournement des vents s’en est allé « chatouiller » les Anglais. Enfin, le nouveau préfet de Haute-Normandie, qui prenait son poste le jour même, a décidé par précaution, d’annuler un match de foot qui devait se tenir à proximité… Cet enchaînement, comme pour l’incendie du pont Mathilde, sans conséquences graves pour les Rouennais a cependant déclenché un raz de marée médiatique… un peu déraisonnable.

        Bien sûr que ce qui est arrivé est regrettable, et que l’on peut s’émouvoir de la proximité d’installations industrielles avec les habitations, de carences réelles quant à la sécurité publique, etc. Mais une fois de plus, on constate la recherche du spectaculaire par certains médias et la dérive des réseaux sociaux qui livrent une information sans aucune maîtrise et avec beaucoup d’inexactitudes. Il y avait là pourtant une bonne opportunité pour un débat équilibré et rappeler à cette occasion les efforts faits par les industriels depuis plusieurs décennies pour améliorer les process, réduire les pollutions et les déchets, que l’industriel concerné a mis en place une instance de dialogue entre les riverains et la direction de l’usine dès le milieu des années 1990, cas unique en France, de même qu’une réflexion permanente entre l’entreprise et des personnalités extérieures à propos de ses impacts environnementaux.

        Certains rouspéteurs auraient également été bien avisés de se mettre d’accord avec eux-mêmes quand, dans le même temps et non loin de là, ils défendent le maintien d’une raffinerie, installation obsolète qui empoisonne le sol, l'eau et l'air depuis presqu'un siècle !... Mais ne désespérons pas, Rouen reste une belle ville qui procure aussi de douces fragrances dans ses jardins ou promenades des bords de Seine.

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